Françoise Guimbert sur Télé Réunion

Après un grand monsieur, une grande dame de la musique

28 décembre 2004

Les programmes musicaux se multiplient en fin d’année sur nos télévisions. Après le portrait de Jules Arlanda, Anaa Production propose celui de Françoise Guimbert, le 1er janvier sur RFO. Préparez vos magnétoscopes.

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Trois, quatre... C’est Julot qui a donné le signal (lire notre édition d’hier). Après Madoré, Ziskakan et Alain Peters, Anaa Production signe le portrait de Jules Arlanda. Le documentaire a été diffusé sur RFO le samedi 25 décembre à 20 heures 30 et nous a permis de mieux connaître ce musicien réunionnais, qui est surtout un talentueux auteur compositeur, comptant à son actif plus de trois cents chansons.
Un autre cadeau nous attend, avec la diffusion le 1er janvier, à 22 heures, après “Paul et Virginie”, d’un cinquième documentaire consacré cette fois-ci à une grande dame du maloya : Françoise Guimbert. Nous avons pu découvrir cet autre film avant sa diffusion. Nous y retrouvons une Françoise Guimbert telle qu’en elle-même à la parole volubile, au sourire éternel. Là aussi le portrait est fidèle, rythmé et retrace en s’appuyant sur quelques images d’archives le chemin parcouru par Tantine Zaza, depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui (voir encadré).
Cette ballade dans son univers permet à la chanteuse de transmettre son histoire, elle retourne sur les lieux de son enfance, de son adolescence, ceux d’une autre Réunion d’où jaillissent ses souvenirs. Préparez vos magnétoscopes, si vous n’avez pas pensé à enregistrer le portrait de Julot, ne loupez pas celui-ci.

Eiffel


Portrait de Françoise Guimbert

Elle apprend la musique en faisant le ménage

Françoise Guimbert est née à l’Est de La Réunion, dans un quartier de Saint-Benoît, le Contour Maréchal. Une petite case collée comme abri, des gramounes autour, toujours prêts à raconter, à conseiller. L’école "trop peu" pour savoir lire ou écrire.
Anaa Production nous aide à mieux la cerner. Elle se souvient d’un mariage qui a influencé le reste de sa vie. Elle revoit "le sol en terre, les femmes vêtues de robes colorées, un groupe de maloya aussi, et des grandes personnes qui dansaient visiblement bien avec leur peau, bien avec elles-mêmes".
Depuis ce jour, la petite Françoise, dans sa petite case, danse, chante, tape, pour s’approprier le rythme de maloya "qui permet de tout dire à mots couverts". Puis elle oublie le maloya.
Orpheline, elle fait les ménages depuis l’âge de 10 ans. Embauchée par Mademoiselle Prudent, héritière d’une des grosses fortunes de Saint-Benoît, elle devient bonne à domicile. La demoiselle est professeur de piano. Lorsqu’elle frotte les parquets, Françoise profite des leçons.
Quand Mademoiselle Prudent partait à la messe, Françoise allait voir sur ses partitions à quoi ça correspondait. C’est également seule qu’elle apprend à lire et à écrire. Après le décès de la vieille demoiselle, Françoise s’en va, avec pour seul héritage dix-huit ans d’écoute et d’apprentissage de la musique “savante”.
Au contact de Bernadette Ladauge, elle apprend à se servir de son rouleur acheté quelques années auparavant et qui pourrissait sous la pluie. Elle joue maintenant du piqueur, du djembé, du kayanm et souhaite jusqu’à être enterrée dans son rouleur. Elle crée alors l’association Pomme d’Aco et reçoit des marmay du quartier chez elle, pour les initier à la musique, au chant, à la danse, au théâtre. Elle a déjà de l’expérience puisqu’elle a joué chez Cyclone Production et au Théâtre Talipot.
Au fil des ans, les petites chanteuses, devenues "ses filles", remplacent celles qu’elle n’a pas eues. C’est là qu’un air entre dans sa tête : celui de Tantine Zaza. Est-ce une autre histoire ? Non, c’est le début de sa carrière et si vous voulez en savoir plus, n’oubliez pas la première soirée de l’année 2005 sur RFO, dès 22 heures.

Eiffel


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