Avec “Fleurs de sable”…

Jean-Claude Maître présente un florilège de ses rencontres musicales

20 janvier 2010, par YVDE

’Fleurs de sable’ de Jean-Claude Maître est paru il y a un peu plus de deux ans — grâce au travail de l’association les Chocas et au soutien financier du Conseil régional, dans la collection “Les légendes des guitares” —, malheureusement dans un relatif anonymat ; c’est le lot de trop d’albums édités en auto-production.

“Fleurs de sable” qui rassemble huit morceaux parmi la cinquantaine que l’auteur-compositeur-interprète avait dans ses cartons est peu connu du grand public. Il est pourtant intéressant à plus d’un titre : une musique variée consacrant de nombreuses expériences musicales, une interprétation de qualité, des “pointures” invitées…
Ce n’est pas étonnant. La musique, Jean-Claude Maître est tombé dedans « tout jeune ». Là-bas, à Diego Suarez où il est né d’un père dionysien et d’une mère sainte-louisiennne. D’abord dans la musique malgache qui nous vaut un salegy très rythmé, “Pain de sucre”.
Dans les années soixante, de retour à La Réunion, Il joue de l’accordéon dans un orchestre de variété. Il a quatorze ans quand la vague “yéyé” déferle sur l’île. Il passe de l’accordéon à la guitare et il est intégré à un groupe, “les Torpilleurs”, où joue notamment Jude Dormeuil qui deviendra un des ses complices en musique — il l’a invité pour son album sur le morceau “Miss Calypso” —, et une certaine Michou au chant. Pendant quatre ans, l’adolescent se forme dans les boums, les surprises-parties, les émissions radiophoniques (“Jeux et chansons dans votre quartier”), les concours d’orchestres… et surtout, à la bonne école des bals populaires dont sont issus tant d’excellents musiciens.
À 18 ans, Jean-Claude Maître part pour la France hexagonale, d’abord pour des études et ensuite pour son service militaire. À sa démobilisation, il branche sa guitare du côté de la Haute-Savoie, entre Genève et Annemasse. Il y rencontre Marc Berthoumieux, cador de l’accordéon, qui a accompagné Gilbert Bécaud, Dee Dee Bridgwater, etc., avec lequel s’installe une grande complicité. Commence alors pour Jean-Claude Maître, une période musicale intense.

Un nouvel album

Il croise des musiciens qui comptent : le musicien Marius David, l’accordéoniste Raymond Boisserie, le directeur de l’école de musique d’Annemasse Gilbert Ravel, la chanteuse Viviane Köller, etc. La presse régionale s’intéresse à lui. Et lors de son départ pour La Réunion, en 1982, pour répondre à une opportunité professionnelle dans le Sud, une journée musicale est organisée en son honneur.
Quand ses occupations professionnelles le lui permettent, Jean-Claude Maître renoue avec la musique et va au-devant de nouvelles rencontres musicales. Avec le groupe Mosaïc ; l’accompagnement d’humoristes ; Harry Pitou pour lequel il signe deux morceaux (“La vie de Loulou” et “l’accordéonis”), dans le cadre d’un hommage à Loulou Pitou ; le groupe Stratus, etc. Il “tape” aussi le bœuf, à chaque fois qu’il le peut avec de nombreux musiciens.
Au fil de ces rencontres, Jean-Claude Maître aborde différents styles musicaux : séga, maloya, jazz, calypso, samba… Ce sont toutes ces musiques, découvertes ici et là, que l’on retrouve sur son opus, “Fleurs de sable”, interprétées en compagnie de François Legros à la batterie et aux percussions, Bernard Permal à la basse, Jean-François Fauchard aux claviers. Le 26 novembre 2009 à Saint-Pierre, le Jean-Claude Maître quartet était à l’affiche de festival “Jazz a zot”, « même si mon nom n’est pas apparu dans la programmation », regrette-t-il.
Dans ses projets immédiats, Jean-Claude Maître envisage de relancer la diffusion de “Fleurs de sable”. « J’aimerais bien aussi enregistrer un deuxième album », dit-il. Et pour cela, il a en magasin suffisamment des musiques et de textes. Reste à trouver l’opportunité. La qualité de sa musique et de l’interprétation nous laisse penser que le musicien n’aura pas à attendre longtemps.

YVDE

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