
C’était un 30 juin
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Deuxième buste de l’Abbé Monnet
29 septembre 2005
Plusieurs élus et plusieurs personnalités sont venus rendre hommage à l’Abbé Monnet et découvrir son buste sur la Place de la Cathédrale de Saint-Denis hier en fin d’après-midi.
L’Abbé Monnet est un homme qui a lutté pour l’abolition de l’esclavage et dont l’histoire nous est restituée par Prosper Eve avec le concours du Père Rigolet. Le Groupe de Recherches sur l’Archéologie et l’Histoire de la Terre Réunionnaise (GRAHTER) a multiplié les conférences pour faire connaître sa vie, et notre journal y a aussi participé. Dès l’an 2000, 2 opérations ont été envisagées : la mise en place de 3 stèles à Saint-Paul, Saint-Denis et à la Rivière des Pluies.
En février 2004, l’évêché et le GRAHTER ont lancé un concours aux artistes pour la réalisation d’une maquette, et c’est Daniel Cornillon qui a été le lauréat. Après l’inauguration le 25 août dernier du buste de Monnet à Saint-Paul, hier c’était au tour de celui de Saint-Denis et le 2 décembre viendra celui de la Rivière des Pluies.
Pétition
Reste le timbre. Marc Kichenapanaïdou, président du GRAHTER, nous indique qu’il a reçu le soutien de l’ensemble des parlementaires de La Réunion et du Nord de la France ainsi que de nombreuses personnalités. Plus de 50 lettres de soutien sont parvenues pour soutenir l’action visant l’émission de ce timbre. Une pétition circule actuellement à l’attention du ministre de l’Industrie.
Eiffel
Le mot du président du GRAHTER
Installé là d’où il a été expulsé
Lorsque l’Abbé Monnet arrive à La Réunion le 9 juin 1840, il porte en lui ses idées républicaines : liberté, égalité, fraternité. Que constate-t-il ? Si ces idées commencent à faire son bout de chemin en France métropolitaine, ici à Bourbon, ces mots sont des lettres mortes. Conformément au décret royal, il pénètre sur les propriétés à Sainte-Marie et à Saint-Denis et fait là un travail considérable auprès des esclaves.
Sur cette Place de la Cathédrale, on a entendu, il y a 158 ans de cela, des cris "À bas Monnet !". En ce 28 septembre 1847, il fut expulsé pour avoir lutter pour la liberté des esclaves.
Marc Kichenapanaïdou
Alexandre Monnet, sauveur des pauvres
Voici le discours tenu par Raymond Lauret, conseiller régional, lors de l’inauguration du buste de l’Abbé Monnet, à la Place de la Cathédrale à Saint-Denis hier-soir.
"Il est, je crois, utile d’insister encore sur le chemin extraordinaire qui fut celui de l’Abbé Monnet dont le regard et la stature interpellent aujourd’hui chacune de nos vies, plus d’un siècle et demi après sa mort.
Trente sept ans, 37 ans seulement entre sa naissance dans le Nord de la France à Mouchin et le petit séminaire de Cambrai, la cure de Dompierre et le diocèse de Saint-Géry ; et puis, l’appel lancé aux évêques de France par le séminaire colonial, appel qu’il entend au début de l’an 1840, à 28 ans seulement, à 28 ans déjà, pour aller là-bas aux colonies, là-bas où le manque de prêtres est latent. Là-bas, c’est ici dans notre île, ici où, il le découvrira, les esclaves vivent sans droit, sans perspective, sans espérance, comme si leur destin, objet d’un lucratif commerce, était de servir jusqu’à leur mort, l’échine courbée sous le poids d’une vie dont seule la révolte, qui serait inévitablement et brutalement stoppée et réprimée dans le sang, pourrait changer le cours.
Quand il arrive à Bourbon début juin 1840 comme vicaire à Saint-Denis, Alexandre Monnet a-t-il eu le temps, pendant les quelque 3 mois que dure son voyage, de penser à ce que sera sa mission ? A-t-il mis à profit les 100 jours d’une interminable traversée pour penser à l’approche pédagogique d’une situation qu’il devine sans doute, mais qui ne figure dans nul chapitre des livres qu’on étudie au séminaire ? Oui, sans aucun doute, tant il est vrai que la vocation abolitionniste se trouve au cœur même du ressenti de tout ce qui est humain.
Juin 1840. Alexandre Monnet ignore, bien entendu, qu’il va désormais vivre 5 ans à peine dans cette île, au milieu d’un peuple un jour débarqué et acheté pour servir la prospérité de l’économie des colons conquérants... comme lui venus d’Europe.
On doit imaginer le choc ressenti par le jeune homme - âgé de 28 ans certes et, je ne l’ai pas oublié, déjà vicaire - au spectacle des maîtres, blancs comme lui et, comme lui, ne manquant pas une messe, traitant si mal d’autres hommes, comme eux et comme lui fils du même Père, comme cela se faisait alors, parce que c’était la loi et la morale d’une époque... Il était venu pour réaliser une mission et découvrait que toute autre chose l’attendait, capitale et urgente : évangéliser certes mais libérer et émanciper, abolir l’inacceptable.
Je n’insisterai pas sur le combat qu’Alexandre Hippolyte Monnet mena alors de toutes les forces de ses convictions, entre cette île et sa mère Patrie pour que la "chosification" qu’on fit de l’Homme soit un jour classée crime contre l’humanité et soit le plus vite possible proscrite.
Nous voulons seulement ce soir penser à l’Européen - on dirait aujourd’hui zoreil - qui sut épouser la réalité de notre île dont il avait choisi de fouler le sol et se retrouva pour y combattre l’horreur. Il fut donc Réunionnais.
Nous voulons aussi vous dire qu’il a alors été visionnaire et que, imaginant bien ce que le combat à conduire exigerait de lui comme total engagement, il n’a pas eu peur de le mener pleinement, sans faiblesse, sans non plus cultiver le moindre esprit de revanche. Il fut donc de ces Réunionnais qui savent lutter et rassembler.
Nous voulons encore souligner qu’il sut appeler les opprimés à partager ses convictions et à prendre toute leur part dans les luttes à engager. Il fut donc précurseur, car nul combat ne se mène seul et n’a de chance d’être compris si ceux au nom desquels il est engagé se résignent et baissent les bras, parce qu’ils ne seraient nullement convaincus de la dimension qui les dépasse. Il fut donc de ces Réunionnais dont l’engagement porte bien au-delà de nos seules frontières.
S’il est vrai que notre vie n’a d’intérêt que parce que nous savons que nous mourrons bientôt, alors rendons justice à Alexandre Monnet de n’avoir jamais pleurniché sur l’injuste fatalité qui mine les vies de ceux qui se lamentent de n’avoir pas beaucoup de chance ou de ceux qui ont avant tout une carrière à embrasser et à réussir.
Rendons lui justice de ne s’être jamais soucié de la montagne qu’il remuait, des risques qu’il prenait et des problèmes qu’il s’attirerait...
Rendons lui grâce de n’avoir jamais alors parlé de pitié mais bien d’avoir prêché l’espoir, d’avoir choisi d’être aux côtés des pauvres face aux puissants auxquels il a voulu cependant ouvrir l’esprit et le cœur.
Il est symptomatique qu’en même temps que le représentant du régime et ceux qui le soutenaient dans cette île de Bourbon n’appréciaient pas, mais pas du tout, son engagement, il recevait des mains de la plus haute autorité du régime les insignes de la Légion d’Honneur et qu’il voyait la plus haute hiérarchie religieuse élargir au-delà de chez nous le champ de sa mission d’évangélisation et d’émancipation.
Alexandre Monnet, prêtre de l’Église, aura été finalement un de ces hommes qui, sans chercher une quelconque gloire de ce qu’ils ont à entreprendre, inscrivent leurs vies dans l’universalité des combats qui sont justes et qui ne se terminent jamais.
Merci à vous Marc Kichenapanaïdou et à vous Paul Hoarau... Merci à vous encore Père Rigolet, Père Philiponeau, Père Tabard, Frère Arnau... Merci à vous aussi mon cher Eve Prosper... Merci à ceux qui, dans l’ombre, n’ont pas été que présents... Merci Monseigneur, grand merci à vous pour tout ce qu’il reste à faire quand tout est décidé. Vous avez su, les uns et les autres, réveiller nos consciences souvent égarées et qui se perdent parfois dans les néons d’une civilisation qui prône la consommation, même au prix de la guerre sous ses formes les plus insidieuses.
Merci à chacun d’entre vous d’avoir permis que l’engagement hier encore méconnu d’Alexandre Monnet nous rappelle à nos devoirs parce que, permettez que je cite un autre grand Réunionnais, que "notre patrimoine est taillé dans le roc de ces vertus obscures qui n’ont pas besoin pour s’épanouir de l’appât de récompenses et constituent le plus solide garant de notre redressement ...".
À vous tous, merci pour notre île..."
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