Canter contraint de ralentir sa programmation

De grands galops à ti-pa ti-pa, mé na arivé

28 septembre 2004

La salle Vladimir-Canter en fait-elle trop ? Certainement pas assez pour son directeur, qui se voit pourtant aujourd’hui obligé de réduire sa programmation à cause d’une baisse de subventions. Des sanctions que Thierry Bertil ne s’explique pas toujours.

Au premier semestre 2004, la salle Vladimir-Canter a connu une forte montée en puissance avec la programmation d’une cinquantaine d’opérations, soit plus qu’il n’a jamais été fait depuis l’ouverture de la salle en octobre 2001.
Cette montée en puissance amène de gros inconvénients dans la gestion de cette programmation par une petite équipe de quatre permanents. "Nous étions pris dans une logique exponentielle" explique Thierry Bertil, "plus on fait et plus on veut en faire". Malheureusement, cette logique portait les germes de sa propre fin.
La mairie de Saint-Denis a coupé les subventions, argumentant un déficit en communication et surtout l’absence de plaquette pour présenter la programmation. C’est donc 5.000 euros en moins sur les 30.000 prévus au départ.
Même perte de subvention du côté de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) au titre "d’une programmation non pointue" et sous le prétexte "d’une absence de résidence de création". Au-delà du coup budgétaire, le directeur a reçu "un coup affectif et professionnel".
D’autant plus que cette notification n’a été envoyée qu’en décembre, et non pas en début d’année.
"La DRAC, dans une logique qui n’appartient qu’à elle-même, cesse de nous subventionner. Il se trouve que dans le contexte particulier d’une salle sur le campus, notre principal objectif reste la diffusion. Un atelier de création nous obligerait à fermer la salle. On veut nous faire franchir les étapes trop vite", estime Thierry Bertil, dont c’est la première année d’exercice.

Il estime que "la salle est trop jeune, il faut encore épuiser le champ du possible, aller vers les attentes des étudiants, trouver des outils, mettre en place des indicateurs". Programmation réduite donc, coupure, ou manque de coupures, oblige.
Ce qui ne décourage pas le principal activiste : "J’ai fait des erreurs, j’ai envie d’en faire encore". Il ajoute : "Être directeur de salle c’est être constamment sur le fil. L’avantage c’est que ça rend impossible l’immobilisme et force à avancer".
Face à ces coupures financières, il estime qu’il faut "prendre les choses avec philosophie : peut-être est-ce le moyen de nous obliger à nous poser après une première partie de saison trop chargée ? Ces coupes de subventions vont nous permettre de travailler autrement. On fait avec, ou sans plutôt. Nous continuerons à travailler pour améliorer l’image de la salle".

Rester ambitieux

Ainsi, Vladimir-Canter a demandé à des étudiants en BTS communication entreprise une étude sur la salle et sur son public. Ils devraient travailler sur l’identité de la salle et imaginer son logo. Désormais, des plaquettes de présentation seront établies avec plus de régularité.
La salle travaille aussi avec Oté Biyé, ce qui lui permet de vendre ces billets en ligne, et dans une douzaine de nouveaux points de vente. La salle peut aussi compter sur le soutien du nouveau directeur du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) dont elle dépend, Christian Garcia, qui a de grandes ambitions pour cette salle. Des ambitions semblables à celles qu’elle a déjà programmées au cours de son premier semestre.

Eiffel


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