
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Rencontre
31 octobre 2014, par
Rencontre avec deux rakontèr sur les hauteurs de Saint-Leu, le Quartier 3-Lettres cher à Axel Gauvin. Entretien sur le conte, autour d’un café-maison, face à l’horizon déployé comme une queue de paon.
L’association Contes-calumet comprend deux conteurs : Christine Langot et Jean-Bernard Ifanohiza. Ils nous accueillent aimablement.
« On ne nourrit pas le ver pour piquer son cœur ». Remettre le conte à la place qu’il doit occuper : dans le cœur de tous
Nous commençons par évoquer ce droit au conte qui devrait figurer dans la déclaration des droits des enfants.
Mais en quoi le conte est-il si important dans la mesure où, finalement aujourd’hui, on s’en passe facilement ?
- Christine Langot : « L’apport du conte est essentiel : à la fois extérieur, il participe à la compréhension du monde, et intérieur en ce qu’il contribue à la construction de soi. La veillée traditionnelle certes n’existe plus, mais le conte a été remplacé par le film. Le danger du film, si on veut aller plus loin, c’est la mondialisation, c’est-à-dire l’appauvrissement de l’imaginaire. »
La conteuse fait remarquer par exemple que le schéma de Greimas ne fonctionne que pour le conte européen et sur l’étendue des territoires colonisés, que les contes amérindiens échappent à ces critères. Chez les Inuits, ils obéissent à d’autres schémas par le fait même qu’entre en jeu le chamanisme.
Le conte est sans doute indispensable à la formation de l’enfant, mais les institutions vous laissent-elles la place nécessaire pour la transmission ?
- « Nous intervenons dans les écoles, mais en tant qu’intermittents du spectacle nous ne pouvons pas animer des ateliers contes dans les établissements scolaires, en primaires ou au secondaire, pour des raisons de statut. De plus, les théâtres sont fermés aux conteurs traditionnels, excepté le Théâtre sous les Arbres. »
Pour quelles raisons ?
- « C’est inexplicable, car il y a un public, comme le montrent les festivals de contes. »
Et c’est un phénomène exclusivement réunionnais ?
- « Non, pas du tout, le phénomène est le même en Métropole ».
C’est donc dû à une concurrence entre théâtre et contes ?
- « Absolument. »
Pourtant, vos contes obéissent à une mise en scène : Jean-Bernard Ifanohiza joue sur le corps, et puis vous ajoutez de la musique… N’est-ce pas de la théâtralité ?
- « Nous ne théâtralisons pas, même s’il y a des éléments, finalement très légers de mise en scène : en particulier pour le passage de conte à conte, qui opère à la manière des récréations. Au contraire même, la théâtralisation tue le conte. Le conteur doit rester neutre, c’est-à-dire quelqu’un qui n’impose pas sa lecture. »
Il y a pourtant des points communs…
- « Il existe des règles communes qui sont simples : porter la voix, regarder tout le monde, etc. »
La formule traditionnelle du conte créole en effet, « Si zistwar lé mentër… », donne raison à Christine Langot en ce sens qu’elle sert à maintenir une distanciation que se refuse le théâtre.
En admirant les bosquets de fleurs qui nous sert de décor, je pense au patol dont se souviennent sans doute les Anciens, qui est un légume qui a besoin d’être lesté, jeune pousse, avec un petit caillou pour qu’il grandisse droit ; si le jardinier s’y prend trop tard, la tige se courbe et fatalement se brise. Ce caillou-là, au seuil du développement racinaire, je me le figure comme ceux du Petit Poucet, autant d’étapes dans le devenir du futur adulte : le lest au patol, c’est le conte dans l’âme de l’enfant qui grandit.
Votre choix de contes se fait sur quelles bases ?
- « N’importe, mais le conte doit être assez long, et exploitable, c’est-à-dire qu’il doit être à la fois drôle et sérieux. Nous sommes deux conteurs ; idéalement, il doit y avoir 20 % d’idées sérieuses, et 80 % de rigolade. Cela dit, ça doit être une vraie histoire, avec des rebondissements et de l’originalité. »
« Les contes peuvent se contredisent, mais un vrai conte se doit de parler en métaphore. »
Entretien avec Jean-Charles Angrand.
(Avec ma fille, pour mes enfants.)
Site de l’association : www.contes-calumet.com |
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