
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Nos grands hommes
30 septembre 2010
La vie de Issop Ravate commence en Inde, dans la région du Goujrat. C’est là-bas en effet que sont nés son père et sa mère. Un jour, mais chacun de son côté, ils prirent la mer , c’est-à-dire la route qui menait des milliers d’immigrants vers les Mascareignes.
Issop est donc pleinement fils d’authentiques voyageurs, conquérants des Mers et des Terres, volontaires pour aller planter le drapeau de la fraternité là où vivent des Hommes, où qu’ils soient sur le globe. Car, on s’en doute, lorsqu’ils prennent le bateau pour une île dont ils connaissent peut-être seulement qu’elle porte l’étrange et beau nom de La Réunion, ils ne font que suivre un mouvement de l’Histoire, celui de « l’épopée des pionniers quittant jeunes encore enfance, patrie et parents et allaient téméraires vers les îles-rozi pour des lendemains meilleurs et, bravant l’océan, l’Isteambar voguait au gré de la mousson vers les terres lointaines… ». Et, nous dit encore le poète Idriss Issop Banian, « Sur le pont des vapeurs, les liens déjà se tissaient pour supporter les durs Koubâni de la vie d’exil et de l’inconnu, le péthi à moitié vide, mais le cœur plein d’espoir et l’âme trempée des senteurs d’“indianité” et de la Foi du Croyant ».
Leur destin — mais le savent-ils alors ? — sera d’aller renforcer la réalité d’un peuple qui préfigure l’Humanité de demain, humanité qui offre la Métissité en hommage au créateur, en ce peuple où l’idée de Dieu qui rassemble donne un sens aujourd’hui à la recherche d’un monde de Paix. Et sans doute ont-ils au fond de leur être ces mots prêtés à Dieu : « J’ai fait pour vous la Terre. Je vous laisse le temps, le feu et les rivières… ».
C’est à Saint-André que s’installent les Ravate. Ils y ouvrent un petit commerce de tissus et autres bimbeloteries. Cela était inévitable : ils commercialisent divers extraits d’essence de parfum. Clin d’œil vers les temps qui suivront : “le père” Ravate sera l’un des tout premiers Réunionnais à se lancer dans le commerce avec Madagascar d’où il importera des mulets à l’intention des gros propriétaires des usines sucrières de l’île, lesquels lui renverront l’ascenseur en lui permettant d’exporter du sucre vers la métropole.
Mesurons à sa juste valeur la portée de ce qui se passe là. Nous sommes au début du siècle. Un immigrant indien installé depuis peu à La Réunion ouvre la voie du commerce du sucre vers la métropole et celle des échanges avec les pays environnants. C’est toute une page de l’histoire à venir de notre île, et qui s’écrira encore un siècle plus tard, qui est alors mise en chantier. Et le destin des enfants qui naîtront de l’union des deux immigrants indiens est tout tracé. Ils seront au nombre de neuf. Issop en est le cinquième.
Les silences de l’Histoire ne disent pas pourquoi, lorsqu’il en a l’âge, il fréquente l’école à l’autre bout de l’île, à La Rivière Saint-Louis. Il y sera un brillant élève, allant jusqu’à réussir son Brevet élémentaire. Aux jeunes de maintenant qui pourraient en sourire à une époque où plus de 80% de nos lycéens décrochent le bac, il nous faut dire que le Brevet élémentaire d’antan était une clé qui ouvrait bien des portes. C’était un diplôme qui sanctionnait intelligence, force de caractère, volonté de s’en sortir, capacité à s’imposer et à créer. C’était donc “the must”.
D’ailleurs, juste après son brevet élémentaire, le jeune Issop a l’opportunité d’aller en Inde, au pays de ses ancêtres. Durant les deux années de ces « vacances sabbatiques », il découvre véritablement l’Islam et s’imprègne de ses valeurs. Il s’imprègne également de la langue anglaise dont il maîtrise très vite l’écrit et le parler. Et puis — si on peut dire — il apprend l’ourdou et le hindi avant de décrocher un diplôme qui lui vaut l’équivalence du baccalauréat d’alors. Soit, en fait, un niveau comparable à une maîtrise d’Université. Pour lui, la voie est désormais toute tracée.
Rentré dans l’île, il est tout de suite confronté à la disette que nous valent notre insularité, la petitesse de notre territoire et la quasi-inexistence, hormis la canne à sucre et les plantes à parfum, de matière première. Pour le jeune Issop, il ne fait aucun doute que la production d’énergie est la voie à connaître et à maîtriser. L’heure n’est pas encore au réchaud à gaz ou à la cuisinière électrique. C’est vers le charbon de bois que se tourne celui qui va prendre les rênes de l’entreprise familiale.
La forêt du Brûlé n’a plus bientôt de secret pour lui. Il apprend à en connaître toutes les essences, à parler aux arbres et à apprécier le moment où il convient de les abattre.
Des pages et des pages ne suffiraient pas pour raconter ces mois de la vie d’alors d’Issop Ravate. C’étaient de véritables expéditions qui duraient des jours et des jours, sans voir la famille, à des heures et des heures de la ville, là où il n‘y avait rien, que du bois à couper et quelques vivres prudemment apportés à grignoter. Mais l’eau était abondante et le soir propice à la méditation.
C’est là que, entouré de quelques habitants venus en curieux voir « le petit zarabe » de la ville faire du charbon ou descendre, selon des procédés ingénieux, les troncs à l’aide de charrettes, c’est là, disons-nous, que Issop Ravate entreprit de vivre une foi active avec le besoin quasi religieux de perfection dans la tâche. La suite de la conquête d’une place de tout premier choix dans la société réunionnaise va alors tout naturellement s’enchaîner…
Raymond Lauret
Demain, suite et fin : “L’Officier de la Légion d’Honneur et les petits gestes que lui manifestaient les gens de la base”.
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Messages
30 septembre 2010, 02:24, par andrun
Merci Raymond Lauret de retracer la vie de Monsieur Ravate, ce bon vieux "z’arabe" réunionnais, français, européen, terrien. Ah ! si tout le monde pouvait être à son image, peu de gens connaitraient le chômage.