“Bumidom, des Français venus d’Outre-mer”

Destination : un Paris méconnu

4 décembre 2012

On vous conseille vivement de vous rendre au 3ème Festival du film documentaire de Saint-Denis. Les soirées sont enrichissantes et c’est gratuit.

Le 3ème Festival du film documentaire de Saint-Denis a commencé samedi soir au Plaza avec “Bumidom, des Français venus d’Outre-mer” de Jacquie Bastide. “Peuples et migrations” est le thème de cette édition. Cette projection éclaire sur une page de notre Histoire : le Bumidom. Elle s’inscrit après « les enfants de la Creuse » et quelques années après l’Ordonnance Debré. De ce dispositif, certains en gardent un goût acide, d’autres ont fait avec.

En quelques images, on brosse la situation démographique, économique, sociale et politique de la France et des départements — anciennes colonies. Le 17 mars 1946, elles accèdent à ce nouveau statut. Pour autant, le développement tant attendu n’est pas au rendez-vous. On leur accorde peu de crédits. L’essentiel se porte sur la France. Elle répare les dégâts occasionnés par la Seconde Guerre mondiale.

Pallier le manque d’emplois en France ?

En France, c’est le plein emploi. À La Réunion, la pénurie. Dans ce contexte, en 1963, Michel Debré, ancien Premier ministre et député de la première circonscription (Saint-Denis) de La Réunion, crée le Bureau des migrations des Départements d’Outre-mer ou Bumidom.

Dans la brochure de présentation de ce film, on dit de cette structure qu’elle « visait officiellement à combler la pénurie de main-d’œuvre dans l’hexagone, le dispositif a d’abord œuvré au déracinement d’une jeunesse potentiellement tumultueuse et sensible aux discours indépendantistes ».

Dans les familles nombreuses et pauvres, on pioche les candidats au départ. Ils ont entre 18 et 25 ans, sont au chômage. Tous passent avec succès un test. On leur offre le biller aller. En 707, ils s’envolent vers un Paris méconnu.

Entre 1963 et 1982, on recense 160.000 Réunionnais, Martiniquais, Guadeloupéens et Guyanais à vivre cette expérience. Ils la portent en eux à vie.

Ces « négropolitains » se souviennent.

(La suite demain)

 JFN 

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