20 décembre du PCR à La Possession

Elie Hoarau et le 20 décembre : « célébrer un grand succès du peuple réunionnais »

21 décembre 2022, par Manuel Marchal

C’est la stèle des esclaves à La Possession que le PCR a célébré ce 20 décembre 2022 la Fête réunionnaise de la Liberté. Retour sur cet événement.

A La Possession, une stèle a été inaugurée par Roland Robert le 20 décembre 1981. Elle rappelle que des êtres humains débarquèrent dans ce lieu pour être réduits en esclavage à La Réunion. A l’initiative de l’Association Kréol Ansanm Ansanm et du Mouveman Popilèr ainsi que de la Section PCR de La Possession, une commémoration était prévue ce 20 décembre devant cette stèle. Le Parti communiste réunionnais dans son ensemble a choisi de s’y associer.
Des représentants de délégation de toute l’île ont convergé ce 20 décembre à La Possession. Avant le maloya, plusieurs discours furent prononcés.
Outre notamment Isabelle Erudel et Julie Pontalba, Elie Hoarau, président du PCR, prit la parole.

Elie Hoarau, président du PCR. (Photos Joëlle Rivière)

Quand célébrer le 20 décembre était interdit

Elie Hoarau rappela que voici 174 ans, nos ancêtres recouvrèrent la liberté. Car dans tout Réunionnais, il existe du sang d’esclave du coule dans ses veines compte-tenu du peuplement et du metissage dans notre île, souligna le président du PCR.
Revenant sur les conditions de vie des esclaves, Elie Hoarau rappela que « la vie et la mort était entre les mains des esclavagistes », car ils étaient moins bien traités que des animaux.
Le PCR a toujours célébré le 20 décembre, « pour rappeler aux Réunionnais ce qu’était l’esclavage ». « Mais nous n’avions pas le droit de manifester, c’était interdit. Mais au PCR, nous faisions quand même, dans la cour des camarades, chez Simon Lagarrigue et ailleurs. C’était en cachette car si les gendarmes apprenaient qu’il y avait un maloya, ils venaient et arrêtaient tout le monde sous prétexte de tapage nocturne. Malgré tout, nous avons résisté et tous les ans nous faisions notre hommage à nos ancêtres esclaves. Le rapport de force nous a permis de faire cela au grand jour. C’était en 1971 quand Paul Vergès a arraché la Mairie du Port, quand Roland Robert a arraché la Mairie de La Possession ».

« Nous ne résignons pas aux injustices, aux inégalités »

« Aujourd’hui, les choses ont bien changé, c’est un problème de rapport de forces. Ce rapport de forces permet de célébrer le 20 décembre dans tous les quartiers de La Réunion. C’est un succès, pas seulement pour le combat du PCR, c’est un succès pour le peuple réunionnais. Nous sommes là pour célébrer un grand succès du peuple réunionnais pour valoriser la mémoire de nos ancêtres esclaves.
Rappelant que tous les esclaves n’avaient pas accepté leur condition, Elie Hoarau rappela qu’un grand nombre, au prix de leur vie, ce sont réfugiés dans les montagnes de La Réunion « qui portent aujourd’hui leur nom : Cimendef, Anchaing… c’était des hommes qui refusèrent l’esclavage et qui sont partis conquérir leur liberté ». D’où une leçon à en tirer : « nous ne résignons pas aux injustices, aux inégalités. Il faut lutter et ils nous ont donné l’exemple. Alors allons continuer à lutter.

M.M.

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