Célébration de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions et hommage à Edmond Albius

Succès de la célébration du 10 mai à Sainte-Suzanne

13 mai, par Manuel Marchal

Du 10 au 12 mai, Sainte-Suzanne accueillait une importante manifestation culturelle : les Jardins du 10 mai. Cet événement marquait la commémoration de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. A cette occasion eut lieu la remise de la Marianne d’Or à la commune de Sainte-Suzanne pour le projet de valorisation de la mémoire d’Edmond Albius. Il fut l’inventeur du procédé de fécondation artificielle de la vanille qui permit la culture de cette orchidée.

Le 10 mai 2001 eut lieu à Paris à l’Assemblée nationale le vote définitif adoptant la proposition de loi reconnaissant l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Ce fut une première dans une ancienne puissance coloniale. Cette loi fut le résultat de l’initiative de parlementaires d’anciennes colonies françaises ayant subi l’esclavage, dans le prolongement des commémorations du 150e anniversaire de l’abolition définitive de l’esclavage par la République organisées en 1998.
Cette loi créa un Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage qui proposa une date de commémoration nationale pour l’abolition de l’esclavage, y compris dans l’ancienne métropole.
Le 10 mai fut choisi et accepté par Jacques Chirac.

Reconnaissance pour Edmond Albius

Du 10 au 12 mai, la commune de Sainte-Suzanne a participé à cette célébration par l’organisation des « Jardins du 10 mai » au Bocage Lucet-Langenier.

Le 10 mai fut le jour des cérémonies officielles. Un hommage fut rendu au Jardin des mémoires. A cette occasion, la Marianne d’Or fut remise officielle au maire Maurice Gironcel. Le 5 décembre dernier, la municipalité de Sainte-Suzanne et l’association Sauvegarde de la Mémoire Réunionnaise (ASMR) ont reçu le prix de la Marianne d’or du développement durable, dans la catégorie Mémoire et Modernité.

Ce trophée salue le travail effectué pour valoriser la mémoire d’Edmond Albius. Alors esclave à Sainte-Suzanne, le jeune Edmond découvrit le procédé de fécondation artificielle de la vanille. Cette technique fit gagner des fortunes aux patrons de cette industrie. Mais dans la société de classe de l’époque à La Réunion, Edmond Albius faisait partie de celle des pauvres.
Lors de sa libération, le nom de famille Albius lui fut attribué. Cela rappelle que les anciens esclavagistes imposaient à leurs victimes des noms pour le moins proches de sobriquet : Albius veut dire blanc.
L’inventeur du procédé permettant de cultiver la vanille mourut dans la misère, à l’hospice.
Sous les directions successives de Lucet Langenier et de Maurice Gironcel, la commune de Sainte-Suzanne œuvre pour faire connaître Edmond Albius.

Histoire, arts et traditions

Samedi et dimanche, le public était invité à découvrir des expositions au Bocage. L’exposition « Sainte-Suzanne, jardin ultime » était au programme. C’était l’occasion de découvrir l’histoire de la commune du Bon pays.
Un village littéraire et un village du peuplement permettait également d’enrichir ses connaissances en histoire dans la convivialité.
L’art était aussi à l’honneur avec un village de peintres et les amateurs d’artisanat pouvaient trouver leur bonheur dans un espace dédié.
En dehors du Bocage, la Médiathèque Aimé-Césaire accueillait une chasse aux trésors pour les enfants.

M.M.

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