
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
21 janvier 2009, par
A New York, le créole est l’une des six langues officiellement parlées dans les institutions depuis le début de l’année. Et en France, qu’attend-t-on pour lui donner sa place, au-delà d’une reconnaissance dans la Constitution ? L’association Tikouti et l’Office de la Langue créole ont fait un premier pas auprès des mairies.
Depuis le 1er janvier 2009, le créole est officiellement parlé dans toutes les institutions de New York. L’administration s’est adaptée à une réalité en reconnaissant le créole comme l’une des six langues les plus utilisées. Les créolophones font en effet partie des 25% de New-yorkais qui n’ont pas l’anglais pour langue maternelle, et des 1,8 millions d’habitants qui éprouvent des difficultés de maîtrise de l’anglais, selon le site Grioo.com.
A l’origine, un arrêté signé par le maire de New York, Mickaël Bloomberg, en juillet 2008. Il reconnaît officiellement six langues, leur accorde une place légitime au sein de l’administration. « Spanish, Chinese, Russian, Corean, Italian and French Creole », lit-on sur le portail internet de New-York city. Oui, le créole est bien considéré en tant que langue à New York et il devient un moyen de communication dans les lieux publics. Remarquons que le français n’a pas été retenu parmi ces six langues. Les créolophones sont en effet nombreux à vivre dans cette ville, si bien que le créole (haïtien, caribéen) est devenu l’une des six langues les plus utilisées à New York, en dehors de l’anglais.
Concrètement, toutes les agences municipales sont maintenant dans l’obligation de se doter d’au moins un employé maîtrisant le créole pour assister les créolophones dans leurs démarches et traduire les informations. Formulaires, documents officiels, rapports d’inspection, tout est disponible en créole.
A La Réunion, un label bilinguisme proposé aux mairies
A New York, il va de soi que les services de la ville doivent s’adapter au public, pour garantir à tous les habitants une égalité d’accès aux informations. En France, le créole a été reconnu en 2008 comme langue régionale dans le cadre de la Constitution.
Mais le créole est surtout considéré comme un « patrimoine » à préserver et non une langue bien vivante. Timide apparition dans l’enseignement secondaire, expérimentation à l’école primaire, option proposée au Bac, c’est à peu près tout. Et dans les autres institutions ? Le français reste la langue officielle et la communication en créole est soumise au bon vouloir de l’interlocuteur.
Pour Laurence Daleau, de l’association Tikouti, qui œuvre pour l’enseignement du créole, la position de la France est un peu « jacobine ». Les langues régionales sont reconnues « sur le papier, mais pas dans les mentalités ». Certes, la situation n’a rien de comparable à celle de New York. A La Réunion, les créolophones ne manquent pas dans l’administration, mais rien ne les oblige à tenir compte de l’existence d’un bilinguisme. Rien n’indique dans les lieux publics que l’on peut s’exprimer aussi bien en français qu’en créole. « Je me souviens d’avoir accompagné mon grand-père parce que l’employé qui l’avait reçu refusait de s’exprimer en créole », raconte Laurence Daleau. Une anecdote qui révèle bien le problème. « Il me semble important que dans des lieux comme les mairies, la préfecture, on signale que l’on peut s’exprimer dans les deux langues », ajoute la présidente de Tikouti.
Avec l’Office de la Langue créole de La Réunion, l’association a d’ailleurs proposé à toutes les mairies d’adhérer à « un label commun du bilinguisme ». Objectif, afficher dans toutes les mairies que les deux langues, français et créole, peuvent se parler. Réponse favorable d’un certain nombre de communes, dont Le Port et Saint-Paul. Une commune du Sud a refusé cependant de célébrer le mariage en créole.
Pour l’accès de tous aux institutions
Mais jusqu’où faut-il aller ? La Réunion n’est pas New York. Le contexte est bien différent, Laurence Daleau le reconnaît. « Traduire les documents officiels ? Tout dépend de la nature du document. Je ne vois pas l’intérêt par exemple de traduire tout le Code civil. Ce n’est pas la philosophie de Tikouti. Et si la personne ne sait pas lire, il ne sert à rien de traduire en créole. Mais pour des actes comme la célébration d’un mariage, pourquoi ne pas le proposer en créole ? Le 10 janvier, à Saint-Denis, j’ai même assisté à un baptême républicain en créole, affirme Laurence Daleau. Et dans des lieux comme la Caisse d’allocations familiales, voire les tribunaux, pourquoi ne pas y introduire officiellement le créole ? ».
Au-delà du débat français-créole se pose le problème de l’accès aux institutions. Pourquoi ne pas proposer une traduction des documents administratifs en mahorais, et même en malgache ? Mais là, nous parlons d’« utopie », conclut la présidente de Tikouti.
Edith Poulbassia
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