Randos mémoire ’Maronaz Dos d’Âne’, deux ans avant le 350ème anniversaire de la naissance du peuple réunionnais

Depuis les premiers marrons en 1663, bientôt 350 ans de résistance d’un peuple

8 août 2011, par LB

Hier, la commune de La Possession a célébré le premier anniversaire de l’inscription de nos ’Pitons, Cirques et Remparts’ au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Mais en plus de la valorisation de ce patrimoine naturel, les organisateurs de cette célébration lui ont donné un caractère mémoriel très fort, en rendant hommage à nos ancêtres marrons, qui dès le début du peuplement de notre île en 1663 ont montré les capacités du peuple réunionnais de résister à toutes les formes d’oppressions et d’injustices.

Plusieurs dizaines de personnes ont apprécié hier les randonnées organisées par la Ville de La Possession au Dos d’Âne pour valoriser le patrimoine naturel et culturel de ce site. En effet, comme le disent les divers partenaires de cette journée, les visiteurs ont pu « découvrir les richesses naturelles de La Réunion à travers les critères qui ont retenu l’attention de l’UNESCO : l’esthétisme, des paysages très variés, ainsi que la valeur de la biodiversité réunionnaise ».
Mais ce qui a également donné beaucoup d’émotion aux randonneurs, ce sont les informations très intéressantes apportées par les guides sur l’histoire du marronnage, c’est à dire de la lutte pour la liberté, qui a commencé dès la naissance du peuple réunionnais il y a près de 350 ans. Ils ont en effet rappelé que le début du peuplement pérenne du pays a commencé en 1663, avec les colons français Louis Payen et Pierre Pau, accompagnés de dix Malgaches, dont deux femmes.

"Celui qui ne courbe pas la tête"

Peu de temps après, huit des Malgaches, dont les deux femmes, ont fui dans les Hauts de l’île pour résister aux formes d’oppressions dont ils étaient victimes. Et "l’accompagnateur montagne" Cyrille Bachel, le "guide péi" Dominique Cerveaux et la médiatrice du Parc National Caroline Robert ont montré aux randonneurs les nombreux sites du cirque de Mafate qui furent des lieux de refuge des marrons pour résister à l’esclavage.
On peut citer un des sites les plus connus à ce sujet : le piton Cimendef, du nom d’un esclave rebelle malgache, Simandefy, qui signifie "Celui qui ne courbe pas la tête". Mais il y a aussi la crête de la Marianne, le piton Cabri, l’ilet Alcide etc…

Une tragédie horrible

En fait, tous les coins des Hauts de l’île furent des espaces de marronnage et furent donc la cible des chasseurs de marrons. Ce fut le cas notamment d’un camp de réfugiés dans le cirque de Mafate, où, selon un des guides, une cinquantaine d’esclaves ont été massacrés par le chasseur Guichard en 1829 ; une tragédie horrible, qui a donné à ce site le nom d’Ilet à Malheur.
De retour à l’aire de pique-nique de Grand-Coin, les participants à cette randonnée ont pu apprécier les stands tenus par l’Office de Tourisme de La Possession, le Conseil de Quartier de Dos d’Âne présidé par l’adjointe au maire Myrella Hoareau, l’ARER, le Parc National et des associations du quartier de Dos d’Âne : Artadaca, Dos d’Âne Dynamique, Kitsinn, Ti Fanal, Z’arts Boutan. Ils ont également bénéficié des animations musicales organisées par l’Office de Tourisme de La Possession et des associations de quartier.
Voilà une belle façon de célébrer l’inscription des “Pitons, Cirques et Remparts” de l’île de La Réunion au Patrimoine mondial de l’UNESCO. En donnant un sens profond à cette célébration.

L.B.

Zarboutan Nout KiltirLa Réunion Patrimoine mondial

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