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Pondichéry 2010 : cérémonie d’hommage aux ancêtres de Réunionnais venus de l’Inde
23 janvier 2010
« Pondichery 2010, j’y étais », voilà sûrement ce que quelques 300 Réunionnais ayant effectué ce voyage commémoratif en Inde du Sud pourront se dire et se redire, en songeant à ce début d’année intense et fructueux. Du 20 au 22 janvier 2010, lycéens, associations, poussaris et prêtres, universitaires et autres curieux ou passionnés ont écrit une page d’histoire en célébrant le retour à la terre des ancêtres indiens dont les descendants représentent un apport essentiel dans la population réunionnaise.
La (longue) route des esclaves et de l’engagisme initiée par l’association Historun et l’UNESCO, accompagnée par le Comité Réunionnais pour la commémoration des liens historiques entre l’Inde du Sud et les îles et pays de l’océan Indien connaît enfin sa lumière à la fin du tunnel.
Après la première journée du programme consacrée à l’ouverture du colloque international universitaire “Diaspora indienne et interculturalité dans l’histoire des îles et pays de l’océan Indien” ainsi qu’au vernissage de travaux réalisés par des élèves du lycée Ambroise Vollard et Mahatma Gandhi, les jours suivants ont rapidement fait basculer les participants de la mission “Pondichery 2010” dans une intense émotion.
En fin d’après midi du 21 janvier, 300 Réunionnais se sont recueillis sur le lieu où les engagés indiens étaient à l’époque « entreposés », sous surveillance et sans plus aucun contact avec leurs proches. Les entrepôts étaient composés de douze bâtiments dont l’un d’eux sert aujourd’hui de caserne des pompiers. Quelque 1.000 noms ont été déclamés en partie par la jeune génération, des élèves du lycée Mahatma Gandhi de Saint André, au son de la conque, attribut de Vishnu, ici symbole de l’appel au retour.
Intense émotion
« Les 3/4 des noms sont d’origine tamoule », explique Jean Régis Ramsamy, journaliste et doctorant en Histoire contemporaine à l’Université de La Réunion sur l’émigration indienne. Auteur d’un master sur les noms indiens à La Réunion, il précise que les noms ont aussi des origines télégoue (Andra Pradesh), malayalam (Kerala) et hindi (Inde du Nord).
Une marche silencieuse symbolique s’est ensuite ébranlée au signal des Tambours Sacrés qui ont escorté le cortège du lieu de l’entrepôt vers la jetée du port. Là, sur le bord du même océan Indien que partagent La Réunion et le Tamil Nadu, dans un moment très émouvant et manifesté par chacun à sa façon, des centaines de fleurs en offrande aux ancêtres se sont unies à la mer. « Cette cérémonie devait être faite comme un juste retour des choses » note Jean Régis Ramsamy. Comme si l’Inde quelque part en voulait à ses enfants d’être partis pour ne jamais revenir et que ses lointains descendants s’acquittaient aujourd’hui d’une dette.
« Cette marche symbolique sur les pas des engagés rend aussi hommage à ceux qui ne sont jamais arrivés », souligne Julien Ramin, président du Comité Réunionnais pour la commémoration des liens historiques entre l’Inde du Sud et les îles et pays de l’océan Indien.
Car si beaucoup ont gagné la terre ferme, d’autres n’ont pas eu cette chance et sont morts en mer, sans sépulture. « Pour moi, c’était un moment extrêmement fort », continue t il. « J’ai été très, très ému à l’idée de tous ceux qui sont partis travailler en pensant revenir et ne sont jamais revenus ».
Les raisons du non retour ? Le manque d’argent évidemment, mais aussi l’adaptation, pour certains la réussite, les unions qui ont donné naissance à la population réunionnaise d’aujourd’hui. Sur les 100.000 engagés arrivés à la Réunion, on estime que 20 à 30% sont retournés en Inde. Les commémorations se sont poursuivies hier avec une cérémonie et l’honneur des ancêtres, organisée par le Collectif des Poussaris de La Réunion, dans le village de Nadukuppam (Tamil Nadu). Les villageois et notamment les femmes, se sont joints au culte, démontrant encore une fois la ressemblance de pratiques religieuses.
« Nous sommes d’abord des Réunionnais »
En fin d’après midi, l’inauguration de la stèle commémorative, dans le Jardin de la Mémoire, à l’auditorium de l’Université de Pondichery a été suivie par I’observation d’une minuté de silence. Une prière célébrant les trois confessions — catholique, musulmane et hindoue — a été lue en français, anglais, arabe et sanskri.
Dignité, non discrimination entre les cultures sont des valeurs qui n’ont pas manqué d’être rappelées. Conçu par des sculpteurs pondichériens à partir d’une esquisse réalisée par des élèves de l’École des Beaux Arts de La Réunion, le monument représente un bateau pointant l’horizon, rappelant l’orientation prise il y a trois cents ans par les ancêtres venus d’Inde.
Classé comme monument “héritage” par l’UNESCO, « cette stèle est placée sous l’année du rapprochement des cultures » se réjouit Sudel Fuma, professeur des Université en Histoire contemporaine et directeur de la Chaire UNESCO de l’Université de La Réunion. L’occasion pour Julien Ramin de rappeler la diversité du comité réunionnais, où l’on ne trouve « pas que des malbars ». « Nous sommes d’abord des Réunionnais, prône t il, nés de parents issus de l’émigration ».
Le bilan est donc plus que satisfaisant. Julien Ramin attribue la réussite de ce projet â un « combat permanent de Réunionnais qui remonte à des dizaines d’années ». Et de faire remarquer : « Il y a encore cinquante ans, la religion hindoue était diabolisée, les cultes interdits ». Exemple marquant, celui des parents hindous obligés de baptiser leurs enfants depuis l’époque de l’engagisme, au nom d’une assimilation revendiquée par la société coloniale française. « La reconnaissance des prénoms indiens ne remonte qu’aux années 80 », conclut Julien Ramin, un miraculé de l’état civil à sa naissance, que personne n’appelle de son vrai nom, Ramin Vinglassamy Trimourty.
L’image du partage
Paul Canaguy, président du GOPIO à la Réunion (Global Organisation for People from Indian Origine) organisme anglo saxon, qui représente les 25 millions de personnes dans le monde appartenant à la diaspora indienne se dit aussi satisfait : « Les Réunionnais étaient présents. Plus de 300 Réunionnais ont porté le dialogue inter religieux, l’image de la tolérance, du partage culturel et cultuel ». « Je crois que nos amis indiens ont compris notre démarche ». Sans doute ces derniers ont ils apporté un nouveau concept, celui du RIO.... Reunionese of Indian Origin.
De Pondichery, Anne Line Siegler
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Messages
23 janvier 2010, 13:08, par khal torabully
La coolitude réunionnaise
Emouvant...
Ce retour aux Indes remet en perspective la diversité des engagés, leur imaginaire riche et multiple, ce qui engage à la relation, et tisse une humanité que nous connaissons dans nos îles et ailleurs, comme en Afrique du Sud, à Zanzibar, en Guyane...
Le fait de rappeler que l’on est dans une identité de négociation - et réunionnais/mauricien/guadeloupéén et indien d’origine, atteste de cette volonté de ne pas céder au repli ni à l’exclusion de l’autre. Et ceci éloigne la pire blessure de l’Histoire : la concurrence victimaire.
C’est cela l’essence de la coolitude, rencontre des imaginaires des Indes et du monde.
J’avais appelé cette route de mes voeux, en présentant le projet au premier ministre mauricien d’’alors et à Doudou Diène, chef de la section interculturelle de l’Unesco. Je félicite les élus et les citoyens réunionnais d’avoir posé cet acte d’humanisme avec rigueur et générosité.
La route fut longue de l’entrepôt à l’entrepont, du navire au ghat, du ghat au champ, du champ à la dignité, et maintenant, du déni au dialogue.
Je suis sensible au cas de Ramin Vinglassamy Trimourty, qui personnifie "la blessure au patronyme", que j’ai signalé dans Cale d’étoiles - Coolitude (Azalées éditions, La Réunion). Si l’esclave était coupé de son nom, de sa généalogie, le coolie ou engagé fut blessé dans son nom... Deux pages à mettre en relief, à partager dans la réconciliation des mémoires.
Que cette route soit arpentée par d’autres, pou un meilleur vivre ensemble...
Khal Torabully
Merci La Réunion de cette belle leçon d’humanité.