Le Jour de l’An tamoul célébré à la Région

Faire vivre la richesse culturelle de notre société

2 mai 2005

Samedi dernier, le Conseil régional et la Fédération des associations et groupements religieux hindous et culturels de La Réunion célébraient le Nouvel An tamoul à l’Hôtel de Région. Un public nombreux a répondu à l’appel, avec notamment la sénatrice de La Réunion Gélita Hoarau, le recteur Bernard Boene, le secrétaire général du Parti communiste réunionnais, Élie Hoarau, ainsi que de nombreux élus et représentants d’associations cultuelles et culturelles.

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Faire reconnaître une laïcité réunionnaise, telle était la teneur du message adressé samedi conjointement par Marc Cadivel, président de la Fédération des associations et groupements religieux hindous et culturels de La Réunion et par Paul Vergès, président de la Région. Cette laïcité est "construite à partir du respect mutuel de chaque religion", précise Paul Vergès. Concrétiser cette laïcité, cela passe par exemple par la reconnaissance des jours fériés marquant les dates importantes des calendriers apportés par les différentes civilisations qui ont peuplé La Réunion.
Ainsi, les Réunionnais d’origine chinoise fêtent Guan di et le Jour de l’An, ceux qui sont d’origine musulmane fêtent l’Aïd, quant aux Réunionnais d’origine tamoule, ils connaissent les temps forts du Dipavali et du Jour de l’An. Mais jusqu’à présent, les seules fêtes religieuses qui correspondent à des jours fériés sont celles des Réunionnais catholiques.
La célébration de Parthiba 5106 à la Région a été l’occasion de rappeler la revendication des Réunionnais d’origine tamoule, à savoir, faire de Dipavali et du Jour de l’An des jours fériés à La Réunion. Portée depuis déjà de nombreuses années, cette revendication montre que grâce au dialogue entre Réunionnais, les choses avancent.
Marc Cadivel a en effet rappelé que l’évêque est prêt à aller vers une répartition plus équitable des jours fériés. Le président de la Fédération des associations et groupements religieux hindous a aussi rappelé que l’État est interpellé au niveau gouvernemental sur cette question.

"La sueur du Malbar a fait la richesse de La Réunion"

La célébration de samedi a été aussi l’occasion pour Paul Vergès de revenir sur l’apport des Réunionnais d’origine tamoule à la construction de notre pays. La raison de la venue de ces milliers d’engagés de l’Inde était le développement de la culture de la canne à sucre, ce qui fait dire au président de la Région, s’inspirant d’Aimé Cézaire, que "la sueur du Malbar a fait la richesse de La Réunion". Concentrés autour des usines et des grandes propriétés, ils ont pu préserver leur religion.
Comme toutes les différentes civilisations qui ont contribué à édifier La Réunion, l’apport tamoul est indissociable de la société réunionnaise. "Une bataille est en train d’être gagnée", insiste Paul Vergès, "c’est la reconnaissance de l’apport des différences pour faire une société enrichie". Des apports qui aujourd’hui nous permettent de "resituer La Réunion dans son ensemble géoéconomique". Cela ouvre de nouvelles perspectives, des échanges avec l’Inde et la Chine, les grandes puissances émergentes de notre région.
Après les prises de paroles, la célébration s’est poursuivie avec les prestations de Raju et de ses élèves, d’India Rodja Kajagam, de Sarasvathi et du Centre culturel régional indien (CECRI).

Manuel Marchal


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