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Festival Kréol des Seychelles
28 octobre 2004
’La fête kréol a ses enfants’, entend-on dans un séga moutia. Samedi à Victoria, capitale des Seychelles, le vice-président Joseph Belmont le rappelait avec vigueur, et déclarait ouverte la 19ème édition de cette fête de la culture kréol. Des représentants réunionnais y participent.
Le but du Festival Kréol des Seychelles est clair : placer la kréolité dans un cadre harmonieux, montrer toute l’importance de son influence dans la construction de nos sociétés. Et il faut voir comment tout un peuple s’est approprié une célébration devenue incontournable.
Samedi, dans la capitale Victoria, le vice-président Joseph Belmont rappelait avec vigueur que "La fête kréol a ses enfants", comme on l’entend dans un séga moutia. Le vice-président a ainsi ouvert la 19ème édition de cette fête.
Commence dans les rues de Victoria, Laserenad (défilé), avec en tête du défilé la ministre seychelloise de la culture et du sport, Sylvette Pool. Le festival s’ouvre avec les écoles et associations culturelles et de quartiers. Les mots kréol, eux, investissent la ville, comme des paniers de fonnkèr fleurissant en haut des lampadaires.
Des proverbes kréol flottent dans les airs. "Pa ziz en liv par son lapo", "pe rekolte sak to seme", etc. Daniel Honoré, notre gardien des mots, aurait été ravi de constater avec quelle facilité les enfants seychellois vous expliquent ces expressions kréol, et en sont fiers.
19 heures. Cela fait maintenant deux heures que les festivaliers parcourent Victoria. Au stade populaire, c’est un véritable ballet qui se joue devant le public en liesse.
Enfants, adolescents, adultes et gramounes défilent devant le parterre protocolaire, constitué de personnalités politiques, dont le président de la République des Seychelles, James Alix Michel, et des représentants de la zone indocéanique, dont le corps diplomatique. Ces acteurs d’un soir rejouent les scènes d’antan, retraçant la vie quotidienne des esclaves, mais aussi le quotidien actuel des Seychellois, dont la pêche traditionnelle. Malgré les maigres moyens des organisateurs, la fête est de mise, et le spectacle haut en couleurs, à l’instar d’une soirée d’ouverture des Jeux olympiques.
Dans son discours d’ouverture, totalement en kréol seselwa, Joseph Balmont explique toute l’opportunité d’une telle manifestation. "Festival kreol i en lokazyon pour ranforsi nou linite ek lanmityé ant pep seselwa e osi avek nou bann zanmi kreolofonn", dit-il.
Il indiquera par ailleurs toute l’importance d’accorder à la culture une place d’honneur, "kiltir kreol, i en resours emportan ki pou ed Seychelles devlope e al pli lwen". Selon le vice-président, "nou kapab metriz nouvel konesans" grâce à la culture kréol.
D’où l’importance de pérenniser cette manifestation, qui prend au fil des ans une carrure internationale. C’est manifestement la démonstration de la force créole à travers le monde. Et si certaines de nos sociétés gèrent encore difficilement leurs différences culturelles et ethniques, Joseph Belmont note qu’elles gagneraient à promouvoir ce lien qui les unit.
Et de poursuivre "rekonesans nou kreolite ek nou lalang kreol in ed nou liber nou lespri, donn nou konfyans dan sa ki nou ete, e fer nou vwar valer dan sa ki pou nou, e donn nou lanvi pou nou devlop li plis".
Les sociétés créoles se doivent de montrer l’exemple, parce qu’elles sont nées de différences, et ont su s’harmoniser, pour que les cultures en présence vivent "dan lapé". Encore faut-il y œuvrer ?
Un participant réunionnais chantonne alors "Kaya, Kaya...". Maurice vit encore sous le régime des castes. "E i kass le zafèr", confie-t-il. La culture doit être préservée au même titre que l’environnement naturel.
Joseph Belmont appelle la population seychelloise à réfléchir ensemble aux moyens à mettre en œuvre pour que Victoria devienne la capitale du monde créole pour les prochaines semaines créoles. Enjeux touristiques ?
Après Louvertir ofisyèl festival kréol Sésel, un grand spectacle musical est offert aux spectateurs. Comment ne pas être ébahi par cette jeunesse consciente de l’or culturel qu’elle détient ? Elle danse, chante, joue avec leur langue kréol, qui est bien évidemment au cœur même du festival.
D’ailleurs, pour l’illustrer, un conte est dit sur le podium du stade populaire. Tous les spectateurs y participent. Une histoire que l’on aurait facilement retrouvée dans les cahiers de nos chers conteurs péi. I shanj pa in vié kok gabié kont in jèn kok delo, sirtou si jèn kok-là i respèk pa son tradision.
Ainsi, c’est dit. On ne renie pas ses racines, surtout si ce sont des racines médicamenteuses, qui soignent les maux d’un peuple. Les Seychellois semblent l’avoir compris. Rien ne vaut la transmission effective de la culture kréol.
Dans l’arène, on retrouvait en effet des adultes et gramounes encadrant la marmaille, tout heureux de mettre en valeur leur tradition, leur savoir-faire, leur danse, leur séga, avec leurs aînés.
Au lendemain de l’inauguration du festival, au Freedom square, des adultes présentaient aux enfants bann aktivite spor tradisyonnel. "zanfan bezwin swiv la vwa, konprann kiltir. Ana aktivite spor tradisyonnel po èd zot", explique Lennie, animateur sportif.
Les jeunes Seychellois seront un peu plus timides lors du bal kreol, au School Meal center, mais le festival ne fait que commencer. Toute la semaine, diverses activités seront proposées aux festivaliers. Débats, expositions, projections de films créoles, et bien sûr musiques des sociétés créoles sont au programme.
Le temps d’une semaine, Victoria devient la capitale du monde créole, où l’échange et la rencontre sont privilégiés. Après la rencontre avec Jean-Jacques Sauveur (Haïti), la délégation réunionnaise, composée du groupe Tapok (Arno Bazin, Yohan Calciné, Damien Madrin, Sami Pageaux-Waro, Jean-Pierre Joséphine) et du fonnkézèr Babou B’Jalah, découvre les musiciens de la troupe traditionnelle rodriguaise.
Bbj
Fiers de leurs origines africaines
Une centaine d’îles, granitiques ou coralliennes, voire artificielles, dispersées sur une surface plus vaste que celle de la France. Voilà les Seychelles, au milieu de l’océan Indien, qui comptent 80.000 habitants, dont la plupart résident sur Mahé, Praslin et la Digue.
La colonisation des Seychelles, en 1770, s’est faite surtout à partir des Mascareignes, ce qui a entraîné le passage dans cet archipel des créoles en usage à Bourbon (Réunion) et à l’île de France (Maurice).
Devenu possession britannique en 1814, le territoire a accédé à l’indépendance en 1976. Les circonstances historiques ont fait que la population seychelloise présente un caractère d’africanité beaucoup plus prononcé que dans les autres îles. Et c’est avec fierté qu’ils revendiquent leur origine, dont la résonance trouve son apogée, comme à La Réunion, dans la musique, la cuisine, l’habitat, etc.
À partir de “Les trésors du patrimoine créole” aux éditions de l’Arsenal, Paris, 1995.
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