Miel Vert

À la découverte du “porc pays”

15 janvier 2007

Aujourd’hui, “Miel Vert” consacre une journée à la filière porcine réunionnaise. Coup de projecteur sur un secteur qui pèse près de 23 millions d’euros.

Une deuxième place derrière la filière avicole avec 8% de la valeur de la production agricole réunionnaise, soit le double de la filière bovine, un cheptel de 88.461 têtes, telles étaient en 2004 les principales caractéristiques de la filière porc à La Réunion, selon le Hors série n°18 du BIMA daté de janvier 2006, publié par le ministère de l’Agriculture. C’est proportionnellement la filière la plus importante des DOM. La viande de porc est souvent appréciée des Réunionnais. Le poulet d’abord, le porc ensuite et le bœuf enfin, des raisons historiques et culturelles spécifiquement réunionnaises expliquent ce classement.

Une forte coopérative

Derrière ces chiffres, des hommes qui luttent pour la survie de leur outil de travail. En témoigne la rude concurrence subie par les producteurs locaux de la part des importations. En France, la filière souffre d’une crise due à la surproduction. À La Réunion, le secteur est ébranlé par un phénomène analogue. Le BIMA du ministère de l’Agriculture n’hésite pas à évoquer une filière en difficulté, « du fait d’une augmentation des importations de viandes fraîches et congelées, et d’une légère baisse de la consommation ».
Pour résister et faire de cette filière un outil au service du développement, c’est-à-dire créateur d’emplois mettant en valeur le savoir-faire péï par le biais d’une production de qualité, des éleveurs sont organisés depuis plus de 30 ans en coopérative. Fondée en 1974 par 14 éleveurs, la Coopérative des producteurs de porcs de La Réunion (CPPR) représente aujourd’hui « 70 à 75% de part de marché à La Réunion », indique-t-elle.

Professionnalisation et modernisation

Elle regroupe aujourd’hui 250 éleveurs et sa démarche montre qu’en s’unissant, il est possible de mieux se faire entendre.
La filière porcine à La Réunion se structure autour d’éleveurs, d’abbatoirs, d’ateliers de découpe, de transformation et de conditionnement, de moyens logistiques et d’unité de traitements des déchets. Et au fil du temps, la filière se professionnalise et rivalise en qualité avec ses homologues européennes.
Dans le détail, « une quinzaine d’éleveurs sélectionneurs ou multiplicateurs fournissent les autres adhérents en truies et verrats de reproduction ». La rationalité, l’équipement des élevages et le bien-être des animaux ont été sensiblement améliorés, note la C.P.P.R. qui relève des progrès dans l’isolation, la ventilation et un caillebotis intégral. Des avancées rendues possible par la modernisation des bâtiments et par l’investissement des producteurs dans le domaine de la formation. Aujourd’hui, un éleveur doit apprendre à maîtriser de nombreuses techniques comme le plan d’alimentation, le sexage des animaux, le plan de prophylaxie et l’hygiène.
C’est le travail de ces producteurs réunionnais que “Miel Vert” met en valeur aujourd’hui à travers une journée thématique. Alors, si vous souhaitez connaître ce qui se cache derrière l’appelation “Porc pays”, rendez-vous à la Plaine des Caffres.

M.M.


30 ans de développement coopératif

Au début des années 70, pris en tenaille entre les bazardiers et les importants investissements dans la chaîne du froid réalisés pour favoriser les importations de viandes européennes congelées, les éleveurs voient la production locale s’effondrer.
Le 11 février 1974, 14 éleveurs s’unissent, décident de travailler ensemble et créent la Coopérative des Producteurs de Porcs de la Réunion. Leur engagement est simple : l’apport total de leur production à la Coopérative qui les paie selon la qualité des carcasses. En 1977, le système de quota mis en place permet à la Coopérative de développer les élevages en partageant la croissance entre un maximum d’éleveurs. En contrepartie de l’engagement durable des éleveurs, la Coopérative s’occupe de l’écoulement de leur production, et l’Interprofession (GIE-VIANDES à l’époque, ARIBEV aujourd’hui) leur assure la garantie du prix.
L’Interprofession fait jouer la solidarité entre la viande de porc locale et la viande de porc importée, sur lesquelles est prélevée une cotisation. Cette cotisation alimente une caisse de péréquation qui permet de réguler le marché local et de promouvoir le porc pays.
En 1985, la C.P.P.R. participe à la création de la SICA VIANDES PAYS chargée de commercialiser les carcasses entières ou en morceaux de découpe. Cela permet aux clients bouchers-charcutiers et à la grande distribution naissante de mieux satisfaire les consommateurs réunionnais. Un nouveau pas est franchi en 1988 quand la SICA VIANDES PAYS fabrique les premières barquettes de viandes de “porc pays”. La C.P.P.R. s’attaque alors à la modernisation de l’ensemble de la filière, ce qui aboutit, en 1993, à la mise en service du nouvel abattoir porcin SICABAT et des ateliers de la SICA VIANDES PAYS à Saint- Pierre. Les investissements ne s’arrêtent pas pour autant : en 1998, la plate-forme logistique Centrale Frais est créée pour livrer tous les magasins tous les jours tôt le matin.

(Source C.P.P.R.)


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