Festival inter-régional du roman

Faites du roman

24 novembre 2004

Toute cette semaine, l’Union pour la défense de l’identité réunionnaise (UDIR), organise le Festival inter-régional du roman (FIRO), avec la participation de romanciers de l’océan Indien et de France. Une semaine où le livre et son auteur iront à la rencontre des lecteurs.

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Une vingtaine d’auteurs seront présents, dont le Mahorais Nassur Attoumani, le Mauricien Alain Gordon Gentil, le Seychellois Jean-Joseph Madeleine, la Malgache Michèle Rakotoson, le Comorien Mohamed Toihiri et Mariella Righini, Parisienne auteur de “Bonbon Piment”. Comme pour le festival inter-régional de poésie, des rencontres ont été planifiées avec le public, particulièrement du public scolaire, dans des collèges, lycées. Le grand public n’a pas été laissé pour compte. Vendredi 26, à partir de 14 heures 30, il sera accueilli à la médiathèque Benoîte Boulard du Port, avec les auteurs invités et réunionnais. On reconnaîtra l’effort auprès du public scolaire.
L’UDIR souhaite ainsi encourager la lecture, l’écriture, le dialogue autour du livre, avec un auteur qui vit à Paris ou dans les îles. C’est d’un intérêt capital pour la reconnaissance de la littérature indocéanique. Depuis des décennies, nos romanciers ne se contentent plus de s’influencer des grandes œuvres de la langue française. Leur écriture innove, surprend. Fort de ce constat, l’UDIR entend faire découvrir ses textes originales, les interroger, les analyser. Peut-être fera-t-on naître de nouvelles vocations dans nos îles ?

Dialogue avec les îles

L’imaginaire des îles demande à s’ouvrir sur le monde. Les vérités de cette imaginaire, ses contradictions, ses richesses culturelles apportent au jeu de l’écriture, faisant souvent un majestueux pied de nez à la littérature “mère”. C’est ce qu’il importe de valoriser. Le FIRO a d’ailleurs pour but avoué "d’amener les écrivains réunionnais et de l’océan Indien à mieux se connaître, à faire vivre le concept de l’indocéanisme afin de faire entendre, dans le meilleur des cas, une seule voix sur la scène régionale, nationale, voire internationale".
Radjah Véloupoullé, qui représentait le président Paul Vergès, soulignait toute l’importance de cette littérature et des langues régionales, et confirmait la volonté de la Région Réunion de mettre en valeur ce patrimoine, en soutenant une telle initiative.
Jean-François Sam Long, président de l’UDIR, note cependant l’ultime nécessité de favoriser la création d’ateliers d’écriture, se félicitant par ailleurs de la prochaine institution d’un centre régional du livre. L’auteur réunionnais Francky Lauret le signifiait à juste titre. "Il faut que l’écrivain soit publié, que le livre rencontre ses lecteurs".
Le FIRO, en même temps que d’instituer un espace de dialogue entre auteurs d’îles voisines, entend travailler à une meilleure reconnaissance de la littérature réunionnaise. Et pour cause. L’auteur comorien Mohamed Toihiri, par ailleurs enseignant à l’Université du Michigan, notait "la salutaire utilité de l’irruption des langues régionales dans la littérature francophone".
Encore faut-il que ces dites langues soient reconnues, quand bien même l’UNESCO a décrété cette année comme étant l’année du patrimoine immatérielle. Les artistes invités et leurs homologues réunionnais travaillent à une meilleure reconnaissance de leur patrimoine linguistique. Et leurs créations littéraires veulent aller à la rencontre de ses lecteurs tout au long de la semaine pour partager avec eux cette richesse inestimable.

Dialogue avec les auteurs

Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de rencontrer les auteurs hier à la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Château Morange, aujourd’hui, à 17 heures 30, cette fois au Conseil régional, le thème “la créolisation et l’utilisation du français régional dans le roman” sera abordé en présence des auteurs Axel Gauvin, Mariella Righini, Michèle Rakotoson et Alain Gordon Gentil. Comme hier, la manifestation sera aujourd’hui ponctuée de sobatkoz.
Vous pourrez également rencontrer les écrivains aux cours des deux séances dédicaces, prévues cet après-midi à la librairie Gérard, de 15 heures à 17 heures. Samedi prochain, c’est la librairie L’entrepôt qui ouvrira ses portes aux romanciers présents dans ce festival, de 15 heures à 18 heures 30.
Nous ne pouvions faire l’impasse sur la nouvelle parution de Francky Lauret. “W” sort à point nommé aux éditions UDIR, après avoir été publié dans nos pages sous forme de feuilleton. Le jeune auteur réunionnais signe ainsi sa troisième publication, et participera aux séances de dédicaces. Parmi cette actualité littéraire, notez avec intérêt sur votre agenda la journée spéciale du roman, qui aura lieu demain au lycée Stella, avec Daniel Lauret, Bernadette Thomas et Anne Cheynet.
Autre événement important : la troupe Véli donne le spectacle “la parole aux romans”, de 9 heures à midi, au lycée Jean Hinglo, au Port. Et s’il faut donner la parole aux romans indocéaniques, pourquoi ne pas réunir les auteurs autour d’une œuvre collective ? Daniel Honoré, gramoune la di, le proposait. L’idée semble être retenue pour les prochaines éditions du festival.

Bbj


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