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Bitasyon Fonnkèr chez François Tibère
10 juin 2004
François Tibère est une figure des Hauts du Ruisseau (Saint-Paul). Alors que Bitasyion Fonnkèr faisait étape chez lui - un endroit qu’il a baptisé ‘’Taxi Brousse’’, il souligne, pour les lecteurs de ‘’Témoignages’’, l’importance de changer de ‘’manir èt / manir fé’’ pour sauver ce qui peut encore l’être. Portrait d’un planteur qui a un œil sur les traditions et l’autre sur la modernité.
Samedi soir, sur la route Feoga 2, dans les Hauts de Ruisseau accrochés aux pentes du Maïdo entre ciel et mer, résonnent des ‘’tanbouyés’’ du temple voisin. Le kabar de Bitasyon Fonnkèr bat son plein. Et si l’ambiance tombe un peu, Danyèl Waro ‘’rant dann ron’’ pour remettre le feu.
François Tibère, planteur, poète, philosophe se démultiplie. Il passe de la déclamation de ‘’fonnkèr i fé lèv kapkap si nou’’ à la cuisine. Quand il ne se transforme pas en électricien pour remédier à la défaillance de deux lampes blafardes qui éclairent ce qui deviendra, petit à petit, la salle polyvalente des planteurs du quartier.
Le chapeau en feutre planté sur ses ‘’dread loks’’, la barbe en bataille mais les pieds bien plantés dans la terre grasse de la sueur du planteur, François Tibère raconte l’itinéraire d’un Réunionnais pas si ordinaire que ça. Son itinéraire.
Il raconte son émigration en Europe. L’armée en France - "loin d’la tèr", puis en Allemagne "ke lété méyèr kan Frans". Il y reste d’ailleurs pour travailler comme personnel civil de l’armée : magasinier, opérateur de cinéma... Et puis l’appel du pays se fait fort. Alors François Tibère rentre et multiplie les petits boulots : chauffeur d’ambulance, restauration, table d’hôte...
Seulement, même s’il est né à la maternité de Saint-Paul - c’était en 1957 -, il souligne "moin lé né dans la tèr o Giyonm. Mon papa navé inn ti morso la tèr laba. Lodèr zèrnyonm la suiv a moin partou". Et là, François Tibère arrête de se raconter pour se faire le chantre de se qu’il qualifie de "produit formidable". Mais il ne parle pas de n’importe quelle huile essentielle. Il parle d’un produit exceptionnel, "sirtou an bio. Epi nou lé tousèl a fésa dan Lérop".
Le géranium, selon le planteur des Hauts de Ruisseau, "i pé rodone la vi o plantèr". Parce qu’évidemment, François Tibère ne joue pas ‘’perso’’ dans cette affaire. Mais il insiste aussi sur la nécessaire transformation de l’huile essentielle sur place, dans le domaine de l‘aromathérapie "ousa néna bokou a fèr".
Le planteur ne parle pas sans expérience. Au départ, sur une dizaine d’hectares, il voulait se consacrer à l’élevage du cabri et à la fabrication du fromage. Toujours le souci de la valorisation de la production. Seulement, il lui a fallu quinze ans pour obtenir l’électricité et presque autant pour le chemin et "inn tipé dolo". Aussi a-t-il décidé de changer de méthodes culturales et de cultures. Selon lui, "lo zèrnyonm i doi dsann pli ba". Il nous parle au milieu d’un ancien ‘’karo’’ de géranium dont il a utilisé le plastique couvrant la terre pour planter des ananas. Et en intercalaire poussent caféiers, choux, ‘’brinzèl’’... La diversification. Mais comme le souligne François Tibère, "tou an bio".
Et là il enchaîne encore avec passion. "Lo bio, sé lavnir Larényon. Si nou vé lès inn tèr konmkifo a nout bann zanfan, i fo nou arèt maltrèt la tèr. I fo nou amont azot lékzanp". Il souligne l’importance des actions "qui donnent une certaine valeur à la vie, aux Hommes". Les planteurs des Hauts, affirme-t-il, sont "prêts à mettre leur savoir-faire au service de la jeunesse citadine qui manque parfois de repères". Et quand on lui demande si c’est cela la résistance à la mondialisation, il répond modestement : "Je ne sais pas, mais c’est de la résistance à la mort qu’il y a en face de nous".
Nous sortons du kabar avec dans la tête l’émotion dispensée par la voix poignante de Ti Fred qui déclame "vyin koté d’moin kafrine/vyin dan mon bra tifiy". À nos pieds, Saint-Paul s’offre, toute illuminée et dans nos phares, un lièvre traverse la bande cimentée de la route Feoga 2. Allons, la lutte aidant, il y a encore de l’espoir pour La Réunion.
Lilian M.
Danyèl Waro : "Tout lo démars lé déza inn rézistans..."
Bistasyon Fonnkèr touche à sa fin. Danyèl Waro tire les premiers enseignements. "Sak mi trouv gayar, sé lantouraz". Première satisfaction pour le ‘’maloyeur’’ qui rappelle qu’il a ainsi renoué avec l’essence même du maloya. "Kan mi sant tro an tourné i artonm konm in travay. I pèrd lo sans. La mi plant lo mo konm plantèr i plant son kann". C’est la raison pour laquelle le kabar se déroule sans sono, ‘’atèr’’, avec la participation de tout le monde. Et c’est sans surprise que l’on a vu, par exemple, la vice-présidente du Conseil régional, Jocelyne Lauret, venue en voisine participer comme tout un chacun.
Danyèl Waro exprime une seconde satisfaction. "Lo fason planté lé filozofik. Tout lo démars (de Bitasyon Fonnkèr) lé déza inn rézistans. Lo siksè lo zafèr, lé dan lo rankont. Lé gayar osi pou mwin. Mwin la santi domoun la bézwin rotrouv la tèr, la bézwin fé la prèv zot lé kapab". À partir de l’expérience de CAPTAGE, il souligne, "i fo nou rézist par nou minm ék nout prop zafèr. Kal dolo dan la ravin, lé pa in gro prozé. Dan so zafèr la, lo plantèr i rès in aktèr son prop vi".
Il reste une étape qui a été reportée : celle des Makes. Pour Danyèl Waro, "i fo réflési a la suit. Lé rouvèr. Bann plantèr i koné kosa zot i vé fé. Soman zot napwin lakonpagnman. I fo nou èd bann désidèr. Na ankor d’posibilité pou avansé".
Agriculture : Inn ti gine dolo
Samedi matin, les participants à l’étape saint-pauloise de Bistasyon Fonnkèr ont pu visiter deux exploitations. Une du Bois de Nèfles où poussent des chouchoux à profusion - "Na poin ryink Salazi i pous chouchou", souligne François Tibère - et une deuxième où sont produites des grenadines. Et en début d’après-midi, une grande cour où sont cultivées des plantes aromatiques et médicinales et un exploitant qui plante du café.
Francois Tibère, en faisant visiter les exploitations agricoles voulait montrer que "èk inpé dolo tout i pous dan léo". Et il cite en exemple l’Ilet à Cordes (Cilaos).
Il nous ramène vers l’objectif du Collectif d’agriculteurs pour l’aménagement du terroir et la gestion de l’eau (CAPTAGE) en soulignant, "i fo prann dolo dan léo pou aminn ali dan léba". Et pour cela, CAPTAGE propose "fé inndé baraz dan la rivyièr". Une idée si simple que François Tibère s’étonne que "bann zinzényèr i fémont dolo dan léba pou anminn ali dan léo". Avec le kabar dolo qui a précédé Bitasyon Fonnkèr, l’association a trouvé les moyens de mettre dans l’affaire 10% du montant des travaux que ne voulaient pas verser les institutions. Et comme le souligne Danyèl Waro, c’est un bien pour un mal. "Zot té rétisan pou done lo pti bout, la donne anou lokazyon fé parnouminm".
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