Gran-Mèr Kal, l’âme de la Semaine créole

10 septembre 2004

La semaine créole, qui a lieu dans la dernière semaine d’octobre, s’annonce déjà comme un succès pour le comité de coordination. Cette année encore, la semaine sera placée sous l’égide de Gran-Mèr Kal.

C’est en 2001 que la coordination de la semaine créole a choisi Gran-Mèr Kal comme personnage mythique fédérateur des différentes actions. La même année, le Conseil municipal de Saint-Paul votait l’adoption d’une journée annuelle dédiée à Gran-Mèr Kal, le dernier samedi d’octobre. En 2002 et en 2003, la Semaine créole a perpétué ce rendez-vous avec Kala. Cette année, pour José Macarty, "nous franchissons un palier en impliquant de nouveaux acteurs et de nouvelles associations", qui contribueront à faire du 30 octobre prochain une grande Zourné Gran-Mèr Kal.
Le site www.semaine.creole.fr est ouvert, une adresse en français, tout comme la conférence d’hier, où pas un mot de créole n’a été employé. Pousa minm nout lartik lé pa an kréol.
Un dépliant poster a été édité pour présenter les différentes versions de Gran-Mèr Kal ainsi que sa dimension multiculturelle au sein de la société réunionnaise. Les versions présentées s’appuient davantage sur la littérature que sur la mémoire orale. La légende de Gran-Mèr Kal est multiple, l’origine de Kala reste mystérieuse, elle s’impose dans notre imaginaire collectif et demeure un personnage récurrent de notre culture.

Kala et Halloween

Gran-Mèr Kal est fêtée la veille d’Halloween. Ce qui fait dire à José Macarthy que "ce n’est pas parce que nous célébrons Gran-Mèr Kal que nous rejetons les autres cultures". Ainsi Kala se fêterait en plus, ou à côté. La prévenance du président de la coordination de la semaine créole laisse pourtant sceptique, car loin de faire de l’ombre à Halloween, Kala pourrait bien au contraire s’y confondre et s’y perdre. Il n’y a qu’à voir la représentation, très sorcière, que l’on donne d’elle sur l’affiche 2004.
"Ce n’est qu’une vision parmi tant d’autres", prévient José Macarty, mais une vision tellement occidentalisée, halloweenisée. Est-ce en s’appuyant sur cette image là que notre patrimoine légendaire est mis en valeur ? La semaine créole ne court-elle pas le risque de basculer dans un folklore moderne ?
La Semaine créole ce n’est qu’une fois dans l’année, et ce n’est que sept jours. Félicitons-nous que cet intervalle permette de mener un travail collectif de l’ensemble des associations et des institutions auprès des enfants et du grand public. La Semaine créole aura certainement un grand succès, et plus encore, un grand mérite puisque pendant quelques jours, les conteurs réunionnais seront au centre du temps.
Non seulement le conte y est à l’honneur, mais aussi la musique, les témoignages de gramoun, l’art culinaire... Les expositions sur les objets lontan et autres stands sur la vie créole seront multiples. Radio, télévision et presse réserveront un accueil de choix à ce personnage mythique et les intervenants sont de qualité.
Malgré tout, la Semaine créole manque d’ambition à notre goût. Si elle franchit effectivement un palier par la densité de la manifestation, il lui manque pourtant encore quelque chose pour permettre un véritable enracinement et surtout une floraison.

Eiffel


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