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’Nègre je suis, nègre je resterai’, livre d’entretiens avec Françoise Vergès
7 avril 2011
En juillet 2004, Aimé Césaire rencontre Françoise Vergès à Fort-de-France. Leurs entretiens ont débouché sur un livre intitulé ’Nègre je suis, nègre je resterai’. Dans cet ouvrage, l’un des pères de la loi du 19 mars 1946 évoque notamment sa jeunesse, sa rencontre avec Léopold Sédar Senghor, le colonialisme, la culture africaine. Publié en novembre 2005, ’Nègre je suis, nègre je resterai’ illustre le lien toujours vivace entre La Réunion et Aimé Césaire, car nombre des questions abordées renvoient à la situation de notre pays. En voici quelques extraits :
Civilisation et civilisations
« Chaque peuple européen a son histoire, et c’est l’histoire qui a construit la mentalité française telle qu’elle est. Regardez les Anglais, ils ont également une mentalité propre. Allez demander à un Dominicain, un habitant des Bahamas, de Trinidad : « Qu’est-ce que tu es ? - Je suis trinidadien. Je suis dominicain. »Demandez à un Antillais : « Qu’est-ce que tu es ? - Je suis français. » Les Antillais anglophones ne peuvent pas dire qu’ils sont anglais, « because nobody can be an Englishman ». Personne ne peut être anglais, sauf si vous êtes né in England. Chez l’Anglais, le racisme coexiste avec une conception de l’homme et le respect de la personnalité de l’autre, ce qui fait qu’il y a eu beaucoup moins d’assimilation dans les colonies anglophones que dans les colonies françaises. Les Français ont cru à l’universel et, pour eux, il n’y a qu’une seule civilisation : la leur. Nous y avons cru avec eux ; mais, dans cette civilisation, on trouve aussi la sauvagerie, la barbarie. Ce clivage est commun à tout le XIXe siècle français. Les Allemands, les Anglais ont compris bien avant les Français que la civilisation, ça n’existe pas. Ce qui existe ce sont les civilisations ».
La langue natale à l’école
« Nous avons toujours été sujets, colonisés. Il en reste des traces. Vous avez été à l’école, vous avez appris le français, vous avez oublié votre langue natale, etc. Lorsqu’on a commencé à écrire le créole, lorsqu’on a décidé de l’enseigner, le peuple n’a pas été transporté de joie. Récemment, j’ai rencontré une femme à qui j’ai demandé : « Madame, vous avez déposé vos enfants à l’école. Vous savez qu’une mesure extrêmement intéressante vient d’être prise : on va enseigner le créole à l’école. Êtes-vous contente ? » Elle m’a répondu : « Moi contente ? Non, parce que si ma ka voyé i ékol (« si j’envoie mon enfant à l’école »), ce n’est pas pour lui apprendre le créole, mais le français. Le créole, c’est moi qui le lui enseigne, et chez moi ». Son bon sens m’a frappé. Il y avait une part de vérité. Nous sommes des gens complexes. Il ne s’agit pas de nous couper d’une part de nous-mêmes ».
« Nous croyons aux civilisations, au pluriel, et aux cultures »
Peu m’importe qui a écrit le texte de la "Déclaration des droits de l’homme" ; je m’en fiche, elle existe. Les critiques contre son origine « occidentale » sont simplistes. En quoi cela me gênerait-il ? Il faut s’approprier ce texte et savoir l’interpréter correctement. La France n’a pas colonisé au nom des droits de l’homme. On peut toujours raconter n’importe quoi sur ce qui s’est passé : « Regardez dans quel état sont ces malheureux. Ce serait un bienfait de leur apporter la civilisation ». D’ailleurs, les Européens croient à la civilisation, tandis que nous, nous croyons aux civilisations, au pluriel, et aux cultures. Le progrès, avec cette Déclaration, c’est que tous les hommes ont les mêmes droits, simplement parce qu’ils sont des hommes. Et ces droits-là, tu les réclames pour toi et pour l’autre.
"Nègre je suis, nègre je resterai" dans "l’Humeur vagabonde" de France Inter
« Admettre la complexité des choses et que les choses sont plurielles »
Le 15 février 2006, Françoise Vergès était invitée de l’émission culturelle quotidienne de France Inter "l’Humeur vagabonde". Elle revient sur les circonstances de ce livre d’entretiens, et notamment l’étonnement d’Aimé Césaire d’être une personne à qui l’on vienne poser des questions. Voici des extraits de la retranscription de cette émission.
Françoise Vergès : « il était étonné. Moi j’y tenais beaucoup. C’est une idée que me courrait dans la tête depuis un moment. Je ne supportais pas justement un peu ce que vous avez dit. Pourquoi on ne parle pas de lui ? Pourquoi on ne parle plus de lui ? Moi, j’ai entendu parler de lui tout le temps dans mon enfance. Et je me disais non c’est pas possible. Et il était étonné. Il était étonné qu’on s’intéresse encore à lui. Que j’ai envie de faire un livre avec lui et sur lui.
Que des gens viennent le voir et le salue, bon ça il est habitué. Mais qu’on vienne le voir pour lui poser des questions parce qu’on veut entendre sa voix sur certaines choses très importantes aujourd’hui ça l’a étonné. Je pense que très peu de gens le font. Beaucoup de gens vont le voir pour se faire prendre en photo avec lui ou par gentillesse aussi, pour le saluer, pour l’honorer ; mais c’est comme si on pensait plus qu’il est quelque chose à dire sur (…) Moi je pensais, j’étais persuadée qu’il avait des choses à dire sur des grandes questions d’aujourd’hui. (…)
Les gens veulent des certitudes alors que lui c’est à la fois une fermeté, une fermeté de position sur certaines choses et en même temps admettre la complexité des choses et que les choses sont plurielles et difficiles et qu’il faut se situer à la fois dans une loyauté peut-être à des principes, — bon ! pour lui, pour l’égalité, pour la liberté de son peuple — et malgré tout pour autant il ne va pas idéaliser son peuple. Il ne va pas non plus idéaliser la situation. (…) Pour moi vraiment une des grandes leçons aujourd’hui, c’est de continuer à se battre, pour des choses qu’on juge importantes tout en admettant que les choses sont complexes. Et je trouve ça c’est vraiment très important, particulièrement évidemment en plus aujourd’hui où les certitudes deviennent en fait beaucoup de postures, et violentes d’ailleurs — des justifications à la violence et à la brutalité — et il nous rappelle que les choses sont toujours complexes et difficiles.
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