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“Fahrenheit 9/11” de Michael Moore et “Platform” de Jia Zhangke
4 août 2004
Les films “Fahrenheit 9/11” - à l’écran cette semaine à Saint-Gilles - et “Platform” - sorti il y a quatre ans - offrent un regard récent sur les politiques américaine et chinoise qui ont marqué leur société. Mais les deux méthodes de réalisation employées par leurs auteurs sont très différentes : Michael Moore oriente son film et influence son spectateur pour faire passer ses idées. Le réalisateur chinois Jia Zhangke, lui, entre davantage dans un processus de création et d’illustration dans lequel le spectateur se fera plus facilement sa propre opinion.
Les films “Fahrenheit 9/11” et “Platform” réagissent dans l’urgence de leur contexte. Ce sont deux œuvres qui traitent de politiques.
“Fahrenheit 9/11” (2004) est un pamphlet sur la politique de George Bush, qui utilise le pouvoir des médias et crée un rapport direct aux images liées plus ou moins à l’actualité.
“Platform” (2000) est une fiction qui adopte un argument historique : la vie d’une troupe de spectacle durant les années 80 dans une province de la Chine populaire. Au cours du récit, cette troupe abandonne les opéras à la gloire du régime, pour créer des spectacles plus frivoles.
Les deux films s’axent sur un contexte précis, ils cherchent à agir dans leur actualité. Les procédés qu’ils emploient sont cependant antagonistes.
“Fahrenheit 9/11” affiche clairement son objectif : c’est un pamphlet, qui mise sur l’efficacité de ses procédés pour convaincre son spectateur. Michael Moore exprime son aversion pour le président George W. Bush. Il aimerait qu’il ne soit pas réélu.
Jia Zhangke a contrario ne dénonce rien ouvertement, sa mise en scène vise d’abord à accumuler des détails du monde qu’il donne à voir. Il ne démontre rien en surface. Sa caméra s’attarde sur les lieux : on entend des émissions radios, des parents reprochent à leurs enfants de s’habiller comme des voyous, un chef de chantier demande à un jeune homme si son pantalon à patte d’éléphant n’est pas gênant pour travailler. La caméra reste à distance. Les personnages sont d’abord des sujets avant d’être des corps dans lesquels se projette le spectateur. Il n’y a pas de complaisance.
On apprend par exemple à un moment du film, lors d’une discussion entre deux jeunes filles, l’exécution d’une personne par les autorités. L’une des deux jeunes filles, après avoir écouté la description d’une mise à mort faite par son interlocutrice, exprime d’abord son dégoût avant de conclure que le condamné l’avait peut-être mérité. Rien dans la mise en scène ne semble poser un jugement moral.
À l’opposé, Michael Moore, pour connoter la dimension pathétique de certaines images n’hésite pas à utiliser une musique de type hollywoodienne.
Lorsqu’un “personnage” s’exprime, le réalisateur souligne soit son ridicule (le parallèle entre une réplique de George Bush et des scènes de westerns), soit sa grandeur d’âme (la femme qui déploie le drapeau américain dans son jardin). Le spectateur n’a pas le choix, le bien et le mal sont déjà parfaitement définis.
Paradoxalement donc, l’œuvre de Michael Moore n’est pas plus un documentaire que celle de Jia Zhangke. L’Américain se base sur l’efficacité de son procédé pendant que le cinéaste chinois traite son sujet. “Fahrenheit 9/11”, malgré l’ampleur de ses thèmes, ne se déploie jamais. Il s’agit plus d’une œuvre populaire et divertissante qui fonctionne un peu à la manière du zapping de Canal Plus. Les rapports d’images provoquent l’étonnement, le rire, ou l’indignation.
L’attitude du spectateur y est télécommandée, à l’opposé de Platform qui demande un investissement personnel.
Un plan de Michael Moore ne fonctionne que dans un sens, à l’image d’une campagne de propagande. Le réalisateur n’interroge rien, il use les mêmes armes que ceux qu’il dénonce.
Il s’agit d’une guerre des images dont l’efficacité n’est plus à prouver. Dans notre société, les images sont devenues un monde dessiné par les médias.
L’opinion nait autant d’un rapport à l’espace social, que d’un rapport aux images. Pour l’être politique, leur contrôle est primordial.
Le film de Michael Moore est plus un objet politique qu’une œuvre de cinéma. Il utilise l’état actuel des rapports d’images.
Jia Zhangke a un autre positionnement. Il est hors de ce mode de pensée, l’opinion n’est pas son problème, il cherche un autre territoire. C’est un cinéaste.
De nombreuses scènes des deux films décalent des points de vue appartenant à l’origine aux idéaux des pouvoirs dénoncés. Michael Moore, on l’a vu plus haut, utilise des procédés très visibles. Dans le film de Jia Zhangke, à plusieurs reprises, la radio se fait entendre, des manifestants chantant le bienfait de la politique de natalité passent dans le champ de la caméra, des parents réprimandent leurs enfants qui se comportent, soi-disant, comme des voyous capitalistes...
Ces éléments, éparpillés dans la durée du film, ne fonctionnent pas d’une manière dramatique. Ils pèsent juste sur le destin des principaux protagonistes mais sans violence apparente.
Jia Zhangke, pour dénoncer ce régime, aurait pu choisir des vies moins communes, des périodes plus violentes, ou des personnages aux destins pathétiques qui feraient face à la cruauté de leur monde en permettant aux spectateurs occidentaux de se complaire. Un peu à l’image du très joli film de Chen Kaige, “Adieu ma concubine”, qui a reçu la palme d’or à Cannes.
Mais il semble que par nécessité ou - pour être plus exact - par réalisme, le cinéaste traite de choses apparemment bénignes. Sa vision de l’Histoire n’est pas le fait d’individus exceptionnels, mais d’un rapport entre des gens communs et le pouvoir.
Pour dénoncer George W. Bush, Michael Moore montre des crimes. Ils seront évidemment condamnés. Jia Zhangke aussi aurait pu montrer des morts. Il évoque d’ailleurs une exécution, mais elle ne semble pas avoir de répercussions immédiates. Un peu plus tard dans le film, l’un des personnages disparaît, ses amis ignorent pourquoi.
Ce monde à l’opposé de celui de Michael Moore ne fait pas du sensationnel. La mise en scène est rigoureuse, il n’y a aucun désir d’insolite pour attirer l’attention. Le spectateur doit chercher à comprendre le contenu des longs plans séquences qui jalonnent ce film, qu’il serait trop facile de qualifier d’ennuyeux.
“Platform” est un espace, une étendue, “Fahrenheit 9/11” est un fil qu’il est facile de suivre.
Mounir Allaoui
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