Nouvelle collection de Sham’s Edition

Constituer une mémoire littéraire du Téat an Kréol

18 mai 2005

Notre article n’est pas écrit en créole, devrait-il l’être pour annoncer la création de la nouvelle collection de Sham’s Édition ? Après “Les Poètes de La Réunion”, voici le premier titre de “Téat an kréol” avec la publication du texte de “Té arèt marsh tou nï don !”

(page 8)

Pour combler davantage le vide qui ne cesse de se combler en matière d’éditions de textes créoles, Sham’s Édition lance une nouvelle collection “Téat an kréol” dont le premier titre n’est autre que “Té arèt marsh tou nï don !”, la "tradïksion é adaptasion an kréol rénioné de Mais n’te promène donc pas toute nue ! de Georges Feydeau." Un livre signé Muriel Payet, Sham’s et Thierry Salimina, auquel pourrait succéder “Lo Rapiang”, ou la version réunionnaise de “Roméo et Juliette” signée Daniel Honoré, qui assure la co-direction de cette collection ouverte à tous les auteurs de théâtre en créole.
Distribué par Orphie, tiré à 1.000 exemplaires, le livre ne tardera pas à être présent en librairie. Vous pouvez aussi l’acquérir et le faire dédicacer auprès des comédiens qui joueront la pièce le 27 mai au Séchoir, le 31 au Tampon, le 2 juin à Champ Fleuri et le 14 août à la Plaine des Palmistes.

Confrontation des langues

Tout juste annoncé, le livre relance le débat sur la traduction en créole et la création théâtrale. Daniel Honoré note qu’il est "important de frotter la langue créole aux langues du monde" et souligne combien "le travail de traduire est pénible et extrêmement difficile." Muriel Payet, Thierry Salimina et Sham’s approuvent, il leur a fallu plus de trois mois pour transformer l’exercice, qui laisse d’ailleurs la place à des adaptations. Sham’s insiste sur le côté ludique de la lecture de cette pièce comique.
Raymond Lauret qui n’est pas gagné par la science de l’écriture en créole, exercice tellement noble qu’il n’ose s’y risquer, signe une préface en Français dans laquelle il fait part de sa "satisfaction émue à imaginer que Molière et Feydeau doivent bien se régaler là-bas où ils sont, quand ils constatent combien la langue du peuple d’un petit pays de l’océan Indien a pu donner du corps et une âme à leurs œuvres écrites sous d’autres cieux et pour un autre temps. Alors j’ose affirmer qu’il manque aux cultures de tous les peuples de la terre une Compagnie réunionnaise du théâtre créole." Et c’est peut-être cette affirmation qui va lancer un débat autre que celui de la graphie.

Eiffel


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