“Kalbanon” sort un numéro spécial

Hommage au Rwa Kaf

28 août 2004

« Li té koné pa lir, li té koné pa ékrir », mais a profondément gravé son nom dans l’histoire culturelle de La Réunion. Personnage emblématique du maloya traditionnel, le Rwa Kaf nous quittait récemment, et c’est fort justement que ’Kalbanon, le magazine culturel de Sainte-Suzanne’ lui dédie un numéro spécial.

En novembre 2001, plus de 1.500 personnes sont venues lui rendre un hommage chez lui sur la propriété des Trois Frères, à Sainte-Suzanne. On fêtait alors les 80 ans de Gérose Barivoitse, dit le Rwa Kaf, malheureusement affaibli par la maladie. L’occasion était manifestement donnée de rencontrer un grand artiste réunionnais, gardien nout maloya, conteur d’exception, qui connaîtra entre autres la scène de l’Olympia.
"Reconnu au niveau régional, national, voire même international", déclare Maurice Gironcel, maire et conseiller général de Sainte-Suzanne, le Rwa Kaf est pourtant resté "un homme simple", plus attaché à la convivialité familiale qu’au stress de la notoriété.
Un mois après sa disparition, “Kalbanon” a choisi d’éditer un numéro spécial sur cette figure incontournable de notre paysage culturel. "Sainte-Suzanne travaille à préserver son patrimoine culturel et historique", confie Angélina Imira, adjointe chargée de la Culture, tout en indiquant que le Rwa tient une place essentielle dans cette richesse à préserver. "Il faut aussi transmettre ce patrimoine à notre jeunesse" ajoute-t-elle. “Kalbanon” apporte ici sa pierre à l’édifice, en livrant aux lecteurs la vie du chanteur de maloya, notamment au travers d’une interview de sa fille Reine-Marie. Photos, témoignages, ou encore réactions de ses amis de longue date, agrémentent par ailleurs le magazine, avec en plus un poster du Rwa Kaf. Un bel hommage que ne pouvait manquer de rendre le magazine culturel de la ville.

"Sainte-Suzanne sera la capitale du Maloya..."

Émue lors de la présentation de la revue, Reine-Marie raconte la "sereine" prise de position de son père en faveur de sa tradition, de son maloya, même au temps de l’oppression post-coloniale, où le maloya était "interdit". "Li la aport bokou o maloya, nou la aprann maloya ék li", livre-t-elle. Remerciant tous les acteurs de ce travail, elle livre quelques anecdotes croustillantes, lorsque la scène de l’Olympia était ouverte au maloya du Rwa. Il disait alors aux spectateurs "Mi yèm zot tout, le noir, le jone, zinvalid, tout", poursuit Reine-Marie.
Aujourd’hui, tout demoun i arkoné son zarlor. Au point même que d’autres surprises s’annoncent. Maurice Gironcel l’annonçait déjà lors des festivités placées autour d’une autre figure sainte-suzannoise, Edmond Albius. La salle des fêtes située au Bocage portera prochainement le nom du Rwa Kaf, et c’est tant mieux. Le maire le certifiait encore hier, à l’occasion de la sortie du numéro spécial de “Kalbanon” : "Le 20 désanm, la salle des fêtes portera le nom de Gérose Barivoitse, dit le Rwa Kaf".
À côté de cet honneur, une grande manifestation culturelle est en train d’être organisée, en partenariat avec la ville, la CINOR et la Région. "On attend entre 10 et 12.000 personnes", assure-t-il, "Sainte-Suzanne sera la capitale du Maloya pour le prochain 20 désanm". Et c’est encore tant mieux. On prévoit la participation de nombreux artistes pour la tenue d’un spectacle, allant de "18 heures à 6 heures du matin". La manifestation devrait par ailleurs se faire en présence du ministre malgache de la Culture, et d’autres personnalités locales. Si le 20 désanm est la "fèt kaf", La Réunion fêtera son Rwa.

Bbj


Nathalie Natiembé ce soir au Séchoir

Chanteuse de caractère et de convictions, Nathalie Natiembé présente en avant-première son futur album. Elle a invité les musiciens Lélou Menwar, Jean Amèmoutou, Régis Gizavo et Samy Waro à participer à son concert. Rendez-vous ce soir à 20 heures 30 au Séchoir.


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