
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
À la rencontre du patrimoine réunionnais
17 septembre 2007, par
La Grande-Chaloupe, le port et l’usine sucrière : trois lieux qui ont marqué l’histoire des luttes du peuple réunionnais pour sortir de la misère coloniale et obtenir l’égalité sociale. Trois lieux symboliques de la construction de l’identité réunionnaise. Trois lieux qui expriment toute la richesse que La Réunion peut apporter à la construction d’un monde solidaire.
Les Journées européennes du patrimoine sont l’occasion de découvrir ou redécouvrir le patrimoine réunionnais.
Dans toutes les communes, de nombreuses activités ont rencontré un grand succès. Cette année, "Témoignages" a choisi de donner un coup de projecteurs sur trois lieux : La Grande-Chaloupe, les enceintes portuaires et l’usine de Bois-Rouge. Trois lieux qui symbolisent le passé, le présent et donnent aussi des pistes pour l’avenir.
Au cours de la deuxième moitié du 19ème siècle, La Grande-Chaloupe est le point de passage de la plupart de nos ancêtres venus immigrer au lendemain de l’abolition de l’esclavage. Les lazarets de La Grande-Chaloupe ont permis la rencontre de représentants de peuples venus de divers continents, apportant chacun une part de leurs civilisations. C’est un lieu devant lequel passent quotidiennement des dizaines de milliers de personnes, c’est une partie du patrimoine commun et spécifique à tous les Réunionnais.
Ceux qui avaient survécu au long voyage et à la quarantaine passée aux Lazarets se sont ensuite dispersés dans toutes les régions de l’île. Leurs bras étaient attendus par les dominants de l’époque : les grands propriétaires terriens. Avec les affranchis, les immigrés engagés ont permis la création d’énormes richesses grâce à la culture de la canne à sucre. Mais au-delà du travail, ils ont amené avec eux leurs civilisations qui sont devenues une part de l’identité culturelle réunionnaise.
Luttes passées et présentes
Sur le chemin de leur exploitation, le voyage de ces ancêtres s’est sans doute pour certains poursuivi par le chemin pavé, ordonné par le gouverneur Pierre Benoît Dumas dans la première partie du 18ème siècle. Connu sous le nom de chemin des Anglais ou chemin Crémont, cet itinéraire était la première liaison terrestre entre Saint-Denis et Saint-Paul. Il passe toujours à proximité des Lazarets.
Parmi nos ancêtres, des milliers ont travaillé sur deux grands chantiers du 19ème siècle : le chemin de fer et le creusement du port de la Pointe des Galets. Plus qu’une nouvelle porte de La Réunion, la ville qui allait être fondée autour d’un bassin d’évitement et de deux quais allait devenir le berceau du syndicalisme dans notre île.
La visite organisée le week-end dernier permet de se replonger dans ces luttes passées dont nous ressentons aujourd’hui toujours les effets.
C’est près de l’ancien abattoir que se déroulaient les meetings des progressistes, ceux qui luttaient pour que la dignité des Réunionnais soient respectée, au même titre que celle des autres citoyens de la République.
Gare maritime et port de marchandises, plus importante gare ferroviaire de l’île, Le Port a joué un rôle décisif dans la diffusion des idées qui allaient aboutir à l’abolition du statut colonial le 19 mars 1946, et qui allaient aussi contribuer à la bataille pour l’égalité.
C’est aussi depuis plus d’un siècle un des poumons de La Réunion. C’est là qu’arrivent principalement tous nos intrants, et c’est de là que partent l’essentiel des produits exportés.
Trouver la réconciliation
Parmi ces derniers, le sucre, fabriqué à La Réunion à partir de la canne. En cette période de campagne, la sucrerie de Bois-Rouge ouvre ses portes. Elle est un des résultats de deux siècles de savoir-faire réunionnais dans la culture de la canne et l’industrie sucrière. Bois-Rouge est aujourd’hui une des deux dernières usines de transformation de la canne, et elle est capable d’en traiter actuellement un million de tonnes par campagne.
Cette usine permet de se rendre compte de la richesse de tous les produits de la canne : bagasse, écume, mélasse... quant au sucre, Bois-Rouge consacre aujourd’hui les deux tiers de sa production aux sucres spéciaux, très demandés à l’export.
Au-delà de ces aspects techniques, Bois-Rouge est là aussi pour rappeler tout le travail de plusieurs générations de planteurs et d’ouvriers. Une accumulation de sueurs et de savoir-faire ont permis d’arriver, il n’y a qu’une trentaine d’années, à récolter régulièrement plus de 2 millions de tonnes de canne tous les ans avec des conditions de travail bien plus difficiles qu’aujourd’hui, sans mécanisation, sans irrigation. C’est aujourd’hui cet héritage qui est concentré dans deux usines et dans 25.000 hectares exploités par moins de 5.000 livreurs. C’est un patrimoine que les acteurs de la filière d’aujourd’hui veulent valoriser demain en atteignant la production annuelle de 2,5 millions de cannes de cannes.
Lazarets, chemin pavé entre Saint-Denis et La Possession, enceinte portuaire, usine sucrière : ces quatre lieux ont un point commun. Ils sont le fil conducteur des luttes quotidiennes de la population laborieuse de La Réunion. Et on ne peut que se féliciter des travaux de réhabilitation des lieux de mémoire de La Grande-Chaloupe : cette action participe à une meilleure connaissance de l’Histoire de La Réunion.
Car s’est en s’appropriant toute son Histoire, en prenant suffisamment de recul pour débattre sans passion de son passé, de manière objective afin d’en tirer tous les enseignements, que La Réunion aura des fondations solides. Autrement dit, la réconciliation de tous les Réunionnais avec leur passé est une étape essentielle pour qu’ensemble, toutes les forces de La Réunion puissent construire le développement auquel a droit tout un peuple.
Manuel Marchal
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