L’enseignement du chinois à La Réunion

Des valeurs en forte hausse

30 septembre 2006

Notre île comptera prochainement un Institut Confucius. Ce projet bilatéral, fruit d’un partenariat entre l’Académie de La Réunion et la Fédération des Associations Chinoises (FAC), a motivé le déplacement du premier Inspecteur général de l’Éducation nationale de chinois, M. Joël Bel Lassen, qui en a profité pour rencontrer des élèves de la “section européenne et de langues orientales” et leurs enseignants, à quelques mois de leur premier Bac de chinois.

L’enseignement du chinois dans les établissements scolaires réunionnais poursuit une progression que Joël Bel Lassen, IGEN de chinois, a qualifiée de "supérieure à la bonne moyenne" de l’ensemble des académies. "En province, c’est dans l’Académie de Rennes que le chinois est le mieux implanté, avec environ 1.000 élèves dans 20 collèges et lycées", a dit l’Inspecteur général de chinois à l’issue de sa rencontre avec des élèves de Seconde, Première et Terminale du lycée Leconte de Lisle à Saint-Denis. C’est l’un des 11 établissements du secondaire (3 collèges et 8 lycées) - dont 2 depuis la rentrée 2006 - où le chinois est enseigné comme langue vivante 1, 2 ou 3. Le nombre d’élèves est passé de 490 l’an dernier à 563 cette année, auxquels s’ajoutent une dizaine d’élèves inscrits au CNED (Centre National d’Enseignement à Distance).
Au contact de la proviseur du lycée, Joël Bel Lassen a souligné la "vitalité" du lycée Leconte de Lisle, qui a la particularité d’être à La Réunion l’unique centre d’examen HSK - Hanyu Shuiping Kaoshi - ou Test d’évaluation de chinois, le seul à avoir une valeur internationale. Il est requis, par exemple, pour tout étudiant étranger qui voudrait poursuivre ses études dans une université chinoise. "Cela contribue à l’affichage de La Réunion en Chine", a-t-il dit à la proviseur du lycée.
Le diplôme académique délivré aux élèves de chinois est une Mention Langues orientales, dont la valorisation dans la suite du cursus étudiant est à l’étude au Ministère.
Une sorte de militant de la langue chinoise

Après une série d’entretiens avec les représentants des collectivités, Joël Bel Lassen a rencontré les lycéens en présence de la Déléguée académique aux relations internationales et à la coopération, Christine Michel, et des enseignants, M. Van der Ploeg et Mme Arthus, 2 des 4 titulaires en poste dans l’île. S’y ajoutent 4 contractuels qui complètent l’effectif.
Joël Bel Lassen a enseigné le chinois de 1975 à février 2006, date de sa nomination comme IGEN, après 8 années de mission d’inspection au Ministère. Devant les élèves, il a souligné la particularité des "valeurs de la langue chinoise", enseignée en France depuis 1813, et son exceptionnelle progression dans les 5 dernières années. Situé à la 9ème place des langues vivantes enseignées en France en 2000-2001, le chinois s’est hissé à la 6ème place à cette rentrée, devant l’hébreu, l’arabe, le portugais et le russe.
À La Réunion, la progression a suivi la même tendance et le même rythme. Des élèves du lycée Leconte de Lisle ont pu séjourner en Chine l’an dernier pendant 15 jours, dans des familles d’accueil. L’Inspecteur général de chinois a détaillé aux élèves comment cette progression a fait évoluer les cursus de ses étudiants en chinois, depuis une vingtaine d’années. "Aujourd’hui, le chinois est une porte d’accès à des insertions professionnelles qui peuvent être exceptionnelles, même à partir de parcours scolaires très modestes". C’est certainement une des raisons qui motivent l’Éducation nationale à implanter des classes de chinois dans les établissements d’éducation prioritaire, notamment dans les collèges "ambition réussite". L’IGEN de chinois a également dans ses missions l’augmentation du nombre d’assistant(e)s de chinois dans les collèges et lycées.

Et cette année, 2 assistantes de chinois - l’une en provenance de Shangaï, l’autre de Taïwan - vont venir s’ajouter à celle qui avait été recrutée localement. L’inspecteur a également indiqué que l’ouverture d’une classe de chinois en primaire est à l’étude au Rectorat, de même que l’ouverture d’une classe de chinois en Classe Préparatoire (hypokhâgne). La première promotion d’élèves arrivant, après 3 ans d’études, aux épreuves du Bac de chinois, la demande de la proviseur de voir ouvrir une nouvelle section, de niveau supérieur, a été jugée "légitime" par l’IGEN, qui va devoir étudier la question épineuse du recrutement d’enseignants titulaires.

P. David


Un Institut Confucius à La Réunion

Dans l’impressionnante progression de l’apprentissage du chinois dans le monde, les Instituts Confucius, établissements d’enseignement de droit local, entrent pour une part déterminante. Le Gouvernement chinois a résolu de créer une centaine d’Instituts Confucius dans le monde. Le premier en Europe a été inauguré à Stockholm en février 2005.
La dernière implantation en vue a été évoquée lors de la récente visite en Europe du Premier ministre chinois, Wen Jiabao, qui a jeté les bases pour la création d’un tel centre à Hanovre. Les Instituts Confucius ont une mission d’appui à l’enseignement de la langue chinoise dans le pays hôte.
En France, il en existe 2, à Poitiers - le premier, inauguré en octobre 2005, est actif depuis le début de cette année - et à Paris. L’accord pour l’implantation d’un Institut Confucius à La Réunion - le 3ème créé, avec le soutien de celui de Poitiers, dans le cadre d’une relation bilatérale entre l’Éducation nationale et le Hanban, Agence interministérielle regroupant 11 ministères chinois - a été signifié en juin dernier aux autorités françaises par Mme Xu Lin, Directrice du Hanban. La Directrice générale de cette Mission interministérielle chinoise avait alors confirmé sa venue à La Réunion en octobre prochain, en compagnie du professeur Gan Xiaoqing, Vice-président de l’Université de Nanchang et actuel Recteur de l’Institut Confucius de Poitiers.
Les Instituts Confucius se donnent pour priorité de former davantage de professeurs de chinois, la perspective annoncée par Mme Xu Lin étant celle de plus de 100 millions d’apprenants étrangers dans le monde à l’horizon 2010.
La création d’un Institut Confucius s’accompagne d’une dotation du gouvernement chinois en matériel pédagogique, personnels et subventions.
Dans notre île, ce projet est porté par un partenariat étroit entre l’Académie et la Fédération des Associations Culturelles Chinoises (FAC) présidée par Jerry Ah Hee Ayan.

(Sources : Trait d’Union, bulletin de liaison de la FAC - Rectorat)


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