Le chef de l’extrême droite à La Réunion refuse de célébrer l’abolition de l’esclavage

La Plateforme dénonce les « propos du RN à propos du 20 décembre »

19 juin

« Au sein de la plateforme réunionnaise, nous ne resterons pas passifs face à la montée de l’extrême droite et de ses propos irresponsables et dangereux pour notre vivre-ensemble », souligne un communiqué de la Plateforme réunionnaise de la gauche suite aux propos tenus hier matin par Johnny Payet, chef de l’extrême droite à La Réunion et maire de la Plaine des Palmistes. Ce dernier affirme ne pas célébrer le 20 décembre, Fête réunionnaise de la liberté commémorant l’abolition de l’esclavage. Son parti, le RN, a voté contre la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité au Parlement européen en 2020, rappelle la Plateforme réunionnaise de la gauche.

M. Johnny Payet, secrétaire départemental du Rassemblement National, fait une fois encore la démonstration du peu de connaissance et de respect de son parti pour notre histoire réunionnaise à travers des propos choquants.
Considérer que « l’esclavage fait partie du passé, qu’il ne faut plus en parler, qu’il s’agissait d’une façon de vivre » et « qu’il ne faut pas commémorer son abolition », est un réel danger pour notre vivre-ensemble.
Non l’esclavage n’était pas un style de vie choisi mais une période de l’histoire subie !
Renier notre histoire coloniale et esclavagiste, en s’opposant à notre devoir de mémoire, c’est nier la libération de plus de 60 000 êtres humains à La Réunion.
L’abolition de l’esclavage est un moment clé de l’histoire qui symbolise la fin de l’une des plus grandes abominations humaines. Célébrer cet événement permet de rendre hommage aux luttes et aux souffrances de nos ancêtres, et de reconnaître leur contribution à la société actuelle. C’est aussi créer des occasions d’éduquer les jeunes générations sur l’histoire de l’esclavage et ses conséquences et de promouvoir des valeurs de tolérance, d’égalité et de respect des droits humains.

Commémorer le 20 décembre, c’est ne pas nier que l’esclavage a laissé une empreinte indélébile sur l’histoire et la société de La Réunion.
Bien que cette période ait été marquée par des souffrances et des injustices, elle a aussi donné naissance à une riche diversité culturelle.
Les descendants d’esclaves ont contribué à façonner l’identité culturelle unique de La Réunion, caractérisée par un métissage culturel.
Les cultures africaines, malgaches, indiennes, chinoises et européennes se sont mêlées pour former une culture réunionnaise singulière. Ces liens fraternels créent ce sentiment d’unité entre tous les Réunionnais qui sont rassemblés dans la reconnaissance de cette histoire commune.

Notre culture réunionnaise serait en danger si le Rassemblement National devait être aux commandes du pays ! Supprimer notre 20 décembre ne serait qu’une première étape. Avec pour slogan « La France Revient », le RN mettra fin à la singularité de nos langues régionales, à notre « batay coq », à nos marches sur le feu, à nos fêtes de la Eid, à notre fête de Guandi, à nos « sèrvis kabaré ».
Avec le RN, ce sera la fin de notre singulière richesse réunionnaise, symbole de notre vivre — ensemble, qui nous est envié dans le monde envié.
L’histoire de l’esclavage nous a montré les dangers de l’inhumanité et de l’importance de lutter contre toutes les formes de discrimination et d’oppression.
Alors M. Payet, secrétaire du RN, parti qui a voté contre la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité au Parlement européen en 2020, nous montre à quel point il méprise notre histoire et les Réunionnais. Mais il met surtout en lumière le risque de voir effacer notre liberté de pouvoir vivre nos particularités réunionnaises dans le respect de chacun.
Au sein de la plateforme réunionnaise, nous ne resterons pas passifs face à la montée de l’extrême droite et de ses propos irresponsables et dangereux pour notre vivre-ensemble.

Éricka Bareigts, Parti Socialiste
Maurice Gironcel, Parti Communiste Réunionnais
Patrice Selly, BANIAN
Geneviève Payet, EELV
Olivier Hoarau, ANSANM
Jacques Técher, Cilaos

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