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par le Dr Raymond Vergès

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Arômes et parfums, la forêt au cœur de la ville

Flore et Halle 2008

vendredi 25 juillet 2008


La 13e édition de Flore et Halle, l’un des grands rendez-vous annuels des professionnels de l’horticulture, veut contribuer du 30 juillet au 3 août, au « réveil des consciences » suggéré par la Ville du Port dans un appel à améliorer, au travers de pratiques de développement durable, nos liens avec une nature jadis décrite comme paradisiaque et généreuse. Que ferons-nous demain de la terre qui nous a portés et nourris ? A cette question, la filière horticole et ses partenaires ont de nombreuses réponses, articulées cette année autour du thème “Arômes, parfums et plantes à parfum”.


Chaque année en cette saison, la Halle des manifestations s’implique pleinement dans un Salon « non pas pour professionnels, mais de professionnels pour l’ensemble de la population » a présenté hier Alain Séraphine, président de la Halle du Port qui accueille cette 13e édition comme les précédentes. Il avait avec lui la chargée de programme de la Halle, Jasmine Saint-Alme, Paulette Lacpatia représentant le Maire du Port, Jean-Julius Métanire et Joël Melchior représentant deux des trois chambres consulaires associées à la manifestation.
Plus que tout autre Salon, celui-ci requiert une mise en scène et un soin tout particulier. Cette année ne dérogera pas à la règle. L’an dernier, la Halle accueillait les Indiens d’Amazonie, cette année, elle installe la forêt “au cœur de la ville”, la plus urbaine de toutes, avec 80 exposants qui guideront le public, entre jardins-écoles et ateliers, selon un parcours thématique construit autour des "Arômes, parfums et plantes à parfum".

L’entrée se fera cette année par le Jardin des Senteurs, un jardin école préparé par les techniciens horticoles de la Chambre d’Agriculture et le service Espaces Verts du Port, pour ouvrir le public à "l’éveil des sens" - l’une des thématiques du Salon, que les visiteurs trouveront déclinée de multiples façons.
La partie horticole est portée par les professionnels - horticulture, arts floraux, fleuristerie et outillage de jardin - et le "pôle consulaire", associant Chambre d’Agriculture, chambre des métiers et de l’artisanat et chambre du commerce et de l’industrie, uni dans la volonté de soutenir les acteurs de la filière et leurs "savoir produire, savoir faire et savoir vendre". Le thème commun d’appui du pôle consulaire à la filière est cette année “comment aménager son balcon, sa terrasse ou sa véranda”, avec, entre autres, la présentation de murs végétaux en sphaignes et fibres de coco. Le 31 juillet à partir de 10h, la journée des professionnels sera axée sur deux thèmes de conférence-débat : "l’horticulteur et la préservation de l’environnement, et l’organisation de la filière horticole de La Réunion".

L’animation professionnelle sera également assurée par de nombreux autres métiers qui sont, à la Chambre des métiers, autant de vitrines de la filière horticole : photographie, bijouterie et arts de la mode (esthétique, coiffure, couture...), sans oublier la restauration qui participe pleinement cette année à la thématique de l’éveil des sens.
Le secteur de l’horticulture fait vivre à La Réunion 245 exploitations, sur seulement 103 hectares dont plus de la moitié (64 hectares) est dédiée aux fleurs coupées qui occupent 65% des exploitants, les autres se répartissant entre production de plantes en pots (53 exploitants, sur 11 hectares) et pépinières, sur 38 hectares que se partagent dans le sud et l’ouest de l’île 32 exploitants. La filière joue un rôle important dans le soutien économique aux Hauts de l’île et représenterait un total de 1.200 emplois. Elle subit aussi d’importantes contraintes, avec les importations de fleurs de pays limitrophes ACP (Kenya, Zimbabwe, Afrique du Sud), des coûts d’investissement et de production élevés surtout liés aux hausses des prix du plastique, des engrais et du fret aérien.
L’enjeu pour la filière horticole réunionnaise, vu par les professionnels de la Chambre d’Agriculture, est la consolidation et le développement des marchés d’écoulement. « Il s’agit de trouver de nouveaux marchés alors que l’activité export ne représente qu’une part négligeable du chiffre d’affaires de la filière » disent les organisateurs de la rencontre professionnelle du 31 juillet.

P. David


Au programme :
Nuit de la fleur, forêts, tisanes et bonzaïs endémiques

De nombreuses animations seront le fait d’associations et organismes impliqués dans la préservation de la nature et la valorisation des plantes aromatiques, médicinales et plantes à parfum.
C’est le cas des “animations villages” (Extérieur C) autour de l’histoire et des pratiques liées à l’usage traditionnel des plantes de La Réunion, avec la participation de l’association sportive et culturelle du Bernica (J-Paul Bavol), les 3 Salazes (Ian Winkless) et l’APLAMEDOM pour des échanges autour de “l’ethnopharmacologie dans les pratiques réunionnaises”. Le GCEIP, Showcoart et l’association Captain Dimitile sont associés dans la reconstitution d’un village marron typique et d’un jardin d’épices et de plantes à parfum d’époque. Dans ce thème s’inscrivent également l’écrivain Kako Dambreville et ses causeries sur la flore réunionnaise, ainsi que l’exposition de 27 photographies de Sebastiao Salgado, offerte au fonds d’art de la Ville du Port après la visite de ce grand photographe, alors lancé dans la réalisation d’une série sur le travail dans le monde (La main de l’homme). Ses photographies sur les travailleurs des plantes à parfum des hauts de l’Ouest, ces « Français aux pieds nus », laissent un témoignage émouvant et documenté sur une activité qui n’a plus aujourd’hui l’ampleur qu’elle a eue jadis.

Plantes à parfum, usages d’hier et d’aujourd’hui

Les activités autour de la place des plantes à parfum, aromatiques et médicinales dans la société d’aujourd’hui sont organisées autour de la distillerie (géranium, vétyver), débouchant sur la cosmétique moderne (les huiles essentielles de la distillerie Vitry). La Coopérative agricole des huiles essentielles de Bourbon (CAHEB) animera un atelier de création ouvert tous les jours, tandis qu’un chef cuisinier, Aymeric Pataud, fera voir, le samedi 2 août, quelques unes des tendances de la "cuisine aux huiles essentielles". Toujours dans la dégustation, les 3 Salazes et la MCUR donnent rendez-vous aux amateurs de tisanes, vendredi 1er, sous les arbres (extérieur C). Le Groupement pour la Conservation de l’Environnement et l’Insertion professionnelle (GCEIP) est à l’origine de la reconstitution de trois types de forêts de notre île, installées dans le Hall 3. Dimanche 3, des visites botaniques guidées y attendent les visiteurs intéressés par la constitution d’un herbier de plantes à parfum.
L’association des Polynésiens de La Réunion apportera l’une des touches exotiques du Salon, samedi 2, avec plusieurs activités centrées sur les usages de la fleur de tiaré et la présentation des coutumes et légendes qui l’accompagnent. Des danses polynésiennes sont au programme du podium et des repas polynésiens sont au menu de l’espace restauration du parvis.

Nouvelle espèce endémique

Une exposition de bonzaïs par Sun concept OI fera voir, vendredi 1er, des bonzaïs issus d’endémiques de La Réunion et leur possible agencement dans un jardin Zen inspiré de l’art japonais.
La SREPEN sera là pour présenter une nouvelle espèce endémique de La Réunion, mise au jour et décrite il y a seulement quelques semaines : l’"Heterochaenia Fragans", découverte à la Roche Ecrite par les botanistes de l’association, sera pour la première fois dévoilée au public, le vendredi aussi.

Il faudra également être attentif aux rencontres organisées dans la salle de conférence-débat, où le professeur René Robert donne rendez-vous le 1er août (18h) à ceux qui veulent en savoir plus sur la candidature de La Réunion au patrimoine mondial de l’UNESCO.
L’aspect “aménagement paysager” de la route des Tamarins constitue le cœur d’une exposition à découvrir dans le Hall 3 : le public pourra y suivre toutes les phases d’un aménagement qui s’est efforcé, dès la conception, de reconstituer les paysages en respectant les différents milieux et micro-climats, en protégeant la faune, la flore et les ravines.
Le travail de collecte et de médiation opéré par la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (MCUR) sera présent dans plusieurs thématiques : les zerbaj et zarboutan nout kiltir seront la clé d’ateliers et de moments d’échanges, ainsi que le projet architectural de ce “musée du temps présent”.

Quel bouquet (de vin) pour mon kari ?

La thématique de “l’éveil des sens” est au cœur de l’ensemble de la manifestation, et plus spécialement présente dans certaines activités, tels les repas œnologiques proposés par Christophe Castel (Vinarock), jeudi 31 et dimanche 3 de 12h à 14h, pour lesquels une inscription est requise ; ou encore les séances de découverte du Feng Shui, élément de la pensée chinoise centré sur l’harmonie entre les humains et leur environnement spatial, avec une spécialiste venue du Feng Shui Research Center de Toronto.
Le défilé de la "Nuit de la fleur", samedi 2 août entre 18h30 et 20h (Extérieur B) met en valeur des cascades de leurs fraîches et artificielles, transformées en accessoires de mode portés pour l’occasion par les candidates au concours Miss Réunion 2008, dont la sélection aura lieu le 16 août prochain.
Ce “bouquet final” des savoir-faire des artisans péi est préparé par le CFA de l’Ouest, le comité Miss Réunion, une demi douzaine de stylistes du Port, de Saint-Paul et de Saint-Denis, une vingtaine de fleuristes et deux bijoutiers de la place.
Le Salon ne finira pas sans une distribution du trophée Flore et Halle, accompagné d’un chèque (750 euros) offert par le Crédit agricole, à l’entreprise qui aura remporté la meilleure note cumulée des prix du "Savoir produire, savoir faire et savoir vendre", lesquels seront récompensés de trois chèques (450 euros) offerts par les trois chambres consulaires.
Le reste du programme est à découvrir sur place, dans les trois hall aménagés et les sites extérieurs : du mercredi 30 juillet à 10h30 au dimanche après-midi.
Entrée : tarif plein 4 euros ; tarif réduit 3 euros ; gratuit pour les moins de 12 ans.


An pliske sa


- Pôle Consulaire : Journée professionnelle du 31 juillet
Les deux thèmes retenus veulent d’une part informer la profession horticole sur les enjeux environnementaux (bonnes pratiques de production et élimination des déchets agricoles) et les collectes qui seront organisées au cours du 2e semestre 2008 ; d’autre part inciter à une restructuration de la filière considérée comme « urgente ».
Le programme détaillé de cette journée est : 10h - démarches et enjeux environnementaux ; 10h45 - élimination des déchets agricoles non-organiques ; 11h30 - présentation des bonnes pratiques horticoles ; 12h débats et questions diverses ; 14h - point sur la filière horticole ; 14h45 - débats et questions sur l’organisation de la filière - 16h - fin de journée.


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