Championnat organisé le week-end dernier au Port
Isabelle Erudel salue le dynamisme du moring à La Réunion
23 juillet, par
Très belle Zourné Moring oh Port èk l’association Membres Somans en présence du Préfet de la Réunion, du Maire de la ville du Port, de la Représentante du Conseil Départemental de la Réunion, Isabelle Erudel, de Jean-René Dreinaza et de la Session M’rengué de l’Académie des Camélia. Voici le discours prononcé à cette occasion par Isabelle Erudel.
Moin lé kontan dèt issi ansanm zot pou le shanpiona Moring o Port. Mi remersi à zot pou linvitassion et sé toujour ek in gran plézir de partissip à ninport kel événman ki mèt anlèr la Rényon, la kiltir nout péi.
Le Moring est un art guerrier Réunionnais avec des Origines Afro-Malgaches.
Ce combat traditionnel est commun à Madagascar et aux petites îles du Sud Ouest de l’océan Indien.
Il s’agit d’un patrimoine culturel qui a été oublié.
La culture est un élément vital d’une société. La transmission culturelle occupe une place prépondérante dans la préservation de notre patrimoine et de notre identité en tant qu’individus et tant que société.
La culture, c’est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié. Edouard Herriot
Nana in sitassion ke in Marmay le Port la di, Laurent Vergés, é ke lé repri toultan : « NOU LÉ PA PLÏS NOU LÉ PA MOIN RESPEKT À NOU !!! »
Moin mi voudré di in not fasson « NOU LÉ PLÏS PLÏS PLÏS »
Nou nana in gayar Zarlor à la Rényon, in rishès kiltirel « magnifique », « incomparable », é nou doi èt fier.
Nou nana shé nou in ti bout de shak gran péi dan le mond’ : « l’Afrique, l’Inde, la Chine, L’Europe,… »
In valab pouvoir de viv ansanm, « d’acceptation, de RESPECT » !!! Pour revenir plus précisément au Moring, nou pë di ke sé in espès andémik de la Zone Océan Indien, i retrouv pas ailleurs ! I ressanm’ la Capoeira mé pa tout à fait !
Si jordi nou lé là pou se shanpiona Moring, la pa toujours été le ka. pourquoi Zot rôle lé primordial, Moringueuses, Moringueurs, Associations, clubs, zot i permet de perpétuer, de fé viv’ cet art de combat, ce patrimoine culturel.
Les épisodes de ces derniers temps, la montre à nous ke lé important de protéger ce que nou nana, et que rien n’est éternel. Le Moring fait partie des traditions réunionnaises malmenées par l’histoire coloniale et par les Réunionnais du XXe siècle. Pourtant, ce legs de nos ancêtres qui associe rythme musical, expression corporelle et pratiques magiques au même titre que certains arts martiaux asiatiques, est d’une richesse culturelle incomparable.
Pratiqué dans le secret des plantations de café ou de canne à sucre au XVIIIe et au XIXe siècles, il décline au XXe siècle pour des raisons encore obscures, sombrant dans l’oubli et dans l’indifférence de l’intelligentsia réunionnaise. La culture officielle l’ignore, et même si quelques rares défenseurs de la civilisation créole sont affectés par sa disparition, aucune action sérieuse n’est entreprise pour faire revivre et sauvegarder l’art guerrier des ancêtres réunionnais.
Gommée, effacée pendant la période coloniale, interdite durant les années 1960, la pratique est reconstruite dans les années 1970 sous l’impulsion du Parti Communiste Réunionnais, PCR, dans une version technique nouvelle, qui l’apparente à la Capoeira et ne tolère plus aucun excès.
Puis, grâce à une prise de conscience, à un retour aux sources liées au rejet des modèles contemporains par les jeunes, à un besoin identitaire une seconde chance est donnée au Moring et aux autres valeurs créoles trop longtemps bafouées, dénigrées, rejetées.
Ainsi, l’activité de combat reconnue aujourd’hui dans les îles comme partie intégrante du patrimoine immatériel, est particulièrement vivante.
Fort de cette dynamique, le Moring connaît à La Réunion un véritable renouveau, depuis les années 2000, sous l’égide de Jean-René Dreinaza, ancien champion de boxe française. Avec la création de clubs et l’organisation de spectacles, le moring se structure en 1996 au sein du mouvement sportif local, par la naissance du Comité Réunionnais de Moring, qui regroupe seize écoles dans l’île à l’époque. Sa technique est stabilisée dans des manuels dans une version très différente du moraingy malgache.
Alor, Alon mèt an lèr nout kiltir, anlériz le Moring, Apré-midi là, mé ossi tout lané, transmèt à nout Marmay pou pa ke li disparèt ankor in kou.
Mersi davoir prèt à moin zot zorey,
Bon konba à zot !