Saint-Denis – La semaine de l’Histoire

1912 – 2012 : Le centenaire du syndicalisme à La Réunion

20 novembre 2012, par Jean Fabrice Nativel

La Semaine de l’Histoire commencée hier à l’ancien Hôtel de Ville de Saint-Denis se termine le samedi 24 novembre.

La journée d’hier comme celle d’aujourd’hui est consacrée au Centenaire du syndicalisme (1912-2012) à La Réunion. Juste la présentation de ce rendez-vous est en elle-même une mine d’information.

Connaissez-vous Henri Vavasseur ? René Louis Pestel, adjoint à la Culture et à l’animation à la mairie de Saint-Denis, nous l’apprend. Il est le « père fondateur du syndicalisme » dans l’île. Par « sa fougue », il a su réveiller « le prolétariat ».

Connaissez-vous aussi l’année de naissance du syndicalisme à La Réunion ? Prosper Ève, président de l’Association historique Internationale de l’Océan Indien et professeur d’Histoire à l’Université de La Réunion, le révèle à nouveau. Il s’agit de « 1912 » lorsque « le prolétariat se lève ».

« Tout démarre le 3 mars 1912 »

« Tout démarre le 3 mars 1912, lorsque des travailleurs saint-paulois, menacés par le chômage lors de la fermeture d’un chantier des Travaux publics, décident de se rendre chez le gouverneur à leurs propres frais, pour lui présenter leurs doléances et solliciter son appui contre les abus du patronat. Rares sont les observateurs qui ont minimisé la portée de cette journée qui marque le réveil de travailleurs fatigués d’être opprimés. Le journal "Le Peuple" le qualifie de « second 14 juillet des Réunionnais ». Le même organe de presse conseille immédiatement aux travailleurs saint-paulois de s’organiser en syndicat et de montrer aux autres travailleurs de l’île, la voie à suivre. Le syndicalisme qui naît après cette manifestation va concerner jusqu’en 1936 deux mondes étroitement liés : le monde de l’industrie (sucrière essentiellement) et le monde du rail. C’est en 1936 que la base du monde de la terre va se joindre aux deux premiers (…) », explique l’historien dans Tableau du syndicalisme à La Réunion de 1912 à 1968.

Outre ses éclairages, d’autres ont été partagées quant au syndicalisme à l’île Maurice.

Ces séances de connaissances de notre environnement sont gratuites et ouvertes à tous.

JFN

Observateur de la vie réunionnaise

Rendez-vous dès 8h

• Mardi 20 novembre : Le syndicalisme à La Réunion

• Jeudi 22 et vendredi 23 novembre : L’Histoire des arts culinaires

• Samedi 24 novembre : 20 Décembre actualités historiques
Henri, Lucien, Lionel Vavasseur

Un portrait de cet « entrepreneur, père du mouvement ouvrier – XIXe – XXe siècle » est brossé dans "Les hommes célèbres de La Réunion".

« Né le 2 février 1887 à Saint-Paul, fils de Julien Vavasseur, originaire d’Ille-et-Vilaine, et de Marie-Louisa Jasmin, descendante d’affranchis d’avant 1848, il devient industriel, chaufournier et distillateur. Il est l’un des premiers à participer à l’éveil des consciences de masses, dès les premières années du XXe siècle. Il peut dans une certaine mesure être considéré comme le père du syndicalisme ouvrier.

Après avoir soutenu la marche sur Saint-Denis organisée le 3 mars 1912 par les ouvriers saint-paulois menacés de chômage à la suite de la fermeture du chantier d’assainissement de l’Étang, il pousse la multiplication des syndicats. Dans "Le Peuple", puis dans "La Bataille Sociale" et "La Victoire Sociale" , il prend des positions osées en faveur du prolétariat. Jusqu’à la fin des années 1920, il reste favorable à la naissance d’un mouvement socialiste. Ses multiples tentatives se soldent par des échecs, du fait de la misère des travailleurs et de l’importance de l’analphabétisme. Faute de candidats socialistes, il soutient les candidats radicaux-socialistes. En 1935, quand il prend en main "Le Progrès", il se montre très modéré. Il meurt le 5 décembre 1949 à Saint-Denis ».
Fernand Braudel (historien français – Ecole des annales) : « Nous ne sommes pas seulement d’une province, mais d’une région. Elle est une part de notre identité ».

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Messages

  • Bonsoir

    Je suis la petite fille de Henri Vavasseur.

    Je souhaite juste vous remercier pour votre article qui permet au delà des temps de faire vivre la mémoire de ce grand monsieur.

    Bien respectueusement,

    Corine Vavasseur

  • Bonjour ,

    Je suis l’arrière petit fils de ce grand monsieur merci infiniment pour cette article.*


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