Ma colère rentrée et mes incompréhensions contre DSK

25 mai 2011

C’est une grande incompréhension pour moi, de croire que ce Grand homme, brillantissime et fin connaisseur des femmes se laisse piéger. Maintenant qu’il s’est laissé traîné dans la boue, — il l’aurait permis —, humilié sa famille qu’il aime plus que tout, on ne pourra plus rien lui tolérer. Tout et son contraire seront dits, et il l’aurait favorisé. On ne pourra pas le plaindre. Il sera et demeurera impardonnable.
Comment croire que cet éminent personnage à qui tout réussit, qui trace l’avenir de l’Europe et du monde, peut par un jour d’égarement, se rabaisser sur une histoire de viol ? Nous ne voulons pas le croire ! DSK, en qui toute la France socialiste et même de Gauche place l’espoir d’un avenir meilleur aura déçu et défait un peuple, sachant alors qu’il était attendu au tournant sur ses moindres faux pas, par ses censeurs.
Non, DSK est inexcusable, plus rien aujourd’hui ne peut le soustraire de cette infamie, il est condamnable et il l’a été ce samedi 14 mai. Comment ne pas susciter ma colère quand les faits se sont déroulés autour d’un 10 mai, que l’agression présumée s’est faite sur une femme de chambre, économiquement faible, musulmane noire africaine ? Comment lui DSK qui est si instruit et si cultivé, ne peut-il pas un instant s’imaginer que, cette jeune femme belle noire comme d’ébène pouvait être sa sœur, sa cousine voire sa voisine de palier ? Erreur d’appréciation ou une trop grande assurance de sa toute-puissance et de son complexe d’invincibilité ? Je suis confus et consterné de savoir que DSK, qui devrait être plus que d’autres prudent, de par ses origines et ses fonctions politiques, ne soit pas sensible à ces éléments pour se donner en pâture. A-t-il perdu la raison ? Pourquoi ? À cause du charme irrésistible de Naffissatou Diallo ? Sa grande silhouette ou encore par son exotisme ? DSK, je ne vous comprends pas, vous qui deviez dans votre exemplarité, montrer en gentleman que vous êtes des honnêtes hommes courtois qui placent la femme au-dessus de nos aspirations, avez failli et succombé. Vous avez sous–estimé au moment où l’on commémore l’abolition de l’esclavage, la femme noire, dotée de malice et d’instruction, capable de tordre le cou à n’importe quel seigneur. Elle était là par nécessité et voulait s’offrir toutes les occasions de sortie, vous venez de lui en offrir une grandement ouverte.
Reste à vous dans vos imminents combats, de laver cet affront par ce que vous devriez faire dès les premiers moments et qui certes vous avait échappé : Il faut maintenant, puissant mondial que vous êtes, vous humilier en ouvrant d’autres portes dont vous avez en main les clefs, elles seront vos dernières cartes d’As gagnants : Vos relations. Commencez par présenter à la femme de ménage vos excuses, de même à Anne Sinclair et par delà elle, aux femmes du monde que vous avez blessées et choquées. Comment pouvez-vous oublier sur le moment le contact de la direction de l’hôtel qui aurait pu arranger l’affaire et présenter vos excuses à Naffissatou Diallo, cette peulh issue des grandes familles ethno-géographiques Ouest africaines ? Comment n’avez-vous pas aussitôt pensé à utiliser vos réseaux d’ambassadeurs de la diplomatie africaine pour arrêter ce séisme politique ? Comment ne vous êtes pas venu à l’esprit de contacter le grand recteur de la mosquée de Paris, un de vos amis dit-on, pour arrêter cette hémorragie qui coule comme une vague déferlante ? Comment enfin, avez-vous négligé cette diaspora africaine prête à vous soutenir et à vous porter au perchoir ? À vrai dire, je ne vous comprends pas ou bien ai-je une mauvaise appréciation de vous ? Je ne vous comprends pas, devenez-vous un maso qui cherche à recevoir des coups pour réagir ? Maintenant, puisque de votre élégance cela ne vous avait pas effleuré l’esprit, réagissez et vite. Vous avez déjà perdu la cause des femmes et des militantes, il ne vous reste qu’à vous réhabiliter socialement et politiquement. Ce qu’enfin en mâle, vous ne devez plus perdre de vue en stratège politique, nous sommes constamment faits et modelés par les femmes qui peuvent à tout moment nous défaire. En vieux soldat dans le combat, à vous de rebondir dans ces chœurs polyphoniques !

Bienvenu. H. Diogo

Dominique Strauss-Kahn

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