A 90 ans, Nelson Mandela reste une icône pour le monde

18 juillet 2008

C’est aujourd’hui un vieil homme marchant lentement, appuyé sur une canne et sur le bras de sa femme. Mais Nelson Mandela, symbole de la lutte contre l’Apartheid, prix Nobel de la paix et premier président noir d’Afrique du Sud, qui fête ses 90 ans aujourd’hui, reste pour son pays et le monde une conscience et une voix forte, objet d’admiration même pour les plus jeunes.

Lorsqu’il a fêté son 89e anniversaire l’an dernier, il a annoncé la création d’un "conseil des anciens" réunissant d’autres Nobel de la paix et des hommes politiques pour tenter de résoudre des crises mondiales. Les "anciens" se sont depuis rendus au Darfour et au Moyen-Orient, mais "Madiba" est resté chez lui.
Le héros de la lutte contre l’Apartheid a été libéré de prison en 1990 après 27 ans derrière les barreaux, dont une bonne partie passée sur l’île de Robben Island. Il est devenu en 1994 le premier président noir d’Afrique du Sud.
Il n’a effectué qu’un seul mandat, mais a assuré la transition vers une société démocratique et multiraciale, et fait mentir les Cassandre qui doutaient que Blancs et Noirs d’Afrique du Sud pourraient vivre en paix après les années d’Apartheid.
Mandela a pris sa retraite politique en 1999, se consacrant à des questions comme la lutte contre le SIDA. Le vieux sage se tient désormais largement en retrait de la vie publique, mais l’Afrique du Sud et le monde semblent avoir du mal à se passer de lui.
Lorsque des crises éclatent - comme l’effondrement du Zimbabwe voisin, une vague de criminalité ou les violences xénophobes contre les migrants africains en Afrique du Sud -, ses concitoyens attendent qu’il prenne la parole. « Je veux que ce grand leader revienne », lance Stephen Miller, un compositeur.
« Madiba est l’une des meilleures choses qui pouvaient arriver à ce pays », déclare de son côté Faith van den Heever, une Blanche qui initie de jeunes Noirs à la pratique du rugby.
Mandela fêtera son anniversaire en famille et en privé à Qunu, le village de son enfance, à 1.000 kilomètres au sud de Johannesburg. Il a construit dans la localité une réplique de la maison où il a été détenu brièvement avant son transfert sur l’île de Robben Island.
Il passe désormais une grande partie de l’année à Maputo, la capitale du Mozambique voisin, patrie de sa troisième épouse, Graca Machel, dans une maison remplie de petits-enfants : les siens et ceux de sa femme.
Malgré son retrait de la scène publique, il reste une figure importante pour de nombreux Sud-Africains. Malgré une croissance annuelle de 5% enregistrée sous la présidence de son successeur Thabo Mbeki, la moitié de la population vit encore sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage s’élève à 25%, la criminalité est galopante, et les inégalités sociales entre Blancs et Noirs restent criantes.
Toutefois, de nombreux Sud-Africains jugent leur vie meilleure qu’avant l’arrivée au pouvoir de Mandela : plus stable, plus juste et plus démocratique. Seuls quelques excentriques tentent encore de justifier le régime de l’Apartheid en public.
Lors d’une rare apparition publique le mois dernier à Londres, Mandela est monté sur la scène d’un grand concert rock donné à l’occasion de son anniversaire. Il en a profité pour appeler les nouvelles générations à reprendre le flambeau et lutter contre la pauvreté, la maladie et l’oppression dans le monde.

Nelson Mandela

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