Poète, critique, traducteur...

Faire revenir Lacaussade à l’école

26 mai 2004

Deux journées d’études autour d’Auguste Lacaussade ont eu lieu à l’Université de La Réunion. Plus d’une vingtaine de chercheurs en littérature française, langues, droit, Histoire, ont présenté le fruit de leurs travaux et ont débattu sur cette figure réunionnaise incontournable et encore peu étudiée.
Pour le Comité scientifique, "il s’agit d’abord de mieux faire connaître ce Bourbonnais exilé qui a souffert toute sa vie de l’humiliation subie dans sa jeunesse, afin que l’opération Retour des restes du poète Lacaussade dans son île natale, initiée par des étudiants en licence d’histoire, connaisse demain une adhésion massive de la population réunionnaise".
Plusieurs séances présentaient un état des lieux de la recherche. La première, “Un Bourbonnais humaniste dans un concert européen”, a eu lieu à l’Hôtel de Région sous la présidence de Prosper Eve, coordinateur du Comité scientifique. Les autres ont toutes eu lieu à la Faculté de Lettres. “Le fils d’une affranchie d’avant 1848 dans son milieu natal”, “Regards sur l’œuvre de Lacaussade”, “Modernité de Lacaussade”, “Richesse de l’humaniste”, tels étaient les intitulés, autant d’appels à la curiosité de chacun.
Pour le coordonnateur de ces rencontres, "il fallait être là pour poser des questions pour faire avancer la cause de Lacaussade". Malheureusement, il constate que "finalement, on demande aux bibliothécaires, aux enseignants, aux proviseurs, aux professeurs de lettres de venir participer et ils n’assistent pas". Une classe entière hier matin donnait l’exemple : "il y avait des enfants du collège de Sainte-Anne. Ils étaient venus à la recherche de documents, d’informations. Ils ont pu participé au colloque", confie Prosper Eve qui tire la sonnette d’alarme : "Je pense qu’Auguste Lacaussade est un poète méconnu qui mérite de pénétrer dans les établissements scolaires. Ce n’est pas en restant chez soi qu’on fera avancer les choses. Il faut que La Réunion se lève et se mette debout pour apprendre qui était ce fils d’esclave, cette figure sortie du monde esclave".

Eiffel


"Je ne veux point dormir sur la terre étrangère"

Le poète Auguste Lacaussade exprimait dans ses poèmes son désir de reposer à La Réunion. Il écrit dans “La Mer” : "Je ne veux point dormir sur la terre étrangère / Sur la terre du Nord je ne veux point mourir ! / J’aurais froid sous un sol sans flamme et sans lumière, / Mes yeux veulent se clore où Dieu les fit s’ouvrir !"


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