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Hommage aux engagés réunionnais
16 août 2005
Lieu de mémoire majeure de l’histoire du peuplement de La Réunion, le lazaret de la Grande Chaloupe témoigne encore aujourd’hui pour notre peuple banian. De 1862 jusqu’aux années 1930, il servait à la mise en quarantaine des engagés indiens, mais aussi malgaches, africains, chinois et européens.
À l’initiative de l’association Tamij Sangam, une cérémonie religieuse s’est déroulée sur la stèle posée en octobre 1997 par ses soins. Depuis plus de 20 ans, plusieurs Réunionnais déploraient l’état de conservation de ce site historique. C’est José Macarty, qui a incité l’association à s’intéresser à ce lazaret. "Aujourd’hui, c’est l’aboutissement", déclare-t-il aux participants de cette cérémonie. En 1986, il alertait les pouvoirs publics et demandait le classement de ces bâtiments comme monument historique. "Depuis 1997, nous nous battons pour la réhabilitation de ces lieux", déclare le docteur Selvam Chanemougame, président de Tamij Sangam. Il se réjouit de l’implication de nos deux collectivités locales, mais regrette "l’extrême timidité de la Direction régionale des affaires culturelles, qui au lieu d’être à l’avant-garde dans la restauration de ce site patrimonial, se contente d’envoyer un employé à chacun des comités de pilotage". Entre temps, Laurent Hoarau et une vingtaine de CES, tous originaires de la Grande Chaloupe, ont reconstruit le mur d’enceinte du cimetière, ce qui constitue la première phase des travaux. Juste à côté, ils continuent "la réfection de l’infirmerie du lazaret de la Grande Chaloupe, à l’identique", précise Laurent Hoarau, de l’association Chantier histoire architecture médiévaux (CHAM). Mais, cela ne constitue qu’une infime partie de ce lieu de mémoire, puisque le lazaret dispose aussi de dépendances, comportant des bureaux, des logements de fonction pour le personnel soignant, mais aussi, sinon surtout des dortoirs. D’autant, que la partie qui accueille la stèle n’est que la première partie. Un kilomètre plus haut, il existe une autre partie, plus conservée celle-là, par la nature. Elle est composée d’une infirmerie, d’un dortoir et d’un cimetière. Bref, ce site est un patrimoine à préserver, mais comment ?
La DDE doit déménager
Le président de Tamij Sangam déplore la présence sur le site d’une agence de la DDE. "Nous sollicitons la DDE pour que, à terme, elle quitte les lazarets pour des bureaux plus fonctionnels pour son personnel. Ces murs, aussi abîmés soient-ils, sont témoins de la souffrance des ces hommes et femmes qui sont venus échoués ici. Il faut les préserver dans leur intégralité", déclare Selvam Chanemougame. Isolés à la Grande Chaloupe, pour raison de décontamination, ces engagés étaient réservés à un sort presque similaire à ceux des esclaves, ce que rappelle scrupuleusement l’historien réunionnais Sudel Fuma, qui dressera un historique succinct de ce lieu. Il note "après l’abolition de l’esclavage, c’est une nouvelle traite qui s’organise, mais le sort des engagés indiens ne différenciait pas tellement des esclaves". Privés de droits de travail, alors qu’ils étaient convaincus par la bonne foi de leur contrat de travail, ces Indiens se retrouvaient, par exemple, vendus, alors que le commerce d’hommes était prohibé depuis 1817. Pourtant, comme le rappelle Sudel Fuma, une clause d’achat préalable était bien signée, signalant les caractéristiques physiques de l’Indien acheté. Des documents témoigneraient d’actes de vente aux jardins Floris et La Maurinière. C’est rendre hommage à ces engagés que de conserver ce lazaret, de le réhabiliter, pour que les Réunionnais connaissent leur histoire.
Conserver toute l’authenticité
Aujourd’hui, l’association Tamij Sangam souhaite que ce site garde toute son authenticité et son intégrité patrimoniale. Elle appelle chaque élu a joué leur rôle pour que ce site soit préservé intégralement. L’engagisme, l’esclavage sont liés. "Ici, c’est l’histoire de l’unité réunionnaise", précise Sudel Fuma, qui poursuit "cette histoire commence par le métissage". Si nos ancêtres ont posé leurs pieds dans les lazarets, fussent-ils à la Grande Chaloupe, à la Ravine à Jacques, ou la Petite-île Saint-Denis, ils ont en effet été obligés de se métisser, puisque les femmes n’arrivaient pas dans les mêmes proportions que les hommes. Bref, toute une histoire à connaître, à valoriser. Prochainement, le lazaret de la Grande Chaloupe devrait accueillir un mémorial de grande envergure, pour que l’on n’oublie jamais ces hommes et femmes, "ceux qui nous ont fait". Un peuple sans culture, sans histoire, est comme un arbre sans racine. Tous les officiels présents lors de la cérémonie l’ont rappelé. Il faut préserver cette richesse historique. Selvam Chanemougame, qui remercie par la même l’association de la Grande Chaloupe et l’association ti’train pour leur aide dans ce projet, préfère conclure son propos en reprenant un vers du poète Thirouvallouvar, écrit au 1er siècle avant Jésus Christ : "Toute réflexion doit se terminer par une résolution. Laisser sombrer cette résolution dans la négligence est une faute". A bon entendeur.
Bbj
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