Comme chaque année depuis trois ans, l’Union des Sanathana dharma Koïlous et Indianistes de La Réunion (USKIR) propose à l’occasion du Jour de l’an tamoul des festivités ouvertes à tous et à toutes. Cette année, comme en 2003, l’Office départemental de la culture apporte sa précieuse contribution à l’association. Le Consulat de l’Inde est aussi un partenaire incontournable dans l’organisation des deux spectacles qui auront lieu au Théâtre de Saint-Gilles demain et au Théâtre de Champ Fleuri samedi, à 20 heures.

Danses, musique et chants hauts en couleurs

Pour fêter l’année Dharana 5105 lors des deux spectacles, intitulés "La Danse, l’Inde et Nous", le public est invité à découvrir des artistes de renom pour deux représentations différentes hauts en couleurs. Deux troupes sont venues spécialement à La Réunion.
La troupe conduite par Abhimanyu Lal et Vidha Lal arrive d’Inde et rassemble six artistes musiciens, danseurs et chanteurs. Abhimanyu Lal interprétera en solo l’Andaz, danse pure, caractérisée par un jeu de pieds complexe. Il présentera un numéro basé essentiellement sur l’expression, selon l’un des deux aspects du Kathak (théâtre dansé du Sud de l’Inde) : le Ghat-Bhav. Il interprétera aussi une partie très intéressante de la danse Kasha, le Jugalbandhi, compétition qui oppose le danseur et le percussionniste. En duo avec Vidha Lal, quatre autres styles de danse seront présentés : Mahadev (invocation au Dieu Shiva), Gazal (expression du sens des chants par des expressions du visage et par une gestuelle personnelle), Andaz et Saalame (aspect le plus subtil et le plus gracieux du Kathak).
La troupe mauricienne de l’Art Academy, conduite par Anna Patten et Sanedhip Bhimjee, propose des danses traditionnelles et des créations contemporaines. Au Théâtre de Champ Fleuri, elle alternera danses et défilés de modes, l’occasion de découvrir ou de mieux connaître la mode vestimentaire indienne d’hier et surtout d’aujourd’hui.
Cette troupe mauricienne compte plus d’une vingtaine d’artistes. Leurs chorégraphies illustreront pas moins de huit danses : Shiv Vandana (imploration du Dieu Shiva), Tandance (création), Poésie visuelle (création), Jugalbandhi (conversation musicale et chorégraphique), l’Innocence (création mêlant danse et théâtre), des danses régionales, une création contemporaine et Kathazz, une chorégraphie indienne sur du jazz.

S’ouvrir sur l’océan Indien

L’association constate qu’il est encore et toujours difficile de réussir à faire venir dans l’île ces troupes venues des pays de la zone, à cause d’un problème de visa ou de certificat d’hébergement. "Si on veut s’ouvrir sur l’océan Indien, il faut assouplir les barrières et les difficultés", note Krishna Damour, membre de l’USKIR, qui souhaite que ces deux soirs de fêtes "soient l’occasion de vulgariser le Jour de l’an tamoul". Un jour que l’association espère voir férié, au même titre que l’ensemble des autres fêtes religieuses ou citoyennes.
Au cours de cette année, le projet de l’USKIR, annoncé par le président de l’association, Antoine Samourgompoullé, a pour objet d’installer un institut de formation à la danse et à la musique indienne, à la fois sur Saint-Denis, sur Saint André et sur Saint-Louis, en collaboration avec l’académie de Maurice et avec l’Inde. Trois professeurs devraient être chargés de cet enseignement.

Eiffel