Editorial

Au Port, toute la ville descend vers la mer

15 septembre 2012

L’histoire commence en 1879, au nord-ouest de l’île. 8.000 ouvriers construisent le port de commerce et le chemin de fer et trouvent là un emploi grâce à ces travaux qui dureront sept ans. Mythiques « pionniers du désert », ils sont les premiers habitants de la Plaine-des-Galets. Leur décor quotidien : grand bleu d’un côté et de l’autre, savane criblée de galets et d’épineux où poussent des paillotes agglutinées en bordure du gigantesque chantier de creusement des bassins. Autour des docks, la ville, irriguée par le chemin de fer, cristallise un vécu unique dans l’île : cité ouvrière nourrie de luttes sociales, tissée de liens de solidarité, forgée sur une conscience syndicale et politique puissante.

Pratiques populaires

Au fil du temps, la cité maritime a valorisé son patrimoine et expérimenté une architecture aux gestes singuliers. Ici, les petites cases traditionnelles aux façades colorées voisinent avec les nouveaux édifices à l’allure contemporaine, composant un paysage contrasté et rythmé. Cette approche de l’urbanisation est le fruit d’une réflexion menée de longue date pour faire du Port une ville de caractère avec un habitat respectueux des pratiques populaires, des espaces verts, des services publics de proximité, un pôle de santé reconnu et des équipements modernes. La cité s’étoffe d’un réseau de lieux et d’outils voués au sport, à la création artistique, à la formation, à la recherche : médiathèque, complexe sportif, piscine, parc boisé, centre culturel, Ecole Supérieure d’Art, Ecole d’Architecture, scène de musiques actuelles, insectarium, base nautique, halle des manifestations, galeries d’exposition, théâtre, etc.

Mail de l’Océan : suivre les palmiers pour trouver la mer

Du rond-point de la Rose-des-Vents jusqu’au port de la Pointe-des-Galets, toute la ville descend vers la mer par le mail de l’Océan qui traverse la cité en ligne droite, assurant la transition entre quartiers récents et cœur historique. Au début du parcours, on emprunte la voie Triomphale (avenue Raymond-Vergès), parsemée de balcons de verdure et de palmiers royaux, qui mène à la future place « Aimé-Césaire ». A droite, la silhouette de « bateau-livre » de la médiathèque Benoîte-Boulard se dresse. A gauche, un bâtiment aux lignes futuristes et dépouillées accueille l’Ecole Supérieure d’Art et l’Ecole d’Architecture. Plus loin, les petites maisons colorées de la RHI exhibent lambrequins et cours fleuries. Entre le boulevard de Verdun et la rue François-de-Mahy, l’avenue des Chagos rejoint bientôt le quartier commerçant rénové. Le parcours se termine dans le vieux port, sur la place de la Pointe-des-Galets. Là, le patrimoine industriel et portuaire se reflète dans « l’eau siguide des docks* ».

La municipalité portoise

Siguide : boisson donnée par le tisaneur, sortilège, philtre.

Visites commentées

Visite commentée à pied du cœur de ville, comprenant les rues Renaudière de Vaux, Léon de Lépervanche, Amiral Bosse, François de Mahy, avenue des grandes maisons. Arrêts commentés prévus devant des édifices remarquables : vieux bassins, entrepôts, docks, grandes maisons.

Rendez-vous place des Cheminots (devant l’église) : samedi 15 et dimanche 16, 9h. O2.62.42.86.62 / O6.92.95.19.29


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