Point de vue

Mesdames, Messieurs, le dialogue n’existe plus, il n’est que de nom

20 octobre 2011

Voici la suite de notre rubrique “Point de vue” dont nous avons publié la 1ère partie hier en page 4 sous le titre « Mesdames, Messieurs, le dialogue n’existe plus, il n’est que de nom ».

Quand le dialogue n’existe que de mot, il ne fait plus partie du vocabulaire de certains

Lorsque le dialogue n’est plus mis en avant comme solution idéale aux désaccords, aux problèmes humains, il paraît évident que siège la mésentente, un des acquis le plus manifestes de la culture patronale et étatique actuellement. Or, les médias nous rappellent constamment lors des conflits sociaux, les vertus du dialogue sur les rapports de force. Toutes les initiatives dans ces cas devront se dérouler sur des moments de sincérité et d’humanité. Le non-respect de l’autre, l’absence d’attitudes d’ouverture au dialogue et à la concertation traduisent des postures de tactiques ou d’habileté que, souvent, certains croient mettre en place pour éviter de régler des problèmes, à la base anodins. Ceux-ci prennent par la suite des proportions démesurées et aggravent les conflits. En refusant de prendre ses responsabilités dans les négociations au cours des conflits, tôt ou tard, on aboutit aux échecs, quand les bases de l’échange et de l’entente ont été négligées. L’aboutissement au compromis nécessite la bonne foi de toutes les parties en désaccord. Seuls les critères de vérité, de justice unanimement acceptés aident à passer le cap des blocages. Ce sont là les conditions pour que les parties en conflits débattent et discutent. Il est vrai que dans la discussion, on peut accepter et reconnaître, pour les procédures, que certains critères ne sont pas discutables alors que d’autres peuvent l’être. Cela peut être un des objectifs du dialogue, de considérer que certains points peuvent être réfutables ou irréfutables.

Le dialogue, cette faculté de prôner la convivialité

La tendance à vouloir influencer les pensées de l’interlocuteur, pour se faire des amis ou pour faire passer ses propres idées, afin de faire passer son égo, nuit à une bonne réussite des échanges cordiaux. Ceci s’observe le plus souvent, sur les lieux de travail ou sur les lieux de rassemblements sociaux. On observe ainsi malencontreusement cette tendance chez certains individus dont leur seul but est de valoriser leur parole, comme ce qu’on retrouve dans la philosophie des sophistes. Cette faiblesse des individus, qui s’accaparent la parole pour dominer, est manifeste chez les politiciens. Ils cultivent cette faculté qui consiste à plonger l’esprit de leur auditoire dans la confusion. Ils procèdent d’une stratégie de ruse bien travaillée et finalisée, empruntée aux sophistes. Le philosophe Socrate affirme que de prétendus arguments, qu’emploient ceux qui s’accaparent la parole dans les débats, n’ont qu’un seul dessein, celui de faire admettre le faux pour le vrai. Une stratégie pernicieuse, de ceux qui créent la confusion dans les esprits, pour se faire passer pour le meilleur et se faire valoriser.

Tout confirme, à travers l’attitude des politiques comme celle de ceux qui assument des responsabilités, que leur désir d’être uniques héros, des champions, expliquerait le refus de dialogue. Avec eux, on a affaire à des communicateurs, qui n’usent que des mots, jamais de paroles empreintes de sens logique et d’authenticité dans la relation. Socrate, l’un des premiers à les démasquer, nous recommande dans le dialogue, la vigilance et la volonté à atteindre quelque chose de vrai, sur quoi l’on est en accord, afin de ne pas fausser les bases, qui régissent les principes de discussions franches et équitables.

L’argumentation donne un sens au dialogue et incite les protagonistes à élever les esprits dans la durée, en mettant de côté l’artificialité de la communication. La recherche d’une surévaluation du moi, par des stratégies de penser, et autres combines, pour éviter les vertus des discussions franches, s’estompe au bénéfice d’un retour à l’examen critique du dialogue, de ses principes et de ses forces. C’est, à cet instant-là, que s’imposera l’humanité, dans le dialogue respectueux de celui qui pense et argumente avec autrui dans la philia (*).

Bienvenu H. Diogo

(Fin)

*Philia est le mot grec pour exprimer l’amour inconditionnel. L’amitié qui fait que nous apprécions jusqu’à la simple présence de l’Autre aimé. En grec ancien, la philia recouvre aussi bien l’amitié que l’amour. (déf Wikipédia)


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus