Un témoin de notre Histoire fête ses 80 ans samedi au K

70 ans de musique pour Maximin Lacaille

1er septembre 2004

La famille Lacaille donne rendez-vous samedi prochain à Saint-Leu à tous les amoureux de la musique réunionnaise. Ce soir là, le patriarche de la famille, Maximin, fêtera ses 80 ans.

Samedi à partir de 19 heures au K, rue du général Lambert à Saint-Leu, Maximin Lacaille fêtera ses 80 ans entouré de ses frères, sœurs et enfants. Lacaille, un nom qui résonne dans la tête de nombreux Réunionnais et qui signifie souvent mariage, communion ou baptème, cuivre, grosse caisse et accordéon.
Issue de Saint-Leu, "grenier à musiciens", et plus précisément du quartier de L’Étang, la famille Lacaille, c’est une longue tradition de musique avec des milliers de mariages, communions ou baptèmes à son actif. D’ailleurs, précise Maximin Lacaille, il lui est arrivé d’animer un mariage, puis les noces d’or du même couple 50 ans plus tard.
Une musique que l’aîné de la famille - tout comme ses frères - a fait franchir les rivages de notre île avec des concerts à Rodrigues et aussi en France dans des lieux aussi célèbres que le New Morning.

La musique et la vie

D’ailleurs, samedi sera une grande occasion car cela fait longtemps que la famille n’a pas joué ensemble. Certains franchiront les océans et ils devraient tous être là pour participer à cette soirée organisée par le Séchoir et l’Association culturelle et musicale Lacaille, et soutenue par la Mairie de Saint-Leu. Ils seront accompagnés par Bébète Orchestre en Cuivre d’Henri-Claude Moutou.
Pour les Lacaille, la musique fait partie de la vie. Quand il était encore enfant, le père de Maximin réveillait la famille au son de l’accordéon. Et au retour du travail, c’était la course à qui arrivait le premier pour pouvoir jouer sur l’accordéon familial. C’était aussi un apprentissage de la musique uniquement par l’oreille et des animations de bal sans répétitions préalables. Depuis ce temps, Maximin Lacaille joue tous les jours pour garder la main. À 80 ans, il est toujours partant pour jouer dans les mariages.

Un patrimoine vivant

Maximin Lacaille, c’est aussi un puits de souvenirs, un patrimoine vivant, qui évoque le temps des robes en choka ou des mariages qui duraient plusieurs jours. Une époque où pour aller à leur gagne-pain, les frères Lacaille descendaient à pied à Saint-Leu avec les instruments sur le dos pour prendre le car, où allaient à pied jusqu’à Trois-Bassins ou Le Guillaume. Maximin Lacaille se rappelle aussi le temps des privations, où le frottement de l’accordéon finissait par trouer un pantalon usé. Et des bals où les effets de la poussière et de la lampe-pétrole faisaient venir le malol dans les yeux.
Des bals, il en a animés beaucoup : à Saint-André du temps de Raymond Vergès, à la mairie du Port quand le maire s’appelait Léon de Lépervanche, au Club de la douane, ou alors derrière le marché. Mais la musique ne suffisait pas à nourrir la famille. Alors Maximin Lacaille a pratiqué différents métiers. Il a participé à la construction de la route du littoral et, le soir venu, il allait dormir au cinéma Rio de Mario Hoarau à Saint-Denis.
Alors, pour écouter les sons entraînants des cuivres et des accordéons, rendez-vous samedi à 19 heures au K de Saint-Leu.

M. M.

Renseignements et réservations
Le Séchoir : 0262 34 31 38 (attention, le nombre de places est limité)


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