Ce dimanche 10 décembre à Saint-André

Hommage à Édouard Savigny et aux autres victimes de violences coloniales

9 décembre 2023, par Paul Dennemont

Pendant longtemps les droits fondamentaux du peuple réunionnais ont été bafoués : les libertés d’opinion, le droit de vote, le droit d’expression, d’information n’existaient pas. La fraude électorale était soutenue par le pouvoir en place. Les municipalités dirigées par les anciens compagnons du Dr Vergès ont été dissoutes, l’une après l’autre. Toute expression identitaire était sévèrement réprimée.

Les communistes ont payé un lourd tribut, plus particulièrement sous l’ère Michel Debré, Premier ministre, puis ministre de la Justice et député de la Réunion frauduleusement élu dans la 1ère circonscription en mai 1963. Pour avoir défendu ces libertés fondamentales, le journal « Témoignages » a été régulièrement saisi, son directeur de publication poursuivi en justice, des militants du PCR ont perdu leurs emplois, certains ont été exilés de force, d’autres ont été emprisonnés. Plus grave encore, des camarades ont été assassinés :

Marcel Dassot, suspecté d’être l’auteur d’inscriptions sur les murs de Saint-Denis, visant un magistrat, meurt chez lui, le 20 octobre 1949, d’un traumatisme crânien après une garde à vue. Il avait 21 ans.

François Coupou , un jeune dionysien est assassiné le 29 mai 1958, à proximité de la Cour Lucas, à Saint-Denis, après un rassemblement du PC.

Eliard Laude, 17 ans, est tué le 15 mars 1959, d’une balle en plein cœur, devant un bureau de vote à Sainte-Clotilde, le soir des élections municipales.

Thomas Soundarom, ouvrier agricole de 42 ans, à Saint-Louis, est tué d’une balle dans la poitrine, le 6 février 1962, lors d’une manifestation de planteurs, soutenue par le PCR .

Edouard Savigny est assassiné, le 10 décembre 1967 à Saint-André, un jour d’élections auxquelles Paul Vergès était candidat.

Joseph Landon, âgé de 35 ans, est assassiné le 17 mai 1974, au Port, après un meeting de Paul Vergès, lors de la campagne des présidentielles.

Rico Carpaye, un jeune Portois de 17 ans, est tué le 14 mars 1978 au Rond-Point du Sacré Cœur, lors du passage du cortège du député Jean Fontaine, nouvellement élu dans la 2e circonscription.

Les auteurs de tous ces crimes odieux — quand ils ont été poursuivis — ont à chaque fois bénéficié de la plus grande clémence du tribunal.

Le 10 décembre 1967, Paul Vergès, candidat aux élections municipales et cantonales à Saint-André, a été arrêté et expulsé de la commune, et Edouard Savigny assassiné. Le double scrutin truqué du Dr Dubard sera invalidé par le conseil d'État.
Le 10 décembre 1967, Paul Vergès, candidat aux élections municipales et cantonales à Saint-André, a été arrêté et expulsé de la commune, et Edouard Savigny assassiné. Le double scrutin truqué du Dr Dubard sera invalidé par le conseil d’État.

Le PCR a résisté et a pu faire avancer progressivement le respect des droits du peuple réunionnais. Pour que ces tragédies et cette page de notre histoire ne tombent dans l’oubli, chaque année et fidèle à la tradition initiée par Ary Payet, une délégation de la Section PCR de Saint-André se rend sur la tombe d’Edouard Savigny pour lui rendre hommage — et par la même occasion — aux autres camarades tombés sous les coups de la répression. Cette année, ne dérogeant pas à la règle, elle donne rendez-vous, ce dimanche à 9 H 30, devant l’entrée du cimetière du Centre-Ville, à toutes celles et tous ceux qui souhaitent s’associer à cet hommage, à cette fraternelle manifestation militante.

Paul Dennemont

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