Huit artistes travaillent la mémoire sur tous les supports

“D’aussi loin qu’ils s’en souviennent”

9 juillet 2005

Une exposition inédite a été inaugurée jeudi soir à Saint-Denis. Le thème de la mémoire est abordée de façon originale par tout un groupe de créateurs. À ne pas manquer.

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“D’aussi loin qu’ils s’en souviennent”... Ils, ce sont huit artistes, qui livrent leur recherche et leur point de vue sur la mémoire en utilisant aussi bien la peinture, la sculpture que la photographie et la vidéo.
Les œuvres présentées depuis jeudi dernier et jusqu’au 6 août à l’ancien Hôtel de ville de Saint-Denis, ne résultent pas d’une commande. L’exposition a trait à la mémoire, et Nathalie Gonthier des affaires culturelles de Saint-Denis nous précise que les œuvres ont été recherchées dans les travaux actuels.
Chaque pièce livre un point de vue personnel de la mémoire. La rencontre des différents médiums ouvre tout un panel à l’imaginaire. Vous y retrouverez aussi bien la culture brute des statues en contorsion de Gilbert Clain et l’écriture archéologique de Wilhiam Zitte que la photographie-message de Thierry Fontaine, la photographie triturée de Roland Barthes ou les recherches vidéos d’Alain Padeau, généralement performeur, de Catherine Boyer et de Pascale Simonet, déjà connues dans la sculpture.

Alain Padeau a souvent utilisé la vidéo pour garder des traces de ces performances, là il l’utilise comme matériau sur un thème nouveau : l’univers familial, en vertige, de la robe de mariée jusqu’au dernier né.

Roland Barthes triture les polaroïds avant qu’ils ne se fixent, ses créations seront bientôt au Festival de la photographie de Bamako.

Pascale Simonet reprend le principe de la madeleine de Proust en plaçant la sensation au cœur de sa réflexion sur la mémoire. Deux vidéos sont présentées à Saint-Denis, une sur la terre, l’autre sur l’eau, elle exposera bientôt à Clermont-Ferrand avec un troisième volet sur l’air.

Catherine Boyer a toujours questionné l’ambivalence et le rapport homme-femme. A la vidéo elle présente un travail soft lié à la parure et à la peau sur le masque de beauté qu’elle arrache comme un voile. A voir également "Creamy Pink"...

Les accumulateurs de Jean-Claude Jolet prennent la matière originelle comme détentrice de mémoire avec un travail au feu, au sable, à la fonte réalisée lorsqu’il était en résidence à Art Sup pendant trois mois à Saint-Joseph.

Gilbert Clain expose son peuple de statuette contorsionnée de bonheur, dans la même salle où se trouve les tableaux où Wilhiam Zitte écrit la mémoire du passé esclavagiste.

Pas de catalogue, mais une succession de cartes postales, à envoyer comme autant d’invitation à visiter cette exposition jusqu’au 6 août.

(Photos des œuvres par Kalo)
(Photos portrait par FL)


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