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À l’occasion de la semaine Bleue
21 octobre 2004
Raphaël Folio a été fait citoyen d’honneur de la Petite-Ile par Christophe Payet, député-maire. À 81 ans, il a reçu l’hommage de sa ville natale devant près de 700 personnes.
Il est un dicton selon lequel “nul n’est prophète en son pays”. Mais il est aussi d’heureuses exceptions. L’hommage rendu à Raphaël Folio et la distinction qui lui a été accordée avec ce titre de “citoyen d’honneur” de la commune de la Petite-Ile en est assurément une.
Lui qui a jeté son dévolu sur le cirque de Salazie, qui s’est établi dans une vieille case créole à Hell-Bourg, redonnant à sa demeure un lustre et une âme, méritait bien cet hommage de sa commune natale, bien qu’il fut plus connu à l’autre bout de l’île où son lieu de retraite est devenu un passage obligé pour qui veut goûter au charme désuet d’une vieille maison créole nichée dans un écrin de verdure, où l’on retrouve une kyrielle d’objets lontan, témoins d’un mode de vie...
C’est donc à l’occasion de la semaine Bleue que Raphaël Folio, 81 ans, est venu mardi dernier recevoir l’hommage de sa ville natale, devant près de 700 personnes réunies à la salle multimédia “Le Fangourin”.
Marc Kichenapanaïdou, président du Groupe de recherches sur l’archéologie et l’histoire de la terre réunionnaise (GRAHTER), retraçait les grandes lignes de la vie de Raphaël Folio qui commence le 4 février 1923 dans une Petite-Ile qui ne rêvait pas encore d’être “une ville à la campagne” et se contentait d’être campagne et grenier du Sud de l’île.
Un père planteur qui alterne travaux des champs et fabrication de bardeaux, bâtisseur de la maison familiale, une mère titulaire d’un certificat d’études, qui mettait son savoir à la disposition des autres et que l’on sollicitait volontiers, neuf frères et sœurs... De quoi, quelques décennies plus tard, vous fournir des souvenirs d’une enfance heureuse.
Si ce n’étaient quelques couacs. Comme par exemple ce curé, qui ne semblait pas admettre que parmi ses ouailles, le père Folio, pourtant organiste et chef de chœur, trouve encore du temps pour lui aussi prêcher la bonne parole, politique celle-là, à ses semblables.
L’histoire ne dit pas si le Don Camillo petit-îlois a excommunié le géniteur de Raphaël Folio, mais il y a fort à parier que cela n’a pas laissé indifférent le fils, qui a montré tout au long de sa vie une certaine propension à se révolter contre les injustices.
On peut voir comme un clin d’œil malicieux du destin qu’il ait eu comme instituteur un certain Benjamin Hoarau, éminent progressiste du Sud, qui laissa l’image d’un enseignant engagé, dont certains disaient même qu’il avait un faux air de Léon Blum...
D’autres, plus vindicatifs, estimaient que Benjamin Hoarau (qui a une rue et un stade à son nom au Tampon) méritait bien le qualificatif de “hussard noir de la République” que l’on attribuait jadis aux enseignants qui affichaient leur penchant à gauche...
C’est donc avec Benjamin Hoarau qu’il passe son certificat d’études, viatique qui lui permet d’aller ensuite à Saint-Pierre décrocher son brevet élémentaire, précieux sésame délivré au compte-gouttes à l’époque...
À l’âge de 21 ans, tout juste majeur, le voilà mobilisé. Nous sommes en 1944. Une parenthèse vite refermée, d’autant qu’il avouera ne pas avoir gardé, loin s’en faut, un souvenir impérissable de son passage sous les drapeaux.
“Rendu à la vie civile” selon la formule consacrée, Raphaël Folio réussit le concours de l’école normale, ce qui fait de lui un instituteur. Après la Petite-Ile et Saint-Pierre, le voilà au Port où il entame une carrière d’enseignant pour laquelle il n’a pas vraiment les yeux de Chimène. Ce désamour le conduit à passer avec succès le concours d’ingénieur de la météorologie. En 1948, après bien des difficultés, il parvient à se faire payer son voyage pour “partir pou France” comme on disait alors.
Après la France, l’ingenieur météo Raphaël Folio revient dans l’océan Indien pour exercer à Madagascar, alors colonie française. Durant son séjour dans la Grande Île, il découvrira certains aspects peu reluisants du colonialisme, notamment une certaine forme de discrimination raciale.
Ainsi, bien qu’appartenant au même corps de métier, ceux qui étaient originaires de La Réunion, de Madagascar et de la France n’étaient pas logés à la même enseigne. Que ce soit pour les repas ou tout simplement pour se rendre dans la capitale, Antananarivo. Sur ordre du chef, le personnel malgache n’avait pas droit au bus de l’aviation civile, tandis que les ingénieurs originaires de la Grande Île étaient considérés comme “inférieurs”.
Autant de discriminations qui amènent tout naturellement l’ingénieur Raphaël Folio à manifester son mécontentement et à lutter contre ces discriminations.
Après cinq années passées à scruter le ciel malgache, Raphaël Folio regagne La Réunion en 1961 et c’est dans son île qu’il terminera sa carrière. Si certains affirment que “la vie commence à soixante ans”, pour Raphaël Folio, elle a continué sous une autre forme et dans un nouveau décor.
Ce sera Hell-Bourg, dans le cirque de Salazie où il est victime d’un coup de foudre pour une vieille case créole. Sans doute a-t-il fait figure d’original à une époque où la notion même de patrimoine était absente du vocabulaire collectif.
Avec passion et patience, il a requinqué ce qui est devenu, au fil du temps, la “Maison Folio” qu’elle semble avoir toujours été. C’est avec le même enthousiasme qu’il a fouiné, accumulé, rénové et mis en valeur une foultitude d’objets lontan, constituant chez lui un petit musée où chaque objet semble avoir une âme, une histoire.
Quand on a eu la chance de pouvoir passer quelques instants avec le maître des lieux, quand il vous a fait l’honneur de vous raconter, autour d’un verre, l’origine de certains de ces objets, et surtout en quels lieux il a pu parfois les récupérer... On ne peut que mesurer à sa juste valeur l’hommage qui lui est rendu.
Infatigable touche-à-tout, curieux de tout, il a tracé son sillon sans tambour ni trompette, là où d’autres, pour un résultat moindre, se seraient crus obligés d’en faire des tonnes. Au delà des poncifs, des discours officiels et des hommages appuyés, l’initiative du député-maire de la Petite-Ile, Christophe Payet, d’honorer de son vivant un fils de la commune, mérite d’être soulignée. Une chose est sûre : tous ces honneurs, pour mérités qu’ils sont, ne tourneront pas la tête à Raphaël Folio qui continuera, avec sa bonhomie et sa modestie, à faire visiter la maison qui porte son nom. Il était déjà citoyen de La Réunion, le voilà maintenant citoyen d’honneur de la Petite-Ile. On lui devait bien ça. Pour lui, et pour sa famille à qui il a su faire partager sa passion et qui le lui rend bien...
S. D.
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