
Louis Georget BOYER : la voix créole de la peinture s’est tuée
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Hommage
26 septembre 2006
Il y a 100 ans naissait le pasteur luthérien Allemand, Diétrich Bonhoeffer, philosophe et théologien engagé. Il y a soixante et un ans que le résistant opposé à Hitler était exécuté après deux ans de détention. Il militait pour un christianisme adulte non religieux et était opposé à toute forme de totalitarisme. Il n’avait pas encore quarante ans et, déjà, il avait à son actif une œuvre théologique impressionnante.
Né le 4 février 1906, à Breslau, Bonhoeffer appartenait à une famille de tradition luthérienne. Il décide à 17 ans de devenir théologien. A 21 ans, il soutien sa thèse de doctorat sur l’essence de l’Eglise. Sa thèse d’habilitation - à enseigner à l’Université de Berlin -, “Acte et être”, porte sur un thème qui ne le quittera plus : celui de l’Autre rencontré dans la monde social, Dieu dans la fidélité au présent. Le 15 novembre 1931, il est ordonné au ministère pastoral.
Le refus du compromis
Il partage alors son temps entre l’université, l’Eglise et les voyages pour promouvoir l’amitié entre les Eglises chrétiennes. De jeune théologien universitaire il devient chrétien militant et pacifiste. Puis, l’avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir en janvier 1933, il devient le premier théologien allemand à voir dans la persécution des juifs l’enjeu du combat de la foi contre le nazisme.
Alors que les chrétiens allemands acceptent le " paragraphe aryen " qui interdit à tout pasteur de sang juif d’exercer un ministère dans l’Eglise et à tout juif la fonction publique, Bonhoeffer refuse toute compromission. Dans une conférence publique, il affirme l’impossibilité d’appartenir à une Eglise qui accepte l’exclusion des juifs et invite à la résistance contre un Etat qui les persécute délibérément.
Isolé, du fait de ses engagements, il accepte, en octobre 1933, de rejoindre deux paroisses de langue allemande à Londres. Il en revient au printemps 1935 pour se mettre au service de l’Eglise dite “confessante” qui lui confie le séminaire clandestin de Finkenwalde, en Poméranie. Jusqu’à sa fermeture par la Gestapo en septembre 1937, il se consacre à la formation des pasteurs à l’esprit de résistance dans la logique de l’Evangile - nombre d’entre eux seront jetés en prison. Ses cours sur l’obéissance du disciple de Jésus deviendront Le Prix de la Grâce , livre le plus connu, publié en 1937. L’autre ouvrage, lié à cette période, s’appelle De la vie communautaire, publié en 1938.
La grâce qui coûte
Dans le deuxième ouvrage, il affirme que "le cadre de la vie du chrétien n’est pas la solitude d’un cloître, mais le camp même des ennemis". Le premier, Le prix de la Grâce, développe le thème de la “suivance” du Christ. Le croyant est un disciple, quelqu’un qui suit le Christ, dans le monde. Et il tonne contre l’apathie de ses contemporains et leur abandon de tout effort : "La grâce à bon marché est l’ennemie mortelle de notre Eglise. Actuellement, dans notre combat, il y va de la grâce qui coûte. La grâce à bon marché, c’est la grâce sans la croix. La grâce qui coûte, c’est l’évangile qu’il faut chercher à nouveau...".
Ce que coûte la grâce, Bonhoeffer l’apprendra plus encore dans la dernière période de sa vie. En janvier 1938, il est interdit de séjour à Berlin. Ses amis obtiennent alors pour lui une invitation à enseigner à New York. En septembre 1940, lorsque le nazisme envahit l’Europe, Bonhoeffer rentre en Allemagne. Son séjour aux Etats-Unis n’a duré que trois semaines. Il s’en explique : "Je dois traverser cette période difficile de notre histoire nationale avec les chrétiens d’Allemagne". Il est bientôt interdit de parole et de publication.
Inséré dans des réseaux de résistance clandestine, Bonhoeffer écrit et agit. Il tente même d’arrêter la folie destructrice du Führer en participant à un complot visant à l’éliminer. Mais avant qu’on ait pu le faire, il est arrêté et interné en avril 1943. Le 9 avril 1945, il est exécuté.
Parler de Dieu sans religion
En prison, où il écrit quelques-unes de ses plus belles pages, Bonhoeffer développe sa théologie du monde adulte. Comment être chrétien dans un monde devenu adulte ? Comment vivre sa foi dans un monde sans religion ? "Je voudrais arriver, dit-il, à ce que Dieu ne soit pas introduit en fraude par un biais habilement dissimulé, mais qu’on reconnaisse simplement le caractère adulte du monde et de l’homme ; qu’on "n’éreinte" pas l’homme dans sa laïcité, mais qu’on le confronte avec Dieu par son côté fort" (Lettre du 8 juillet 1944).
Dans ce monde devenu majeur, il faut, dit-il, renoncer à un “Dieu bouche-trou” et à une foi qui se nourrit de la faiblesse et des limites de l’homme. "Les gens religieux, dit-il, parlent de Dieu quand les connaissances humaines se heurtent à leurs limites ou quand les forces humaines font défaut - c’est au fond toujours un “deus ex machina” qu’ils font apparaître...". Et d’ajouter : "J’aimerais parler de Dieu, non aux limites mais au centre, non dans la faiblesse mais dans la force, non à propos de la mort et de la faute, mais dans la vie et la bonté de l’homme" (Lettre du 5 mai 1944).
Bonhoeffer plaide pour un christianisme non religieux où le chrétien - être chrétien, c’est être homme - est appelé à vivre “laïquement” en se libérant "de toutes les fausses attaches et des obstacles d’ordre religieux". Autrement dit, à vivre dans le monde "en tant qu’homme qui parvienne à vivre sans Dieu". Bref, à devenir humain au sens plein du terme.
On perçoit la fécondité d’une telle pensée et aussi son actualité pour aujourd’hui - pensée en consonance avec l’humanisme laïque mais en rupture avec un certain christianisme religieux dominant. Bonhoeffer continue de nous questionner.
Reynolds Michel
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