Les laïcités dans l’océan Indien : vers un prochain colloque en 2012

Contribuer à un débat mondial

17 octobre 2005

Grâce au partenariat avec l’Université et la Région, le président de la Ligue des Droits de l’Homme, Canda Swamy Pilay, devrait renouveler le colloque en 2012, et d’ici-là, pouvoir publier les actes de l’anniversaire de ce double centenaire de la loi 1905 et de la création de la section Réunion de la Ligue. Samedi était le jour de la synthèse, du bilan et du mot du président du Conseil régional, Paul Vergès, de retour la veille de Bruxelles.

Yvan Combeau, le directeur du Centre de recherches et d’études sur les sociétés de l’océan Indien, a rappelé que le colloque avait voulu "réfléchir au passé d’une idée, à sa construction indocéanique, pour passer à l’avenir d’une laïcité". Il saluait la volonté de chacun de s’engager dans un dialogue respectueux autour des valeurs absolues de liberté, d’autonomie, d’égalité, la laïcité étant un liant social. Pour lui, le colloque a montré que la laïcité se décline sur plusieurs thèmes : laïcité et politique, laïcité et les femmes, laïcité et le corps, laïcité et éthique, laïcité et médecine. Il invitait le dialogue à se poursuivre et à ne "s’interdire aucune confrontation d’idée".

Un principe lié à la démocratie

Paul Vergès, président de la Région, reste interrogatif devant le pluriel du titre “laïcité(s)” et se demande s’il est possible qu’il en existe plusieurs. Il a relu l’histoire de ce terme dans le monde et à La Réunion, il insistera notamment sur les liens entre Église et pouvoir dans la colonisation, sur les jeux de proportion entre religions dans notre espace. Il évoquera les heures où la pression religieuse portait atteinte à la liberté de vote en demandant aux croyants de renoncer au communisme. Mais surtout, il souligne le rôle important de la Ligue des Droits de l’Homme, dont les acteurs étaient aussi les principaux représentants du mouvement laïc, des mouvements syndicaux et des mouvements politiques. Tous lutant pour l’extension des droits démocratiques et de l’éducation, ainsi que des libertés. Il note que la loi de 1905 est aussi garante de la liberté religieuse, qu’elle a permis la multiplication des lieux de culte et que, ici, ceux qui fondent la laïcité sont les dirigeants des religions.
Il reconnaît finalement qu’en fonction des structures sociales, la laïcité s’applique différemment, mais le principe est lié à la démocratie, à la garantie de la liberté d’opinion. Aussi, il ajoute que le problème se pose dans le monde entier et que ce colloque apporte la contribution réunionnaise pour faire avancer la démocratie.

Eiffel


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