
Un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros nécessaire cette année
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Claude Liauzu écrit à “Témoignages”
27 janvier 2006
Claude Liauzu, professeur émérite à l’Université Denis-Diderot-Paris-VII, est un des initiateurs de la mobilisation en France pour l’abrogation de l’article 4 de la loi du 25 février 2005 rendant obligatoire l’enseignement des soi-disant “bienfaits” du colonialisme. Suite à la décision du président de la République de saisir le Conseil constitutionnel, l’historien estime que l’abrogation de l’article 4 ne suffit pas à régler le problème. On lira ci-après ce texte avec des intertitres de “Témoignages”.
Le président de la République vient de saisir le Conseil constitutionnel de l’invalidation de l’article 4 de la loi du 23 février 2005 qui impose l’enseignement du "rôle positif" de la colonisation.
C’est un motif de satisfaction pour ceux qui se battent depuis 1 an contre cette loi et pour les profs qui s’étaient engagés à ne pas l’appliquer. Tout est-il résolu pour autant comme s’empressent de l’annoncer certains médias et hommes politiques ? La mission Debré n’a pas consulté les historiens qui ont affirmé depuis le début leur opposition à la loi, et rien ne transparaît sur ce que devient l’article 3 créant une Fondation pour la mémoire et l’histoire de la guerre d’Algérie.
"La liberté des historiens reste menacée"
La liberté des historiens reste menacée par cette Fondation - sur laquelle un rapport préparatoire annoncé pour juin est toujours confidentiel - qui serait le lot de consolation offert au lobby des rapatriés les plus ultras. Quels crédits, pris sur quoi ? Quel fonctionnement ? Quel contrôle des archives ? Quelle place pour les associations cultivant la mémoire de l’OAS et la nostalgie de l’Algérie française ? Quel statut des chercheurs universitaires ? Aucune réponse n’est fournie à ces questions.
Le précédent des mémoriaux de Marseille et de Montpellier, où les spécialistes sont pris à partie par les extrémistes nostalgiques de l’OAS, traités de "trous du cul d’universitaires" par Georges Frèche, est édifiant.
Le précédent des insultes du ministre des Anciens combattants (qui serait en charge de la Fondation ?) contre les opposants à sa loi, traités de "pseudo-historiens" et de "spécialistes auto-proclamés" est tout aussi édifiant. Cela est inacceptable et ne sera pas accepté par les historiens respectueux de la déontologie de leur métier.
Depuis 1 an, on a le sentiment que la classe politique va de faute en faute, cherche à sortir de Charybde pour aller en Scylla. Après la “commission” annoncée cet été par le ministre des Affaires étrangères pour confier à des experts officiels de Paris et d’Alger l’évaluation du passé colonial, refusée par le milieu des spécialistes, la mèche d’un nouveau conflit est ainsi allumée.
Notre combat continuera tant que la liberté des historiens sera soumise à des pressions politiques.
"À la fois bons ouvriers et bons citoyens"
Il faut ajouter un autre effort, indissociable, qui concerne les carences de notre profession face aux besoins de mémoire de la société. Ces besoins posent des problèmes difficiles, mais laisser les réponses à des entrepreneurs ou des idéologues serait grave.
L’annonce prochaine d’une “Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions” est une décision politique qui suscitera des réactions diverses. Mais l’absence dans les programmes scolaires de l’histoire de l’esclavage engage la responsabilité des commissions chargées de leur élaboration et, plus généralement, celle des historiens.
Nos associations professionnelles, nos institutions universitaires ne peuvent pas non plus continuer à traiter par le silence les migrations, qui sont constitutives de notre société, le passé colonial qui est, lui aussi, constitutif de notre identité, les problèmes du racisme.
Si l’Histoire est d’abord un va-et-vient entre le présent et le passé, elle doit prendre en charge l’immense mouvement historique qu’est le processus de mondialisation des sociétés. Cela entraîne une réflexion sur la mise à jour d’un corpus encore très hexagonaliste, sur la formation des enseignants, ainsi qu’une critique sans complaisance des conservatismes du métier. Cela appelle aussi un débat entre les historiens et les forces vives de la société. Parmi les initiatives allant dans ce sens, un colloque se tiendra à Jussieu le 23 février.
Notre liberté dépend aussi, sinon d’abord de notre responsabilité, de notre capacité à être à la fois bons ouvriers et bons citoyens, comme le rappelait Marc Bloch.
Claude Liauzu
Réaction d’Huguette Bello
Plus de 3.000 signatures déjà : la mobilisation a payé
Suite à l’annonce de Jacques Chirac, Huguette Bello a publié le communiqué ci-après. La députée de La Réunion avait lancé dans notre île une pétition pour l’abrogation de l’article de loi en question.
"En tant que députée de La Réunion, je me félicite de l’annonce que vient de faire le président de la République en vue d’aller vers la suppression prochaine par décret de l’article 4 de la loi du 23 février 2005, qui prévoit notamment que "les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer" à travers la colonisation.
Par son caractère de contrainte contrevenant à la liberté de pensée, déformant la vérité et visant à utiliser les circuits de l’école pour conditionner les consciences et leur faire admettre l’inadmissible, cet article a provoqué partout en France une profonde émotion.
Elle a suscité une sévère réprobation qui s’est manifestée avec force dans notre île, ancienne colonie. La pétition que j’ai lancée vers la fin de l’an dernier, à la date symbolique du 20 décembre, en faveur de l’abrogation de l’article 4, a bénéficié du très large soutien de la population.
Les Réunionnaises et Réunionnais ont dit fermement leur opposition et leur refus : on en est déjà à plus de 3.000 signatures recensées. La mobilisation a payé. Nous avons tout lieu d’en être fiers.
Mais rien n’est encore gagné. Encore faut-il que le Conseil constitutionnel, saisi par le chef de l’État, se prononce effectivement en faveur de la formule permettant le retrait de la disposition législative en question. Encore faut-il que le gouvernement s’exécute et modifie effectivement la loi comme annoncé.
La bataille se poursuit donc jusqu’à la publication du décret abrogeant définitivement cet article controversé."
Plusieurs mois de lutte à La Réunion
C’est le 23 février 2005 que l’Assemblée adoptait le texte demandant la reconnaissance du "rôle positif" de la colonisation dans l’enseignement. Un mois plus tard, un collectif d’historiens lançait une pétition pour l’abrogation urgente de cet article de loi. Publié par “Le Monde”, cet appel était relayé par “Témoignages” du 5 avril 2005 dans un article intitulé “Non à l’enseignement d’une histoire officielle coloniale”.
Pendant des mois, prises de positions, pétitions et manifestations se sont succédé. Parmi les épisodes les plus marquants, chacun a encore en mémoire l’annulation de la visite du ministre de l’Intérieur aux Antilles.
À La Réunion, le 8 décembre, la députée Huguette Bello lançait une pétition pour l’abrogation. Soutenu le jour même par le Parti communiste réunionnais, cet appel a été signé depuis par plus de 3.000 personnes.
Mercredi, le président de la République annonce qu’il va saisir le Conseil constitutionnel pour supprimer l’article qui cristallise les oppositions. L’abrogation de cet article de loi est le résultat de plusieurs mois de mobilisation, à La Réunion, dans les collectivités d’Outre-mer et en métropole contre l’enseignement d’une histoire officielle coloniale.
Vers l’abrogation de l’article 4
Mercredi, Jacques Chirac a demandé la saisine du Conseil constitutionnel en vue de la "suppression" de la mention du "rôle positif" de la colonisation française, a annoncé la présidence de la République.
Le Conseil constitutionnel doit dire si l’alinéa controversé de la loi de février 2005 est bien du domaine réglementaire et non législatif. Si c’est effectivement le cas, le gouvernement le supprimera par décret.
Cette procédure permettra d’éviter un nouveau débat au Parlement sur ce dossier polémique et de court-circuiter les réticences de certains élus de la majorité, qui s’étaient opposés en novembre à son abrogation.
Cet alinéa stipule que "les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’Histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit". En se prononçant pour la suppression et non la réécriture du texte, Jacques Chirac a suivi la recommandation du président de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré, qu’il avait chargé le 9 décembre d’une "mission pluraliste pour évaluer l’action du Parlement dans les domaines de l’Histoire et de la mémoire". Jean-Louis Debré a remis ses conclusions mercredi soir, et la décision de Jacques Chirac a été annoncée dans la foulée.
Le Premier ministre, Dominique de Villepin, s’est associé à la démarche du président de la République : "Si le Conseil constitutionnel juge que ces dispositions ne sont pas du domaine de la loi, le Conseil d’État sera saisi (...) d’un projet de décret supprimant cet alinéa du texte de la loi", a indiqué Matignon dans un communiqué.
Jean-Louis Debré, le président de l’Assemblée nationale, a précisé hier que la suppression de l’alinéa controversé de la loi du 23 février 2005 mentionnant le "rôle positif" de la colonisation française, devrait être effective "d’ici 3 semaines".
La députée de la Guyane, Christiane Taubira, a indiqué sur France-Info que cette suppression était "absolument indispensable". "C’est une décision de lucidité, de sagesse, de courage aussi qui va enfin apporter un peu d’apaisement, permettre de décrisper les débats".
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