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Au cours d’une période de choix décisifs
26 septembre 2009, par
Aucun pays au monde n’échappe désormais à la déferlante de la crise. Issue des contradictions profondes accumulées durant trois décennies d’offensive ultralibérale, l’onde de choc économique et sociale renforce, à La Réunion, la crise inscrite dans l’histoire longue de notre pays. Dans ce contexte, le risque est grand de voir notre société se diviser sous l’effet de la dégradation des conditions matérielles. La réponse à la crise doit donc être autant culturelle qu’économique et sociale.
Agée d’un peu plus de trois siècles seulement, composée d’une population issue de tous les rivages du monde, la société réunionnaise a connu près de 150 années de régime esclavagiste et deux siècles et demie de régime colonial.
Le legs de cette histoire de violence pèse sur de nombreux domaines de la vie matérielle des Réunionnais ; il se manifeste par la survie et de la reproduction d’un système d’injustices sociales, qui tient une part conséquente de la population à l’écart du développement.
Cet héritage de discriminations se perpétue aussi par une série de stigmatisations, de préjugés… toutes logiques d’exclusion culturelle et sociale qui fonctionnent contre les groupes dominés de notre société.
Un héritage de discriminations
Ainsi, les Réunionnais descendants d’esclaves ou d’engagés venus de l’Afrique et des Comores que leur couleur les renvoie à l’image de l’esclave, continuent, comme l’a montré le sociologue Laurent Médéa, de subir des discriminations. Fermeture de l’accès à l’emploi, refoulement des postes à responsabilité ont pour conséquence la surreprésentation de ces hommes et de ces femmes dans la population pauvre.
Ces Réunionnais héritent ainsi au quotidien de l’iniquité fondamentale qui sous-tendait le système esclavagiste disparu il y a un siècle et demi.
Autre conséquence transmise par celui-ci : la permanence et l’ampleur de la violence envers les femmes. Si ces dernières sont – écrivait Engels – les "prolétaires de l’homme" dans tous les sociétés capitalistes, cette violence de système est redoublée dans les sociétés qui émergent du passé esclavagiste, par l’héritage du recours systématique au viol qui est à l’origine de notre métissage.
L’unité est une conquête
Initié par cette violence première, le métissage est un trait fondamental de la société réunionnaise. La mise en commun des cultures a accompagné ce mélange : elle s’est effectuée non seulement par la rencontre d’hommes et de femmes d’origines et de cultures diverses, mais aussi – et surtout – par la lutte pour le respect des droits culturels et de l’identité.
Ce combat a dû être mené après la loi du 19 Mars 1946, tant que perdurait le régime qui broyait tant l’économie que l’identité réunionnaise perdurait. Les améliorations de la vie quotidienne et les luttes sociales ont rapproché les Réunionnais les uns des autres. La plus grande de ces conquêtes, portées par de grandes mobilisations sociales et culturelles est sans doute d’ordre immatériel : elle consiste dans la remise en cause des barrières raciales et sociales qui étouffaient la société réunionnaise, et stigmatisaient jusqu’à les rendre invisibles et silencieuses les expressions des identités qui ne correspondaient pas à l’image que la société bourgeoise, blanche et catholique voulait avoir d’elle-même.
Les années 1980, qui suivirent les décennies d’affrontement, virent l’épanouissement de ces identités jusque-là refoulées dans les marges de la société coloniale. Les religions non-chrétiennes, les rites populaires eurent enfin droit de cité ; la mémoire de l’esclavage, portée par le 20 décembre et le maloya purent enfin revenir au grand jour.
Donner un lieu à l’unité : la MCUR
En détruisant les emplois et les solidarités liées au travail, la crise restreint encore les opportunités d’ascension sociale déjà très inégalement réparties. Dès lors, l’aggravation de la situation fait craindre que la récession économique ne s’accompagne d’un cortège de régressions sociales et culturelles, chaque groupe se recroquevillant sur lui-même, ajoutant la division des cultures aux injustices sociales. Il est plus que prévisible que les discriminations qui existent au sein de notre société ne soient durcies par la dépression économique. D’autre part, la pression sociale s’aggravera encore envers les femmes, premières victimes du chômage et de la pauvreté, victimes de surcroît de la dégradation des hommes.
Pour faire face à ces menaces, il est urgent de renforcer et de consolider ce qui fait tenir ensemble les Réunionnais, et de valoriser et l’apport des réunionnais descendants d’esclaves : sans cette action, nulle solution d’ordre économique, nulle décision de réforme sociale ne pourront être efficaces.
La Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise s’est donnée cette double ambition : projet régional, sa construction a obtenu le soutien d’intellectuels de premier plan, à La Réunion et au-dehors. Par de nombreuses initiatives, tels le programme "Somin lavi", des conférences et des manifestations telles que l’invitation, au cours de cette semaine, du militant antiraciste et footballeur Lilian Thuram, elle œuvre déjà à renforcer le lien entre les habitants de La Réunion. Son édification donnera enfin un lieu d’élaboration et de rayonnement à l’œuvre collective de réhabilitation du patrimoine des dominé-e-s et au renforcement du modèle réunionnais.
Sur le plan institutionnel après avoir reçu le soutien de l’État et de l’Europe, la Maison des civilisations intégrée au document des États-généraux voté par les deux Assemblées de La Réunion le 26 août dernier. Ce document définit les solutions à apporter d’urgence pour répondre aux coups que la crise porte à notre société. Lieu d’ancrage dans l’unité, la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise est un élément fondamental de ce dispositif.
Geoffroy Géraud
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