Week-end de commémoration de la Révolte des Esclaves de Saint Leu organisée par le Komité Éli dirigé par Yvrin Rozali

Commémoration de la révolte de 1811 : « pas de conscience sans connaissance »

12 novembre 2019, par Julie Pontalba

Ce week-end se déroulait à Saint Leu la commémoration de la révolte des Esclaves de Saint Leu. Conférence, sobatkoz, projection de film, rituel in situ, pik nik partage ainsi que kabar étaient prévus ces samedi 9 et dimanche 11 novembre 2019.

Ivrin Rosalie, président du Comité Eli lors d’un rituel dans la ravine du Trou, point de départ de la révolte de 1811, avec la participation de notre regretté camarade Lucien Biedinger, ardent défenseur de cette commémoration, et de Simone Yee Chong Tchi Kan, présidente de REAGIES. (photo d’archives).

Si le rituel de cérémonie réalisé, par Yvrin Rozali, tôt samedi matin dans la ravine du Trou a été un vrai moment d’émotion de mémoire, le sobatkoz a permis de faire émerger des problématiques liées à notre condition de peuple colonisé.

En effet, lors des échanges durant le sobatkoz de dimanche matin, il s’est avéré que la connaissance de notre histoire est aussi importante qu’elle est méconnue !
Et pour cause, ni les écoles, ni les médias, qui ont tous deux un rôle de large diffusion ne jouent leur rôle pour que la population réunionnaise connaisse son histoire.
“Cela est la problématique de tous peuples colonisés” qui doivent apprendre l’histoire du pays colonisateur et abandonner sa propre histoire. C’est le fameux “nout zancète lété Gaulois”.
Le travail des bénévoles associatifs est donc essentiel dans la transmission de ce savoir. Il est aussi important d’échanger avec nos grand-parents et avec nos enfants. Il est important de lire pour “enrichir sèt nana dann nout kèr”. Il est important de connaître notre histoire pour être fiers, mais une “chape de béton” semble avoir été mise celle-ci.

Sobatkoz.

Si ni les médias, ni les écoles ne font le nécessaire pour que nous soyons plus au fait de notre histoire, si le travail des seuls associatifs ne suffit pas il est nécessaire que le politique prenne le relais pour donner à notre histoire toute sa place et son importance et la réhabiliter. Comment admettre que nos municipalités mettent des milliers d’euros en feux d’artifice lors des fêtes du 14 juillet et que pour le 20 décembre aucune festivités de cette envergure n’est proposée ?

Rappel historique : la révolte des sans noms

C’est le 5 novembre 1811 , alors que l’île était sous domination anglaise, qu’Éli, Gilles, Prudent, Fulgace et une cinquantaine d’autres esclaves, la plupart appartenant à la famille Hibon, partirent du Bassin Missouk dans la ravine du Trou à Saint leu pour réaliser la seule véritable révolte de l’histoire de La Réunion. Cette insurrection était organisée, pensée, et réfléchie depuis de longs mois. (…)
Munis de haches, bâtons, de kalou, de tambours, de lansiv et d’un drapeau, armés de leur courage et de leur détermination, ils descendirent dans les quartiers de Saint Leu avec l’intention de mettre un terme à l’exploitation et à la domination des maîtres et de se libérer du système esclavagiste. (…)
La révolte dura du 5 au 8 novembre 1811.
Dénoncée par l’esclave Figaro, qui dès le 4 novembre a révélé le complot, cette révolte fut brusquement réprimée par la riposte des maîtres accompagnés d’esclaves enrôlés. Plus de 300 esclaves ont participé à l’insurrection. Ils furent arrêtés, emprisonnés à vie ou tués pour beaucoup.
Extrait du texte fourni par le Komité Eli.

Julie Pontalba

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus