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Décoloniser les esprits pour aller vers le développement du pays
18 mars 2024, par
A la 13e réunion du Forum des groupes de reflexions Chine-Afrique, le Professeur Gabriel Zomo Lebe a déclaré à TV+ Madagascar : « Nous apprenons le chinois mais il est important que les Chinois apprennent les langues africaines. Nous n’allons pas faire comme par le passé où les Français sont venus nous imposer leur langue en nous faisant oublier notre propre langue. Il y a toute une richesse culturelle derrière cela ».
A La Réunion, l’usage unique du français a été la politique de la France à La Réunion pendant plusieurs décennies après l’abolition officielle du statut colonial, cela signifie que la colonisation des esprits a continué. Grâce à la lutte du PCR et des militants culturels, la reconnaissance du bilinguisme réunionnais a fortement progressé, l’État va même le développer dans ses services.
Mieux vaut tard que jamais, car les dégâts de cette politique coloniale ont été considérables.
Faire dans la loi du créole une langue égale au français à La Réunion peut contribuer à cette décolonisation indispensable à tout projet de développement. Par ses directives, l’Union européenne peut peser sur la France pour l’obliger à faire du créole à La Réunion l’égal du français. D’où l’importance de députés communistes au Parlement européen.
Vendredi dernier lors de la conférence de presse annonçant la candidature d’Ary Yée Chong Tchi Kan, membre du PCR, sur la liste d’union conduite par le PCF aux élections européennes, Isabelle Erudel était intervenue sur le thème de la culture. Elle avait indiqué que l’Union européenne soutient les langues régionales. La présence de communistes au Parlement européen peut être un moyen de faire progresser la reconnaissance du bilinguisme à La Réunion, en particulier la place du créole qui est loin d’être aussi présent dans l’espace public et les administrations que le français.
Cette différence entre l’Union européenne et la France s’explique par des situations différentes. Des pays européens ont plusieurs langues officielles car l’appartenance à une nation ne signifie pas parler la même langue. C’est par exemple le cas de la Belgique où le néerlandais, le français et l’allemand sont des langues officielles, il n’existe pas de langue appelée le belge.
Il est à noter également que nombre d’Etats européens n’ont jamais eu de colonies, et n’ont donc pas été imposé leur langue dans d’autres pays.
Pour La Réunion, ce point est important, car le traitement réservé au créole au fil du temps illustre le rapport colonial existant entre La Réunion et la France.
La 13e réunion du Forum des groupes de réflexion Chine-Afrique s’est déroulé le 9 mars dernier dans notre région, à Dar es Salam. Cette question du passé colonial s’inscrit dans les débats. En effet, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’Afrique et elle partage avec ces pays le fait de n’avoir pas envahi des pays pour les coloniser.
Le Professeur Gabriel Zomo Yebe, de l’Université de Libreville, faisait partie des participants. A la chaine malgache TV+, il a souligné l’importance de la culture dans les échanges entre les peuples. « Nous apprenons le chinois mais il est important que les Chinois apprennent les langues africaines. Nous n’allons pas faire comme par le passé où les Français sont venus nous imposer leur langue en nous faisant oublier notre propre langue. Il y a toute une richesse culturelle derrière cela ».
Cet apprentissage des langues africaines est un facteur qu’intègre la Chine. Par exemple, la page Facebook de l’Ambassade de Chine à Madagascar est rédigée en malgache.
Les États-Unis ont également mis l’accent sur l’apprentissage des langues propres aux pays. Sur sa page Facebook, les posts sont écrits en malgache et en français, les deux langues officielles du pays alors que les Etats-Unis sont principalement anglophones. A leur arrivée à Madagascar, les jeunes volontaires du Peace Corp prononcent d’ailleurs leur serment d’intégration en malgache.
A contrario, l’Ambassade de France à Madagascar ne diffuse que des informations en français sur sa page Facebook, or c’est la langue officielle la moins parlée chez nos voisins.
A La Réunion, l’apprentissage des langues africaines n’est pas une priorité alors que La Réunion se situe en Afrique, et est voisine de pays où des langues africaines sont majoritairement parlées par la population.
La déclaration du Professeur Gabriel Zomo Yebe rappelle que la colonisation est liée à la volonté de la puissance coloniale d’imposer sa langue au détriment de celles parlées par les indigènes.
Force est de constater qu’à La Réunion, la date officielle de la décolonisation est le 19 mars 1946.
Au cours des décennies suivantes, Paris a voulu éradiquer le créole en imposant l’usage du français partout. Ceci illustre donc le maintien durant cette période d’une situation coloniale à La Réunion.
Grâce à la lutte menée par le PCR et les militants culturels, le créole réussit à avoir le droit d’exister dans l’espace public. A l’initiative de Lofis la lang, des chartes bilingues ont été signées par des collectivités. Cela signifie que dans ces lieux, le créole est reconnu au même titre que le français.
Récemment, l’État a dit vouloir développer le bilinguisme dans ses administrations. Mieux vaut tard que jamais, car les dégâts de cette politique coloniale ont été considérables. Par exemple, de jeunes mères créolophones ne parlent que français à leurs enfants car elles pensent que leur langue maternelle est un obstacle à la réussite. Si dans les faits, le statut colonial n’existe plus, la décolonisation des esprits à La Réunion est encore loin.
Faire dans la loi du créole une langue égale au français à La Réunion peut contribuer à cette décolonisation indispensable à tout projet de développement. Par ses directives, l’Union européenne peut peser sur la France pour l’obliger à faire du créole à La Réunion l’égal du français.
Mais pour cela, il faut au Parlement européen des députés qui soutiennent la décolonisation de La Réunion. Sur ce point, la meilleure garantie est la présence de députés communistes. C’est en effet le soutien des communistes français qui permit aux Réunionnais d’obtenir l’abolition du statut colonial à La Réunion le 19 mars 1946.
M.M.
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