Hier au cimetière du Père Lafosse

Gou nasyon

2 novembre 2012

Comme chaque année, le cimetière du Père Lafosse a accueilli une cérémonie en hommage aux « Réunionnais morts sans sépulture ». Un évènement qui s’adresse à la mémoire des Réunionnais, mais aussi à leurs combats passés, présents et futurs...

La commémoration, qui reprend une tradition populaire elle-même reprise par le militantisme communiste depuis plusieurs décennies, a pris un tour officiel depuis 2009, lorsqu’une stèle a été inaugurée par Paul Vergès à l’initiative de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (MCUR). Cette année, ce sont encore et surtout des militants qui avaient fait le déplacement. Des hommes et des femmes venu(e)s de toute l’île, parmi lesquels Gélita Hoarau, Yves Grondin, Denis Irouva, Fabrice Hoarau, Daniel Duriès, Krishna Damour, se sont retrouvés pour un hommage aux Réunionnais morts sans sépulture. Ceux-ci, a déclaré Claude Hoarau, ont été victimes d’un «  régime qui cherchait à ôter leur humanité à ses victimes, jusque dans la mort, les privant de la reconnaissance et des gestes les plus évidents qui font la dignité  ». S’il a rappelé la nécessité de bannir tout réflexe de haine ou de vengeance, le maire communiste a rappelé le rôle joué par la France dans le drame de l’esclavage. Une responsabilité qui, selon ses propos, pèse non pas sur un peuple et une culture, mais sur le «  mode de production capitaliste  ».

« Pour une Réunion toujours plus réunionnaise »

Celui-ci, estime Claude Hoarau, continue de faire peser sur les peuples du monde et sur le peuple réunionnais «  le joug de l’exploitation de l’homme par l’homme  » . C’est ce mécanisme d’extorsion de la force de travail qui a pris, au cours d’une période donnée, la forme de l’esclavage. Si celui-ci a disparu en tant que tel, rappelle Claude Hoarau, l’injustice et l’écrasement du plus grand nombre au profit d’une minorité continuent de plus belle. Et hier comme aujourd’hui, la rébellion s’élève contre cet ordre injuste… Claude Hoarau a ainsi appelé à «  faire en sorte que ce combat, ce combat pour la mémoire soit lié au combat pour l’Egalité d’aujourd’hui  ». Combat qui, ici comme ailleurs, requiert «  l’unité  », affirme l’élu saint-louisien, qui a évoqué les « circonvolutions inacceptables » de ces combats fondamentaux « pour une Réunion toujours plus réunionnaise » .

Unité, lutte, mémoire : Arsène Cataye et Dédé Lansor ont fait écho à ces thèmes, entonnant le chant devenu presque un hymne, dont le titre seul parle pour tous ceux qui étaient présents ce jour-là au cimetière du Père Lafosse : Gou nasyon.

Correspondant

A la Une de l’actuMaison des civilisations et de l’unité réunionnaise

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