
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Une contribution d’Ankraké —2—
23 février 2009
Dans la deuxième partie de sa contribution au débat, Ankraké souligne les conséquences du modèle d’intégration que nous avons connu depuis 60 ans, et qui arrive à ses limites comme l’indique le mouvement social aux Antilles et à La Réunion. Le changement structurel doit passer par le changement des mentalités, souligne Ankraké.
Qu’est-ce que cela signifie être Réunionnais dans la République française ? Sans être assimilés, sans être traités comme des enfants, sans être obligés de choisir entre une chose et son contraire, alors que tout ce qui nous fait est diversité et complexité. Qu’est-ce que c’est d’être Réunionnais en ayant des dirigeants politiques et administratifs suffisamment émancipés pour agir en qualité de responsables dans l’intérêt général ?
Comment relever les défis du développement ? À savoir, les défis d’être soi, d’être acteur de ce qui se passe, être acteur des choix. Comment relever les défis de l’emploi dans un contexte de mondialisation, les défis de la liberté de penser et d’agir, les défis de la connaissance et du respect de notre diversité culturelle, les défis sociaux, du bien-être et de la paix ? Comment relever les défis de l’éducation, du développement écologique ? Comment relever tous ces défis si nous persistons dans la même voie de la dépendance.
Le monde change. Il change vite. Les centres de décisions et de créations sont partout et, surtout, ils ne sont plus le privilège des pays occidentaux. Pourquoi devrions-nous rester dans les mêmes schémas, dans les mêmes “tabous”, dans les mêmes carcans dont on connaît aujourd’hui les limites ?
« Un système qui favorise la paresse politique »
Nous avons trop souvent voulu répondre aux urgences en faisant le choix de l’exercice de notre droit à être comme tous les Français. Nous l’avons si bien fait que, le plus souvent, nous avons oublié de nous appuyer sur nos forces en assumant notre différence. Il ne s’agit pas de renier notre passé. Nous en sommes héritiers. Mais force est de constater que le système dans lequel nous évoluons, directement inspiré de l’histoire coloniale française, est de nature à nous humilier, à minorer toutes nos richesses culturelles, à déconsidérer les réalités géopolitiques et les leviers économiques qui sont propres à notre situation. C’est un système qui favorise la paresse politique de nombreux décideurs et organise un simulacre de démocratie.
Le cas de l’économie est éloquent à ce sujet : notre économie continue de s’organiser autour du système de l’import distribution qui n’est producteur ni de richesse, ni d’emplois à la mesure des enjeux. Quelle que soit la performance de nos entreprises, nous sommes incapables de satisfaire la demande d’emplois et les besoins de nombreux secteurs d’activités. Est-ce une fatalité ?
Devons-nous dire aux Réunionnaises et aux Réunionnais que nous sommes condamnés à être numéro un de toutes les régions de France et d’Europe du taux de chômage et des revenus sociaux ? Pourquoi faut-il que nous soyons en dehors de notre marché naturel qui est l’océan Indien ? Pourquoi faut-il que nous subissions le statut de région française et européenne qui nous empêche de développer de vrais accords commerciaux avec les pays qui nous entourent, et cela dans le respect ? Pourquoi faut-il que nous achetions pratiquement tout ce dont nous avons besoin ? Pourquoi faut-il que nos jeunes soient obligés de partir sans pouvoir revenir contribuer au développement de La Réunion ? Pourquoi 85% des touristes viennent du même pays ? Pourquoi les letchis, les goyaviers, les ananas restent sur le carreau au lieu de s’exporter ? Pourquoi y a-t-il une “sur-rémunération” sur le salaire d’une certaine catégorie de salariés ? Pourquoi ne sommes-nous pas dans les organisations économiques de l’océan Indien (le COMESA, la SADC ou l’Indian Ocean Rim) ? Pourquoi faut-il que plus de 70% des salariés des mairies ne soient pas titulaires de leur poste, alors que c’est un principe de droit ?
La départementalisation nous a donné le même statut que n’importe quel département de France. Nous étions supposés devenir des Français à part entière avec les mêmes devoirs et les mêmes droits. La pratique a montré que pour que nous soyons des Français, il aurait fallu renier l’histoire de la traite négrière, de l’esclavage, du marronnage et de l’engagisme. Il aurait fallu renier la langue créole, nos cultes et croyances, notre appartenance également au monde indiaocéanique et renier tous les éléments de notre patrimoine culturel. La pratique a aussi montré que pour des Français, nous n’avions jamais les mêmes droits que les autres.
La décentralisation n’a pas permis le développement économique
Que faisons-nous ? Continuons-nous de demander encore un peu plus de la même chose : des mesurettes, des choix incohérents, des dispositifs qui ignorent qui nous sommes ? La République est-elle prête à dépasser sa tradition de jacobinisme ? Est-elle capable de considérer la diversité qui la compose ? Et nous, sommes-nous prêts à nous reconnaître pour ce que nous sommes ?
Nous avons besoin d’un changement. Nous avons besoin d’une nouvelle donne qui passe par une forte prise de conscience du peuple réunionnais et de ses dirigeants politiques et administratifs. Nous ne faisons pas une religion de changer le statut. Nous disons qu’il faut changer les mentalités. Nous disons qu’il faut changer nos rapports avec l’État. Nous disons qu’il faut établir de nouvelles valeurs : respect, liberté d’action et surtout la responsabilité. Nous disons que le temps est venu de considérer notre potentiel et de nous battre pour assumer nos devoirs. Nous disons qu’il faut que cesse la peur, que cesse le chantage au largage, mais que soit renouvelé le contenu d’une vraie collaboration choisie et partagée. Nous disons que pour réussir une telle entreprise, il est primordial que chaque Réunionnais soit développé, encouragé dans sa fierté d’être Réunionnais, incité à prendre des risques calculés, à innover et à ouvrir des chantiers nouveaux. Pour réussir une telle entreprise, il faut une connaissance et un respect de la diversité culturelle qui nous caractérise. C’est ce qui nous donnera les clés à la fois pour lutter contre l’idéologie qui prétend bâtir l’unité sur l’uniformité et pour ouvrir plusieurs solutions à la mesure justement de notre diversité.
Notre association, tout en respectant et soutenant les revendications, notre responsabilité à susciter l’espoir pour agir. Nous voulons favoriser l’expression de la voix de celles et de ceux qui ont confiance en La Réunion.
Le Secrétaire,
Éric Alendroit
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