A Hôtel de la Région jusqu’au 9 juillet

Exposition ’Kréolité, créolités’ : Des regards sur nous-mêmes

25 juin 2004

L’Hôtel de Région accueille depuis lundi une magnifique exposition collective regroupant 19 artistes réunionnais. Se tenant du 21 juin au 9 juillet, le public aura manifestement le temps de découvrir ’Kréolité, créolités’. In lèkspozision pou tout sak la anvi pouss zot rèv pli dovan.

Avec le soutien du Conseil régional, l’association Kriké Kraké a rassemblé peintures, sculptures, photos, dessins permettant de valoriser des artistes qui s’estiment déjà ou se découvrent, se rencontrent et échangent, se confrontent nécessairement, tentant toujours de dépasser leurs propres limites. Certains sont déjà connus. Les William Zitte, André Béton, Henri Castelnau, Jean-Luc Gigan, Charly Lesquelin, David Mézino, Richard Vildeman sont certes déjà reconnus, parfois même à travers le monde.
Et chacun porte en lui, en son œuvre, une singularité propre, un style distinct, tous empreints d’une poésie, qui brûle mais ne se consume pas, de la terre réunionnaise. La Réunion n’est-elle pas terre des poètes ? Et que dire du travail de ceux qui se cataloguent "peintre débutant". On distinguera leur regard attendrissant sur une île, qui se cherche, comme eux, dira Pierre Hoarau, un poète d’une rare fibre. Lui, qui dit notre île, avec ses mots. Avec ses maux ?

Le monde est réunionnais

Et puis les natures mortes, les paysages et portraits liés au souvenir des grands-parents - que nous offrent à redécouvrir, de leurs pinceaux néophytes, Nathalie et Nelson Boyer - nous aident avant tout à comprendre qu’"il suffit de peu de choses", pour reprendre le texte de Sophie Hoarau de l’association Kriké Kraké. Les amateurs d’art pourront également s’abreuver de la quête artistique de Margareth Adenor, Bertrand Bourdon, Jean-Pierre Charpentier, Alicia Devaud, Jean-Noël Enilorac, Stéphane Gilles, Bernard Payet et Jean-Mary Turpin dit “Jésus”. Ils servent à faire "reconnaître qu’un peuple vit à la source même de l’art", selon Sophie Hoarau.
Les artistes ainsi réunis nous ouvrent sur une part de nous-mêmes, nous qui connaissons tous Brassens et l’idéal de Molière. Ne sommes-nous pas Afrique ? Qui prétendrait que Madagascar, l’Inde, la Chine ne sont pas en nous ? Le tout est notre créolité, dans nos différences et nos similitudes.
Bref ! le but est d’exprimer la diversité foisonnante des expressions artistiques de l’île. Du moment que l’on conçoive que tout autant sculpteur, photographe, peintre, dessinateur qu’ils soient, c’est un peu de poésie réunionnaise que ces artistes offrent à tout un chacun. Et certains espèrent voir notre art contaminer le monde. Et ce n’est pas le commissaire de l’exposition qui dira le contraire, dans sa démarche réconciliatrice entre sa création et sa quête identitaire. Le monde serait-il réunionnais ? Les artistes doivent sûrement y répondre, tout en montrant quelle histoire réunionnaise il leur incombe de raconter.
Une exposition à découvrir, qui n’aurait pas vu le jour, insiste Sophie Hoarau, sans la contribution de Thierry Perillo, directeur de cabinet des Terres australes antarctiques françaises (TAAF), qui a permis la première escale artistique de "Créolités, Modernité" en octobre dernier.
Sophie Hoarau tient à remercier William Zitte pour ses judicieux conseils, ainsi que le dévouement d’André Béton, commissaire de l’exposition. Enfin, elle invite le public réunionnais à venir découvrir cette exposition qui parle de notre pays. Peut-être mieux qu’avec les mots.

Bbj


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