’Après la plage’

Fier d’être créole

18 janvier 2010, par Cinthia Fontaine

Hier, Télé Réunion Tempo a, dans le cadre de l’émission “Archipel”, diffusé un documentaire de Pierre Lane, ’Après la plage’.

L’Ile Maurice est vue par le monde comme un paradis touristique. Comme La Réunion, elle est un carrefour de cultures et de religions, regroupant des communautés d’origines indienne, chinoise, européenne, africaine… Cependant, derrière l’image carte postale, la communauté créole (descendants d’esclaves africains) vit un véritable problème d’intégration. Victimes de fléaux sociaux tels que le chômage, la pauvreté, les habitats délabrés, l’échec scolaire, la drogue et la délinquance, elle peine à se reconstruire après une Histoire qui a nié ses racines et son identité. Alors qu’elle représente un quart de la population mauricienne, elle n’est pas reconnue dans la Constitution du pays.

Le documentaire s’attache plus particulièrement au cas de Jocelyn Grégoire, prêtre catholique et leader charismatique de la communauté. Pour lui, comme pour les autres qui ont épousé cette cause, le Créole doit apprendre à compter sur lui-même, sur ses propres capacités. Il doit devenir acteur de sa propre émancipation. C’est par la fierté d’être créole que passera le chemin de l’intégration.

Comme un leitmotiv, il répète cette phrase : « Nou pa kapav ? Nou besoin kapav » (Sommes nous capables ? Nous devons être capables). Ce slogan, à La Réunion nous le connaissons bien, nous l’appliquons et nous le répétons à ceux qui ne veulent pas avancer ; Nou lé kapab.
Ce documentaire, qui illustre bien les difficultés des Créoles de l’Ile sœur, rappelle combien il est difficile de se construire sans racines, lorsque que l’on a perdu le nom de ses ancêtres, lorsque les lieux où aller se recueillir sur la tombe de ceux qui nous précédé n’existent pas.

Sur notre île où les difficultés sont encore nombreuses, où la pauvreté est encore bien présente, certains se battent pour offrir un lieu de mémoire, un lieu de fierté, un lieu où toutes les cultures qui ont fait notre île convergent pour montrer à tous que la multi-culturalité est richesse. La Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (MCUR) répond parfaitement à ce besoin d’ancrage dans l’histoire que connaissent les communautés qui ont vécu l’exil et l’adaptation à un univers nouveau.

CF


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