Journée réunionnaise de la Fraternité

Des appels à la justice et à la solidarité, pour une société fraternelle à La Réunion

26 septembre 2011

Ce week-end, le Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion (GDIR), présidé par Idriss Issop-Banian, a organisé la troisième édition de la Journée réunionnaise de la Fraternité. Une célébration marquée par des rencontres très chaleureuses et riches en échange d’idées pour faire avancer réellement la fraternité dans notre pays en combattant ensemble toutes les formes d’injustices et d’oppressions qui frappent de plus en plus une grande partie de notre peuple.

L’édition 2011 de la Journée réunionnaise de la Fraternité a été célébrée pendant deux jours cette année. Tout d’abord samedi, lors d’une conférence organisée dans l’après-midi au Palais de La Source à Saint-Denis sur le thème : "La non-violence comme moyen d’une paix véritable".
Cette conférence était animée par le docteur en relations internationales et sociologue Mustapha Ali, représentant pour l’Afrique de la Conférence mondiale des Religions pour la Paix. Une instance créée en 1970 à Kyoto au Japon pour trouver des solutions pacifiques aux conflits dont souffre l’humanité, et à laquelle a adhéré le GDIR à la fin de la conférence.

« Renforcer la solidarité réunionnaise »

Cette rencontre a été ouverte par Michèle Caniguy, vice-présidente du Conseil général, qui a apporté au nom de la présidente Nassimah Dindar un soutien très fort du Département à cette action du GDIR. L’élue saint-andréenne a notamment souligné à quel point il est important de soutenir toutes celles et tous ceux qui se battent pour « renforcer la solidarité réunionnaise » et pour « répondre à la violence de la mondialisation ».
Idriss Issop-Banian a expliqué que son association est très attachée à la célébration annuelle de cette Journée réunionnaise de la Fraternité, le dernier week-end de septembre, car c’est un moyen de « consolider notre vivre ensemble, notre cohésion sociale ; d’autant plus que cette Journée appartient à l’ensemble des Réunionnais ». « Voilà pourquoi ce grand moment de convivialité et d’amitié est un événement fort et important du calendrier de la société réunionnaise », a déclaré le président du GDIR.

L’importance du dialogue

Elijah Baîchoo, vice-président du GDIR, a plaidé dans le même sens en rappelant que « la première violence dans le monde est le fait que deux milliards de personnes doivent essayer de vivre avec moins d’un dollar par jour », alors que d’autres se remplissent les poches et ne pensent qu’à leur intérêt de classe…
Le docteur Ali a ensuite fait un exposé très intéressant sur les différentes dimensions de la lutte pour la paix dans le monde. Il a notamment dénoncé le fait que les religions sont encore trop souvent utilisées par des chefs religieux et politiques pour défendre les intérêts des plus riches.
C’est pourquoi, dit-il, « il n’y a pas de sécurité dans les sociétés où des personnes sont opprimées ; la paix est détruite lorsqu’il y a des discriminations ». Il a également signalé que « sur les quelque 2.300 conflits qui ont frappé des peuples sur la Terre depuis 1990, 47% ont pu être résolus par des moyens pacifiques, 7% par des moyens militaires, mais environ 40% ne sont toujours pas résolus ». Or « le meilleur moyen pour éviter les conflits est le dialogue afin d’aller vers un partage équitable des ressources ».

"L’Appel à la fraternité réunionnaise"

Le même état d’esprit pour cultiver concrètement la fraternité dans notre île et dans le monde a marqué la rencontre d’hier au Jardin de l’État à Saint-Denis. Cette rencontre, organisée également par le Conseil général, a commencé en fin de matinée par plusieurs interventions de responsables associatifs.
Après les allocutions d’Idriss Issop-Banian, de Mustapha Ali, de Thérèse Baillif (Collectif pour l’élimination des violences intra-familiales), d’Aristide Payet (Union départementale des associations familiales) et de Darmapalah Seethanen (groupement de laïcs), l’ensemble des participants à ce rassemblement a proclamé ensemble "l’Appel à la fraternité réunionnaise", au contenu très riche en idées constructives. (voir "Témoignages" de samedi dernier en page 10)

Beaucoup à faire ensemble

La journée s’est poursuivie avec des prestations culturelles (poèmes, musique, chants…), dont celles de Mgr Gilbert Aubry et du Groupe d’animation de l’Éperon, animé par Jocelyn Lakia. Il y a eu également un pique-nique en partage et des expositions dans divers stands, ainsi que des visites de personnalités réunionnaises comme Nassimah Dindar, présidente du Conseil général.
Comme l’a prouvé cette manifestation, « nout tout lé kapab byin viv ansanm an frèr ». Mais quand on connaît la situation réelle dans le pays, il y a encore beaucoup à faire ensemble pour mettre en œuvre tous les appels lancés ce week-end à la justice et à la solidarité, pour une société fraternelle à La Réunion.

Correspondant


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